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Le Nigeria s'enfonce dans les massacres

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  • Le Nigeria s'enfonce dans les massacres

    L'Onu est «consternée» par les nouvelles violences interethniques du Nigeria. «Ce qui est le plus nécessaire, c'est un effort concerté pour combattre les causes sous-jacentes de la répétition de ces violences», a déclaré la Haute-Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay. L'attaque de trois villages de l'ethnie Berom, majoritairement chrétienne, dans la nuit de samedi à dimanche par des groupes armés de nomades haoussa-fulani, majoritairement musulmans, près de Jos, capitale de l'état du Plateau, a fait au moins 500 morts, dont de nombreux femmes et enfants. Ce bilan donné par les autorités de l'Etat du Plateau est cependant démenti par la police, qui parle de 109 morts. «Ils sont venus avec des fusils et des machettes, raconte un témoin cité par l'ONG Human Rights Watch. J'ai vu beaucoup de villageois, des femmes, des enfants et quelques hommes, tués à la machette. J'ai perdu ma fille, qui avait 7 ans.»

    Cet accès de violences organisées n'est que le dernier d'une longue vendetta, dans laquelle les deux ethnies jouent tour à tour le rôle de victimes et de bourreaux. D'après les ONG et les leaders communautaires, le massacre du week-end a été perpétré en représailles du précédent, qui avait fait 300 morts à Kuru Kuruma, à quelques dizaines de kilomètres de là le 19 janvier. Les mêmes scènes s'étaient alors déroulées : attaque d'un groupe armé, femmes et enfants assassinés à la machette. Mais cette fois les assassins étaient des Beroms chrétiens, et les victimes des musulmans.

    Plus de 13 500 personnes sont mortes ainsi dans des massacres alternés depuis la fin de la dictature militaire en 1999, selon Human Rights Watch. Les raisons de ces tueries sont connues. Elles ne sont pas confessionnelles, comme l'admet l'archevêque de la capitale Abuja, Mgr John Onaiyekan. «On se tue pas à cause de la religion, a déclaré mardi le prélat, mais pour des revendications sociales, économiques, tribales et culturelles.» Comme souvent en Afrique, la pauvreté joue un rôle central, et la violence est d'autant plus grande que les ressources à partager sont plus maigres.

    Au Nigeria, cette compétition sanglante est aggravée par un système hérité de la colonisation britannique, et renforcé par les gouvernements successifs depuis l'indépendance, celui des «indigènes». Dans chacun des états fédérés, un ou plusieurs groupes ethniques, désignés officiellement comme les habitants originels, bénéficient de privilèges refusés aux autres citoyens, postes de fonctionnaires ou places à l'université par exemple. Le côté artificiel de ce concept identitaire n'est nulle part ailleurs plus flagrant que dans l'état du Plateau, créé en 1976 pour quelques ethnies, en majorité chrétienne, dont les Beroms victimes du dernier massacre. Les éleveurs haoussa-fulani, pourtant présents, parfois, depuis le XIXe siècle, réclament en vain le label «indigènes» se heurtant au refus des Beroms, qui s'accrochent à leurs avantages.

    Ces carnages à répétition s'expliqueraient aussi par le laxisme des autorités fédérales, avance Corinne Dufka, spécialiste de l'Afrique pour Human Rights Watch. «En plus des massacres interethniques, les forces de l'ordre ont elles aussi tué des gens. Mais personne n'a jamais été jugé. Cette impunité encourage les perpétrateurs à continuer.»

    Chacun des deux camps redoutait hier un nouveau massacre. Selon une source militaire, un soldat a été tué lundi à Bukuru, à 20 km de Jos, alors qu'il tentait de calmer de jeunes chrétiens qui planifiaient des représailles. Les Beroms accusent les musulmans haoussa-fulani de préparer un djihad, une guerre sainte, sans fondement jusqu'à présent. Les autorités paraissent cette fois s'émouvoir, annonçant les arrestations de 95 personnes. Le président par intérim Goodluck Jonathan a démis son conseiller à la sécurité, le général Sarki Mukhtar. Selon les ONG présentes sur place, toutefois, l'armée serait intervenue le plus rapidement possible, malgré les accusations émanant des victimes.

    source : Le Figaro

  • #2
    meme des gosses ont été massacrés

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