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Rabat persiste dans la répression. Des milliers de personnes se réunissent pour soutenir la résistance sahraouie.
Grenade (Espagne), correspondance.
Lors du sommet Union européenne-Maroc qui s’est tenu à Grenade les 6 et 7 mars, le gouvernement espagnol, qui préside l’UE, s’est refusé à aborder la question du Sahara occidental. Ce premier sommet avait pour objectif de renforcer les accords sur le statut privilégié dont bénéficie Rabat auprès de l’UE (voir l’Humanité du 5 mars). Cela n’a pas empêché cependant de nombreuses initiatives de soutien au peuple sahraoui de se dérouler en parallèle dans la ville andalouse, dénonçant l’occupation illégale du Sahara occidental par l’armée marocaine.
Point central du contre-sommet : une conférence internationale de soutien au peuple sahraoui. L’occasion pour les quelque 400 participants, dont de nombreux élus européens et militants de la cause sahraouie, de rappeler les nombreuses violations des droits humains commises par les autorités marocaines.
La question de la légitimité d’un partenariat privilégié avec un pays qui ne respecte pas le droit international est donc posée. Comme l’ont fait remarquer deux journalistes marocains contraints à l’exil, samedi, dans une conférence de presse avec la participation du célèbre éditorialiste Ali Lmrabet (condamné en 2003 dans le royaume à cinq ans de prison). Alors qu’il est demandé par l’ONU depuis 1991, le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui est « sans cesse repoussé par les autorités marocaines », a dénoncé, pour sa part, Pierre Galand, président de la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui.
Le rapprochement avec l’UE ne se fait qu’au nom de l’économie. Ainsi des accords de pêche permettent-ils à des bateaux européens de pêcher aux larges des côtes sahraouies, en échange de 36 millions d’euros par an. Willy Meyer, député de la Gauche unitaire européenne, a fait savoir qu’il n’y avait aucune raison d’accorder un statut « avancé » au Maroc tant que ce dernier « piétine les droits du peuple sahraoui ». Face à cette « grande hypocrisie des gouvernements de l’UE », Pierre Galand a appelé à construire une « force citoyenne européenne ». Dimanche, une manifestation a rassemblé près de dix mille personnes dans la ville andalouse. Une mobilisation qui a redonné un peu d’espoir à la résistance sahraouie.
Samuel Lehoux
L'Humanité
Grenade (Espagne), correspondance.
Lors du sommet Union européenne-Maroc qui s’est tenu à Grenade les 6 et 7 mars, le gouvernement espagnol, qui préside l’UE, s’est refusé à aborder la question du Sahara occidental. Ce premier sommet avait pour objectif de renforcer les accords sur le statut privilégié dont bénéficie Rabat auprès de l’UE (voir l’Humanité du 5 mars). Cela n’a pas empêché cependant de nombreuses initiatives de soutien au peuple sahraoui de se dérouler en parallèle dans la ville andalouse, dénonçant l’occupation illégale du Sahara occidental par l’armée marocaine.
Point central du contre-sommet : une conférence internationale de soutien au peuple sahraoui. L’occasion pour les quelque 400 participants, dont de nombreux élus européens et militants de la cause sahraouie, de rappeler les nombreuses violations des droits humains commises par les autorités marocaines.
La question de la légitimité d’un partenariat privilégié avec un pays qui ne respecte pas le droit international est donc posée. Comme l’ont fait remarquer deux journalistes marocains contraints à l’exil, samedi, dans une conférence de presse avec la participation du célèbre éditorialiste Ali Lmrabet (condamné en 2003 dans le royaume à cinq ans de prison). Alors qu’il est demandé par l’ONU depuis 1991, le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui est « sans cesse repoussé par les autorités marocaines », a dénoncé, pour sa part, Pierre Galand, président de la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui.
Le rapprochement avec l’UE ne se fait qu’au nom de l’économie. Ainsi des accords de pêche permettent-ils à des bateaux européens de pêcher aux larges des côtes sahraouies, en échange de 36 millions d’euros par an. Willy Meyer, député de la Gauche unitaire européenne, a fait savoir qu’il n’y avait aucune raison d’accorder un statut « avancé » au Maroc tant que ce dernier « piétine les droits du peuple sahraoui ». Face à cette « grande hypocrisie des gouvernements de l’UE », Pierre Galand a appelé à construire une « force citoyenne européenne ». Dimanche, une manifestation a rassemblé près de dix mille personnes dans la ville andalouse. Une mobilisation qui a redonné un peu d’espoir à la résistance sahraouie.
Samuel Lehoux
L'Humanité