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Alger-Tam : Voyage au bout du désert.

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  • Alger-Tam : Voyage au bout du désert.

    Alger-Tam : Voyage au bout du désert.

    Faire le périple Alger-Tamanrasset par route est une occasion qui ne se présente pas tous les jours. Le voyage d’étude, organisé par la protection civile au profit de certains organes de presse, est une vraie aubaine pour découvrir le contraste du relief et des paysages de notre pays, malheureusement méconnu de la plus grande part de la population.

    Le voyage qui a duré 11jours nous a permis également de confirmer que s’il existe une «fourmilière» qui ne connaît pas de répit, à longueur d’année, même pendant les rudes journées et nuits d’hiver, c’est bel et bien, la Protection civile. Les hommes et les femmes de ce corps de métier accomplissent, avec satisfaction, leur noble mission, même au péril de leur vie pour… sauver des vies.
    Notre voyage commence à 9 h du matin depuis l’école de formation de Dar El Beida. Après avoir siroté des cafés dans le salon d’honneur, on emballe nos bagages et l’aventure commence sous un ciel brumeux à bord d’un minibus.
    Sur la route, depuis Chiffa en passant par Médéa et Bouguezzoul où il pleuvait à torrent, « nos encadreurs » remarquent, comme nous, les dépassements dangereux sur la route « qui sont à l’origine de plus 70% des accidents de la circulation routière» commente le commandant Achour. Sur les hauteurs de Médéa, un accident de la route sur la RN1 venait d’avoir lieu. Une voiture neuve de marque Peugeot a dérapé. Cet accident a fait deux blessés, ce qui nous a permis de voir les «pompiers» à l'œuvre.
    15 KM À PIED, UNE CORVÉE POUR LES ÉCOLIERS
    Première escale de notre long périple : Djelfa. A l’entrée de cette wilaya, entre Bouguezzoul et Hassi Bahbah, on remarque des élèves sillonnant le long de la route. Le ramassage scolaire est, apparemment, inexistant dans cette contrée. Ces écoliers marchent quotidiennement plus de 15 kilomètres (aller-retour) depuis leur domicile pour rejoindre l’école, chose qui n’est nullement facile pour ces enfants et adolescents, surtout en cette période de l’année où il fait parfois 5°C.
    A de plus en plus qu’on se rapproche du chef lieu de wilaya, autrefois déshéritée, un constat s’impose : Djelfa s’est métamorphosée à la faveur du programme de développement destiné aux Hauts-Plateaux. Cette wilaya steppique ressemble aux villes du nord de par les nouveaux édifices qui y sont construits.
    Une fois dans la capitale des Ouled Nail, le lieutenant colonel de la protection civile, M. Boukhnifer Ameur a tenu à nous faire visiter le nouveau siège de l'unité principale de la ville. «Un vrai bijou», selon le commandant Achour. Non encore opérationnelle, mais elle accueille déjà la sélection de boxe de la protection civile pour préparer le championnat régional de cette discipline sportive. M. Ouradi, double champion d’Afrique et Cherifa Naziha, trois fois championne d’Algérie, qui se préparent pour les rings sont satisfaits des conditions d’accueil. «Il ne manque que les rings» a affirmé M. Ouradi. La nouvelle structure sera opérationnelle dans quelques jours. «Elle n’a rien à voir avec l'ancien siège», aime-t-il à dire.
    Le lendemain, direction Ghardaïa. Durant le trajet et de part et d’autre des 260 km de routes droites qui séparent les deux villes, des chantiers témoignent du changement que connaît le sud du pays dont un projet de dédoublement de la voie.
    Le commandant Brahim Mohammedi qui vient de prendre ses fonctions à la tête de la Protection Civile affirme que « le problème numéro un de la wilaya de Ghardaïa est le risque d’inondation ». Il a fait savoir que « quasiment chaque commune est traversée par un oued et 80 % des habitations se situent aux abords des oueds » a-t-il soutenu.
    Le commandant Brahim a affirmé également que la région court un risque industriel.
    «Toutes les canalisations du gaz qui relient Hassi Messaoud et Hassi R’Mel passent par Ghardaïa » a-t-il indiqué. L’ensablement du réseau de 750 km constitue un véritable mouroir pour les automobilistes.
    LES CRUES, UN RISQUE MAJEUR
    Le lendemain, tôt le matin, nous prenons le chemin vers Tamanrasset. Les Chinois sont présents sur les chantiers de transfert de l’eau de In Salah vers Tamanrasset sur une distance de 750 km. La région d’Arak, distante de 270 Km d’In Salah et de 400 Km de Tamanrasset est époustouflante par ses reliefs. Ces montagnes et ces formes rocheuses ne sont pas, cependant, du goût des chefs du projet puisque ce relief va causer des retards considérables dans les délais de réalisation. Difficulté à laquelle ils sont confrontés. Ici, dans ce grand désert, on a l’impression d’être coupés du monde. Ni électricité, ni réseau de téléphone mobile. «C’est une région idéale pour ma retraite » dira Si Lahcen d’un air plaisantin.
    Le lieutenant colonel Azzedine Benkadour, directeur de wilaya de la Protection civile, a fait savoir que le problème numéro un auquel font face ses agents, est celui des crues. Une trentaine d'oueds traversent le territoire de la wilaya dont 17 soit les plus importants : Tamanrasset, Otoul, Abalessa, Tit… menacent la population. M. Benkadour indiquera, en outre, que quatre oueds, à savoir Otoul, Tazrouk, Souran et Tahifat sont considérés comme des points noirs. En plus des pertes en vies humaines engendrées par les crues, la Protection civile a recensé comme autre danger l'isolement de la wilaya dû aux routes coupées, essentiellement la RN1. «Dès qu'un BMS nous parvient, nous fermons carrément les routes menacées», explique notre interlocuteur, ajoutant que la Protection civile est prévoyante en avertissant la population à travers les radios locales. Des campagnes de sensibilisation et de simulation continuelles sont menées pour «préparer la population à d'éventuelles catastrophes et l'informer des divers risques qu'elle encourt ».
    ADMIRER LE COUCHER DU SOLEIL DEPUIS LASSEKREM
    Notre surprise fut grande lorsque le commandant Achour nous affirme que le lendemain nous allons nous rendre à Laskrem ! «C’est une très bonne idée» dira une consœur.
    Deux voitures 4X4 nous attendent pour monter à Lassekrem. 82 km de piste à parcourir ! La beauté des différents paysages nous fait oublier la difficulté du trajet. Des montagnes se dressent majestueusement au milieu des regs à perte de vue. «Ahagguar, Adhryan, Adhadh (Le doigt), le Lion, L’Eléphant, Akar Akar». Ce sont là, les appellations de différentes montagnes. Tout le monde est ébahi par la beauté de toutes ces merveilles !
    Après trois heures de traversée sur les pistes, nous y sommes. À Lassekrem. Une caserne militaire, un poste de douane et un poste avancé de la protection civile. Ce dernier n’a rien à envier à ceux des Hauts-Plateaux ou encore à ceux de la Capitale. Construit en pierre taillée, il est doté d’une grande aire de stationnement, de véhicules.
    Lors de notre pérégrination, Vantura, un moine espagnol, nous a invité à prendre du thé. Il est là depuis trois ans à faire ses prières dans une petite chapelle que le Père Charles de Foucauld avait construite. Ce dernier, était un catholique qui a passé la majorité de sa vie parmi les Touaregs dans le Sahara. Il a été assassiné en 1916 devant la porte du fort qu’il a construit pour la protection des Touareg. Son amour pour ces derniers l’a poussé à faire le premier dictionnaire Targui Français.
    Le religieux nous a expliqué également le système de récupération d’eau dans une zone où il pleut très rarement. En visitant cet endroit, on comprend facilement pourquoi le plateau de l’Assekrem draine une foule nombreuse durant la période de fin d’année, les fêtes de Noël et du Nouvel An. Ces amoureux du Grand Sud algérien viennent régulièrement accomplir leur pèlerinage habituel à l’Assekrem. Ici, le lever et le coucher du soleil sont parmi les plus beaux au monde.
    Horizons
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    Deux voitures 4X4 nous attendent pour monter à Lassekrem. 82 km de piste à parcourir ! La beauté des différents paysages nous fait oublier la difficulté du trajet. Des montagnes se dressent majestueusement au milieu des regs à perte de vue. «Ahagguar, Adhryan, Adhadh (Le doigt), le Lion, L’Eléphant, Akar Akar». Ce sont là, les appellations de différentes montagnes. Tout le monde est ébahi par la beauté de toutes ces merveilles !
    Effectivement une beauté à couper le souffle
    Le bon combat est celui qui est engagé au nom de nos rêves.

    paulo COELHO

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    • #3
      Magnifique récit Zacmako, merci pour le petit voyage, ça donne envie de voir tous ça en vrais, merci pour le partage.
      Désormais je compte les jours...pour te retrouver mon amour...

      Commentaire


      • #4
        Alger-tam: voyage au bout du désert

        De tous les voyage que j'ai effectué juqu'à présent, celui qui m'a le plus marqué c'est bien celui à destination de Tamanrasset... Depuis, le désert est devenu une réelle passion pour moi...

        A ce propos, j'aimerais bien vous faire partager un article que j'ai écrit et que vous avez peut être lu dans la presse dernièrement...

        Le Parc National de L’Ahaggar

        Un bout du monde arraché au temps présent…

        C’est lorsque la terre a voulu prendre sa forme la plus pure que l’Ahaggar a émergé. Se cachant dans une zone aride et des conditions climatiques très dures, il a pu se mettre à l’abri des grandes populations et a su ainsi préserver une beauté vierge et fascinante, comme on ne pourrait rencontrer que rarement dans une vie. Il est aussi le témoignage indemne d’une autre vie qu’on n’a pas connu, des temps les plus reculés. Lointain comme un rêve, jamais il laisse un désir de voyager indifférent, il suscite même une curiosité insistante qui nous plonge dans le regret s’il nous est inconnu.

        Au cœur du désert du Sahara, sur une superficie de 400 000 Km2, l’immense territoire de l’Ahaggar se dessine. Il abrite l’ensemble de la wilaya de Tamanrasset et est limité au sud par les républiques du Mali et du Niger; à l'est par la wilaya d'Illizi ; au nord et à l'ouest par les wilayas de Ghardaïa et d'Adrar.

        De grande valeur pour l’humanité, le « pays des rochers » _selon la signification du mot en Tamachaq « Ahaggar »_ n’a eu que légitime reconnaissance de son vaste territoire par son classement en qualité de patrimoine mondial de l’UNESCO et a été déclaré comme parc national depuis 1987. Quatre zones le devisent selon les différences morphologiques qui existent sur son sol. La première comprend les massifs de l'Ahaggar central (Atakor, Aghechoum, Adrar ahagaghéne, Ouan Halladjene et Serkout), les Tassilis Ouan Ahaggar (Est et Ouest), Tin-Gherho et Tin-Missao ainsi que les sites situés sur l'axe Tit-Abalessa, Silet et Tin-Dahar. La deuxième est représentée par les massifs de la Tefedest, Mertoutek et l'Amadror. La troisième est formée de l'Adrar et des tassilis de l'Arak, Ahnet et de l'Immidir. Enfin, la quatrième englobe les bois pétrifiés d'In-Ghar et Fouggaret zoua, la Akba In-El-Hadjadj et le plateau du Tadmait.

        Initialement, l’époustouflante composition de ces massifs et plateaux, nous la devons par gratitude aux irruptions volcaniques d’une ère géologique très ancienne et qui ont traversé le sol de cette région. Aujourd’hui, une large dépression sablonneuse est venue les révéler et le vent en a fait la plus belle de ses sculptures et qu’on appelle désormais, le « Tassili N’Ahaggar » ou « Hoggar ».

        Le Tassili N’Ahaggar, est par l’image, comme une forêt rare faite de pierre ; de falaises ; de pics ; de canyons ; de grottes ; de tours et de plateaux. Le silence et le calme qui y règnent en maitre, nous offrent l’étonnante évasion vers l’immatériel et nous dévoilent les vérités de l’existence. On s’y sent seul au monde. On s’y abandonne.

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        Le site de l’Assekrême est un de ces lieux mystiques et qu’on n’oserait même contenir dans sa simple réputation du plus beau coucher de soleil au monde. Emouvant, il a bouleversé plus d’un à son passage ! Le père De Foucauld avouait y avoir découvert l’existence du Dieu. Il a même voulu s’y établir pour le restant de ses jours au défi des conditions de vie extrêmes. Souvent il faisait aussi le rapprochement avec le paysage que l’on s’imagine de la lune. D’ailleurs, il disait dans l’un de ses écrits gardé précieusement dans son refuge à ce jour : « La vue y est plus belle qu’on ne peut le dire ni l’imaginer. Rien ne peut donner une idée de la forêt de pics et d’Eguilles rocheuses qu’on a à ses pieds ; c’est une merveille… ».

        On sera tout aussi ému de découvrir un peuple très ancien s’opposant à l’hostilité probable de cette forte manifestation de la nature et y vivant en parfaite adéquation. Ce grand peuple qui force l’admiration et le respect, n’est autre que le peuple touareg, descendant de TinHinan, et habitant de l’Ahaggar jusqu’à aujourd’hui.

        Les Touaregs se connaissent dans un mode de vie très intrigant, et insensible aux influences modernes. Libres et indépendants, ils vivent en nomades au rythme des saisons mais n’empêchent en rien la stabilité de leur structure sociale. Ils se lient avec une langue (le Tamachaq), une culture et des traditions qui leur sont propres depuis des millénaires et revendiquent leur identité avec force et rébellion face aux efforts d’intégration et d’assimilation aux autres peuples.

        Ces « hommes bleus » comme on les appelle en référence à leur habit traditionnel initialement de couleur bleue, nous feront admettre sans aucun scepticisme, la futilité de notre monde actuel, fait de fureur et de stress.

        Quand on se rend à l’Ahaggar, on le fait pour l’investissement personnel, pour reculer le temps, pour se ressourcer… Quand on se rend à l’Ahaggar, on ne fait pas un voyage comme les autres.

        C.S

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