Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Des Omeyyades

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Des Omeyyades

    Salut à tous,

    Dans le prolongement des topics déja existants et qui traitent des tous premiers temps de l'Islam, en voici un nouveau qui couvre une période à la fois ancienne et fondatrice de l'Histoire de l'Islam : l'époque Omeyyade.


    Mu‘awiya, le fondateur de la dynastie, était le fils du fameux Abu Sufyân, un des principaux notables de la tribu Quraïsh à la Mecque ; il était le chef du clan des Banî Umayya (d’où le nom des Umawiyyûn = Omeyyades) rival de celui des Banî Hâshim (celui du Prophète Mohammad qlpssl) dans les temps pré-islamiques. Notons pour info que sa mère est la belle et cruelle Hind, celle-là qui demanda la tête de Hamza ibn Abd al-Muttalib (oncle du Prophète) à la bataille d'Uhud et qui mutila son corps en guise de vengeance pour son père tué par lui à la batille de Badr. Notons aussi qu'Oum Habiba, une des filles d'Abu Sufyân et la soeur de Mu'âwiya était l'épouse du Saint Prophète.

    Si le richissime Abu Sufyân était un grand adversaire du Prophète et si il ne se ralliera à l’Islam que très tard (à la veille de la conquête de la Mecque par les Musulmans), son fils lui se convertit à le nouvelle Religion très tôt et assez jeune. Sa jeunesse fit que Mu’awiya ne joua pas un rôle de premier plan au sein de la communauté du temps du Prophète, mais sa foi ne faisait pas de doute et il était compté parmi les compagnons et plus encore il faisait partie du groupe des scribes attitrés du Prophète qu'il charga de la notation du Coran, fonction évidament synonyme d’une grande confiance.

    Après la mort du Prophète en l'an 632, Mu’awiya poursuivra discrètement sa carrière au sein de l’Empire naissant. Sous les deux premiers califes (632 à 644) il resta relativement loin du devant de la scène et il ne se distingua pas beaucoup comme général contrairement à certains de sa génération tels le célébre Khâlid Ibn al-Walîd ou le rusé ‘Amr ibn al ‘Ass, avec qui il se liera d'une grande amitié. Comme le fut son père, il se révéla surtout être un très bon gestionnaire et un fin tacticien et manœuvrier en politique. Sa carrière sera donc surtout celle d’un homme d’Etat et il prouvera ses talents en la matière sous le califat du troisième successeur du Prophète, ‘Uthmân ibn ‘Affân (644 à 656) -un des intimes du Prophète- qui était lui aussi issu du clan qurayshite des Banî Umayya et qui le confirma comme gouverneur de la riche province de Syrie. Héritant d’une fortune familiale assez importante, il ne manquera pas de la fructifier par ses talents de commerçant mecquois, l’un des derniers peut-être.
    Dernière modification par Harrachi78, 07 février 2006, 21h09.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

  • #2
    Mu’awiya Ibn Abî Sufyân vs ‘Ali ibn Abî Tâlib

    Mais on sait que le califat de ‘Uthmân se termina dans une cacophonie générale et l’on connaît tous les circonstances de son assassinat puis de l’élection, en 656, d’un autre grand compagnon du Prophète, ‘Ali ibn Abi Tâlib, représentant du clan des Banî Hâshim puisqu’il était le cousin du Prophète et l’époux de sa fille Fatima. A ce moment précis et dans un climat sans précédent, on vit réapparaître les anciens antagonismes qui déchiraient les divers clans mecquois avant l’Islam : accusant plus ou moins ouvertement les Hachémites et Ali d’avoir trempé dans le meurtre de ‘Uthmân, les membre du clan jadis rival des Omeyyades firent front et avec tous ceux qui étaient liés à eux crièrent vengeance. Mu‘awiya qui était encore gouverneur de Syrie et qui disposait d'une force d'action échappant dans la pratique à l’autorité de Médine apparut alors tout naturellement comme le chef de fil de ce mouvement : la guerre civile devint alors inévitable. Dans cette guerre Ali bénéficiait de la sympathie et du respect des musulmans en plus de son élection légitime au califat, cependant il souffrait gravement d’un manque de cohésion dans les rangs de ses partisans alors que son adversaire pouvait compter sur un clan riche et très solidaire.

    Cette guerre atteindra son point culminant dès 657, à la fameuse bataille de Siffîn où les troupes légalistes du calife ont faillis marquer une victoire définitive contre les opposants omeyyades. En habile manœuvrier, Mu’awiya exploite les dissensions qui déchiraient déjà le camps adverse et fit appel aux sentiments des musulmans par la sollicitation d’un arbitrage de la part des hommes de sagesse de Médine et de la Macque : D’un coup le fils d’Abu Sufyân transforme sa défaite militaire en victoire politique. En effet, cet arbitrage ne réglera rien de la querelle, par contre il lui offrira une trêve lui permettant de réorganiser ses moyens et de plus contribuera grandement à l’affaiblissement de la position d’Ali à, la fois par l’aggravation des querelles au sein de son camp mais aussi et surtout par la remise en cause de sa légitimité aux yeux de l’opinion publique puisque on vois d’un coup Mu’awiya se mettre au même diapason que Ali, réclamant à la fois le sang et l’héritage du martyre de ‘Uthmân et accusant celui-ci d’avoir trempé dans son meurtre. A ce moment, les deux hommes sont proclamés par leurs partis respectifs, chacun dans les territoires qu’il contrôle à une différence près, c’est que Ali devait encore et toujours mener contre des adversaires farouches, notamment les rebels Kharidjites qu’il écrase en 658 à Nahrawân (Iran), ils auront bientôt leur revanche puisque c’est un des leurs qui l’assassinera en 661 à Kûfa (Irak). Un autre kharidjite tentait au même moment d’abattre Mu’awiya à Damas, mais ce dernier plus jeune et plus vigoureux qu’Ali survivra à l’attentat et se retrouvera d’office seul calife.

    Certes, le fils aîné d’Ali, al-Hassan, fut poussé au devant de la scène et quelques partisans (les futurs Chiites) tenteront de le porter au califat arguant que c’est un lègue qui devait rester dans la famille du Prophète. Mais cela allait à l’encontre du consensus obtenu du temps des quatre premiers califes dont Ali lui-même et qui faisait du califat une charge élective ou au plus une cooptation parmi les compagnons du Prophète. Mu’awiya s’appuiera donc sur cette idée pour gagner la faveur de l’opinion et parvint à convaincre al-Hassan de renoncer au pouvoir, pour le bien de la Communauté et la sauvegarde des intérêts de l’Etat. Il est vrai que Mu’awiya enfreindra lui-même cette règle élective en désignant bien plus tard son propre fils comme successeur entamant ainsi une dynastie héréditaire. Mais en homme avisé, il ne dévoilera ces desseins que quand il aura stabilisé son pouvoir et éliminé toute possibilité de rébellion, d’ici là il garde des positions prudentes et évite de froisser les sensibilités des uns et des autres. Quand al-Hassan ibn Ali mourras en 669 c’est son frère cadet, al-Hussayn qui devient chef des Banî Hâchim et des Âhl al-Bayt ("Gens de la Maison du Prophète") ; plus énergique et plus fugace que son frère, il adoptera quand même une position de sagesse et se pliera aux exigencex qu'imposent les intérêts suprêmes de la nation laissant ainsi Mu’awiya terminer son règne sans embûches.

    C’est donc de ce consensus et de cette position pragmatique qui fait passer les intérêts communs de la nation avant toute autre chose que naîtra la position traditionnelle du Sunnisme sur cette question. Prenant exemple dans les premiers califes, les Sunnites, bien qu’attachés à Ali et reconnaissant à la fois sa place parmi les compagnons sa légitimité en tant que calife, se refusèrent à adhérer au jusqu’auboutisme et au légalisme intransigeant des premiers Chiites. Ils ont eu d’autant plus raison que ce légalisme chiite se teintera au file du temps de superstitions et de spéculations qui n’ont rien à voir avec la simplicité originelle de l’Islam pour aboutir à un ensemble de théories dépassant de loin l’aspect purement politique que revêt la question originelle.
    Dernière modification par Harrachi78, 07 février 2006, 21h13.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

    Commentaire


    • #3
      Yazîd ibn Mu’awiya vs al-Hussayn ibn ‘Ali

      Mais au bout d’un règne long et semé de succès, Mu’awiya commence à penser à sa succession vers la fin de sa vie. Il devait être très soucieux de la chose puisque il était lui-même la cause de la chute de son glorieux prédécesseur et partie prenante du conflit sanglant pour le pouvoir qui à failli engloutir l’Empire naissant et toute l’œuvre institutionnelle léguée par le Saint Prophète. Il pense trouver la solution à ce problème en désignant de son vivant son fils Yazîd comme héritier. De la sorte il pourrait à la fois assurer la pérennité du pouvoir et éviter les luttes internes mais aussi et -peut-être surtout- assurer à son clan, les Banî Umayya, de garder ce même pouvoir en leurs mains. A sa mort en 680, Yazîd prendra le pouvoir automatiquement, mais n’ayant ni la ruse de son père et ne pouvant même pas se targuer d’avoir été compagnon du Prophète, la tâche ne lui sera pas facilitée, bien au contraire.


      Ainsi, exigeant l’hommage de la part de tous les grands musulmans, le nouveau calife se heurtera à bien des résistances, notamment des anciens partisans d’Ali (Chiia = Parti) qui ne cessèrent de dire que le pouvoir devait se perpétuer dans sa seule descendance issue de Fatima, la fille du Prophète et qui reportèrent leur vénération d’Ali sur ces descendants. Si les Omeyyades avaient encore pour bastion la Syrie, les supporters des Alides se recrutaient à l’époque surtout dans la province d’Irak, notamment à Kûfa dont les notables refusèrent de prêter allégeance à Yazîd ibn Mu’awiyya et appelèrent al-Hussay ibn Ali à prendre la tête de l’Empire ou a défaut de les rejoindre et de commander leur révolte. En effet, comme la majorité des Musulmans n’apprécièrent guère le procédé imposé par Mu’awiyya pour désigner son successeur et comme eux al-Hussayn refusa de prêter allégeance à Yazîd. Il quitta donc Damas et revint à la Mecque où il se retira en guise de protestation. Le message des Kufiens lui parviendra donc à la Mecque et c’est de là qu’il doit aller les rejoindre.

      Mais les faits se déroulent près de trente ans après ceux qui déchirèrent les musulmans entre Ali et Mu’awiya. Ce dernier régna durant deux décennies après la disparition d’Ali, vingt ans durant lesquels il eut le temps de jeter les bases d’un Etat fort et d’un Empire centralisé. Ayant été lui-même un gouverneur de province puissant et rebel, il s’appliqua donc à mettre fin à la relative autonomie dont jouissaient ces provinces sous les premiers califes et y nomma les membres de sa famille ou ces hommes de main et ceux en qui il pouvait faire confiance. Il laissa donc à Yazîd un édifice beaucoup plus solide et des rouages étatiques à la pointe de l’efficacité en son temps. Ainsi, ses services de renseignement ont-ils interceptés le méssage des Kufiens à al-Hussayn et en informèrent le calife. Celui-ci étant conscient de la place que tient al-Hussayn parmi les Musulmans, tous les Musulmans, puisque il était le petits-fils du Saint Prophète et un enfant qui a grandi sur les genoux de sont grand-père. Yazîd fit savoir à al-Hussayn qu’il ferait mieux de se tenir tranquille, il ordonna aussi au gouverneur de l’Irak, ‘Ubayd Allâh, de reprendre les choses en main à Kufa pour parer à toute éventualité et d’imposer un contrôle sévère à toutes les routes entre l’Irak et le Hedjaz ce qui fut fait sans délai. Pour sa part, et ignorant tous les conseils de prudence émanant des gens de bien qui l’entouraient à la Mecque, al-Hussayn décide de sortir et d’aller à Kufa pour faire face à son destin.

      La suite est connue de tous : arrivé avec sa famille et quelques partisans à Karbala (à quelques kilomètres au S. de Kufa) il est intercepté et encerclé par les troupes du gouverneur Omeyyade de l’Irak. Le petit-fils du Prophète attendra vainement l’arrivée des centaines de milliers d’hommes que les Chiites lui promettaient, il combattra vaillamment bien que surpassé en nombre et sera finalement tué les armes à la mains, seul avec ses quelques fidèles. C’est ce qui se passa le 10 Muharram (‘Achoura) de l’an 680 et que le Chiisme prendra plus tard comme date fondatrice de sa rupture définitive avec les autres Musulmans. Les Chiites considèrent que la responsabilité de la mort d’al-Hussayn incombe directement à Yazîd ibn Mu’âwiya ; c’est peut-être vrai, mais certaines sources évoquent que c’est plutôt à la maladresse du gouverneur d’Irak et un sinistre sous-ordre outrepassant les commandement du Calife qui sont la cause directe de la mort du jeune homme. Dans tous les cas de figures, c’est un incident qui marquera à jamais l’esprit des Musulmans, où qu’ils se trouvent.
      Dernière modification par Harrachi78, 07 février 2006, 16h43.
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

      Commentaire


      • #4
        Des Sufyânides aux Marwânides

        Yazîd passera le restant de son règne sans être trop inquiété par les partisans ‘Alides. Mais à sa mort de graves troubles surviendront et menaceront à nouveau l’Empire de l’Islam de l’intérieur. Cette fois ci c’est un autre qurayshite qui va revendiquer le califat au nom de la Sunna et de la tradition élective héritée des quatre premiers califes : Abd Allâh ibn al-Zubayr, lui-même fils d’un célèbre compagnon du Prophète, entre en rébellion à la Mecque et à Médine avant d’étendre son pouvoir jusqu’à Bassorah (Irak). Au même moment, à Kufa éclatait la terrible révolte organisée par un certain Mukhtâr pour le compte d'un autre fils d‘Ali (qu’il eut d’une autre femme que Fatima) : Muhammad ibn al-Hanafiyya. Pendant ce temps divers groupes kharidjites suscitaient des désordres au Yémen, en Iran central et au N. de l’Irak mais par chance pour les Omeyyades, leurs ennemis vont se charger eux-mêmes de s’éliminer les uns les autres : ainsi le frère d’Ibn al-Zubayr qui gouvernait Basra écrasera Mukhtâr et ses Chiites dans le S. de l’Irak tandis que les troupes omeyyades repousseront les rebels kharidjites vers les déserts d’Arabie d’où ils venaient.

        Yazîd ibn Mu’awiya n’ayant pas laissé d’héritier directe, la branche dite des Sufyanîdes s’éteindra avec lui et c’est un de ses oncles qui prendra le pouvoir inaugurant le règne de la branche des Marwanîdes qui comptera les plus grands califes de la dynastie. Cette seconde phase que vivront les Omeyyades sera d’une certaine manière un premier âge d’or pour l’Islam. Les califes qui vont se succéder au pouvoir auront certes à mater telle ou telle révolte ou évincer tel ou tel prétendant au califat le revendiquant au nom des Hachémites, des Kharidjites ou d’autres encore. Mais le pouvoir se montrera assez solide pour se maintenir et offrir à l’Islam une développement et un essor sans pareil. La dynastie régnera ainsi durant prés d’un siècle.
        Dernière modification par Harrachi78, 07 février 2006, 20h36.
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

        Commentaire


        • #5
          La Chute

          Mais au bout de cent ans, et malgré tout ce que les Omeyyades ont pu réaliser au profit de l’Islam en terme de conquêtes et de développement jamais ils n’auront pu conquérir le cœur des Musulmans, hormis peut être sous le règne du pieux Omar ibn Abdelaziz (de part sa mère il était l’arrière petit-fils du grand Omar ibn al-Kahttâb) . Les autres omeyyades ont donc toujours eus une tache sur leur tableau, une tache que le temps ne semblait pas vouloir effacer des cœurs de leurs sujets : la chute d’Ali et le sang d’al-Hussayn.

          Les Chiites leurs vouaient pour cela une haine sans égal ;et pour leur part, les Kharidjites fidèles à leur idéal d’opposition absolue ne cessaient de les combattre fdérocement partout où ils le pouvaient ; il ne restait donc aux Omeyyades que la majorité sunnite. Et bien ceux là non plus ne les appréciaient pas trop, notamment avec les derniers souverains qui compensaient souvent leurs faiblesses par la violence et la tyrannie contre leurs sujets. Les Sunnites se contentaient d'une certaine manière d’accepter le pouvoir omeyyade comme une situation de fait et comme un moindre mal par rapport à la guerre civile et à l’anarchie. D'autre part, si ils désavouaient le régime instauré omeyyade et même si ils étaient souvent très favorables envers les Hachémites, les Sunnites réstaient attachés à la pure tradition du Prophète et ne voulaient en aucun cas casser l’Edifice déjà en place et risquer d’hypothéquer l’avenir de l’Empire pour les beaux yeux d’un homme, fut-il l’arrière petit fils du Prophète. Ils ne voulaient donc pas substituer à l'Oligarchie omeyyade la théocratie imâmite que les Chiites évoquaient de plus en plus avec le temps et le principe d’un califat Hachémite de droit "divin" jugé lui aussi contraire à l’idéal électif des premiers Califes.

          Aussi, si Ali et son fils al-Hussayn sont apparus comme les principaux représentant de la famille du Prophète durant la période précédente, cela ne signifiait nullement qu’ils en étaient les seuls et uniques dépositaires. Pour les Chiites ça sera le cas mais pas pour les Sunnites. En effet le Prophète avait deux oncles qui ont laissés une descendance : Abu Tâlib (père d’Ali) et al-Abbas, qui sont tous deux de parenté égale avec lui. Sous les premiers Omeyyades les deux branches hachémites semblent encore travailler pour un intérêt commun, mais plus tard leur déstins vosnt se séparer. Ainsi, en 740 un arrière-petit-fils de Ali, Zayd mène au nom des Âhl al-Bayt à Kufa avant d’être capturé et exécuté tandis qu'en Iran entre 743 et 749 un descendant d'un frère de Ali -un certain Abd Allah ibn Mu‘awiya- arrive à se maintenir indépendant du pouvoir de Damas avant d’être à son tour battu et éliminé.

          En fait, plus que cette opposition, ce seront surtout les discordes au sein de la famille omeyyade, notamment ceux qui éclatèrent après la mort du calife Hichâm qui provoqueront la chute de la dynastie et avec elle la fin de l’Empire à proprement « arabe ». L’Islam s’était alors répandus a travers un vaste espace alors que de nombreux peuples riches et anciens s’y sont convertis réduisant les Arabes au rang de minorité. Or, la base même du pouvoir des Omeyyades se basait sur une situation primaire, celle d’une peuple arabe qui à conquis un Empire. La situation ayant changé il était normal que le régime change.

          Ainsi, en 749 une révolte, préparée de longue date dans la province du Khurassân (N.-E. de l’Iran) éclate encore une fois au nom d'un membre de la famille de Prophète mais dont on ne connaissait pas l'identité exacte. L’opinion publique à évidement pensé à un des petits-fils d’Ali et toutes les investigations des agents omeyyades sont allées dans ce sens. Ce n’est qu’à la fin, bien trop tard, que tous sauront que la révolte en question à été initiée par les partisans d’un un hachémite certes, mais un hachémite décsendant du second oncle du Prophète, al-‘Abbas : quand Abu al-‘Abbas Assffâh ("le Sanguinaire") prendra le pouvoir et se mettra à pourchasser les membres de la famille omeyyade et à les exterminer un par un, personne parmi les Musulmans ne se lèvera pour les sauver. Ils auront régné près d’un siècle et voilà qu’ils laissent le pouvoir aux ‘Abassides presque sans la moindre résistance … On ne put y voire que la vanité des choses de la vie ici-bas. Par la suite de nombreuses rébellions éclateront ça et là en se réclamèrent des Omeyyades notamment en Syrie et en Égypte alors qu’une la secte Kurde de Yazidis verra le jour en évoquant le souvenir idéalisé de Yazîd ibn Mu’âwiya ! Mais c’est à l’autre bout de l’Empire, aux confins de l’Occident que le nom des Omeyyades réapparaîtra et se perpétuera encore durant quelque siècles : en Espagne !
          Dernière modification par Harrachi78, 07 février 2006, 21h26.
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

          Commentaire


          • #6
            Résurrection (Fin)

            Mais si le nouveau calife abbasside s’affaira à éliminer de la manière la plus méthodique et systématique qui soit tous les membre de l’ancienne famille omeyyade, un jeune garçon échappera quand même à sa vengeance, un enfant qui suffira pourtant pour faire renaître de ces cendres la coriace descendance de Mu’âwiya ibn Abi Sufyân.

            Ce survivant de la dynastie déchue, ‘Abd al-Rahmân al-Dâkhil, fuira d’abord vers le Maghreb, éternel refuge des insurgés et des rebels de tous bords, puis parviendra à s'emparer de l'Espagne musulmane dès 756 : installés dans la légendaire Cordoue, ses descendants s'y maintiendront encore deux siècles et demi et rivaliseront en puissance et en gloire avec la non moins célèbre Bagdad des Abassides. Mais résignés et pragmatiques, les Ommeyades d'Andalousie n'aspirèrent nullement à reconquérir leur héritage ni même à revendiquer le titre du califat, du moins tant que les Abbassides demeureront seuls détenteurs du titre. Mais, lorsqu'au 10e siècle les Fatimides eurent rompus avec le principe de l'unité califale, les Omeyyades de Cordoue le revendiqueront à leur tour. La dynastie ne disparaîtra définitivement qu’au cours de la première moitié du 11e siècle.

            Aujourd’hui encore, les Chiites ne cessent de maudire la mémoire des Omeyyades, tous les Omeyyades, et leur souvenir au même titre qu’ils maudissent les Abbassides et de même qu’ils insultent ouvertement les quatre premiers califes … A leurs yeux seuls les Alides (et pas tous encore !) sont dignes du califat et d’hériter des honneurs du Prophète et de son pouvoir. Le Sunnisme pour sa part adopte une position beaucoup plus nuancée, médiane et pragmatique comme sa tradition le lui indique. Ainsi, même sous le pouvoir des Abbassides la plupart des musulmans -la future majorité sunnite- se refusaient à admettre qu'on puisse maudire les Omeyyades dans les prêches, la tradition sunnite reconnaître une légitimité égale aux deux dynasties et considère le régime des quatre premiers califes comme le plus supérieur et le plus proche de ce que le système de gouvernement doit être en Islam, le reste étant une question de réalisme et raisonnement pratique.
            Dernière modification par Harrachi78, 08 février 2006, 20h21.
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

            Commentaire


            • #7
              Merci Harrachi, c'est très riche et très instructifs
              Tu ne sesse de nous étonner

              Commentaire


              • #8
                @far_solitaire

                Justement ! Ce topic est en grande parte dédié à toi puisque c'est toi-même qui m'as mis la puce à l'oreille il y'a de cela quelques semaines si tu te souviens Le sujet est comme tu le vois trés compliqué et je n'ai couvert là que l'essentiel. Bien des épisodes et des détailles ont étés omis volontairement pour ne pas embroulkller les non initiés. Content que ca puisse donc satisfaire au moins une petite partie de ta curiosité sur la question
                Dernière modification par Harrachi78, 08 février 2006, 20h23.
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                Commentaire


                • #9
                  @ Harrachi
                  Oui effectivement ça répond à beaucup de mes questions, je m'étais un peu embrouillé dans un forum chiite avec toutes les histoires qu'ils racontent sur les nobles trois premiers califs et comment ils se victimisent de leur "hogra" comme le dirais l'algerien. quelqu'un mal informé de toutes les circonstances et sensible tomberai très vite dans le piege. encore une fois merci beaucoup
                  mais ça serai aussi interresant de voir l'avis critique d'un chiite et un kharidjite par exemple et ouvrir le debat pour au moins trouver un terrain de raprochement et d'entente.

                  Je profite de la situation pour poser une autre question

                  D'après les chiites, Le calif Mouaawiya aurais comme quoi introduit dans la constitution ou aurrai cautionner (je ne sais plus) les insultes contre les Ahlou Albait !!!!!!!!!??????

                  a tu des info sur ça ?

                  Commentaire


                  • #10
                    @ far solitaire

                    en parlant de nos amis Chites, aujourd'hui il sont entrain de se donner des féssés, pour l'anniverssaire du meurtre de HOUSSEINE petit fils du Prophete S.L.A.W.S

                    bonne journée les amis
                    2.7. et Dieu a scellé leur cœur et leur entendement. De même qu’un voile leur barre la vue, et ils sont voués à un terrible châtiment. (Al Baqâra)

                    Commentaire


                    • #11
                      karimalia
                      en parlant de nos amis Chites, aujourd'hui il sont entrain de se donner des féssés
                      j'aime pas trop ce genre de moqueries surtout de quelqu'un qui prétend défendre le prophète jour et nuit et après il utilise un fait très douloureux qu'est l'assassinat du petit fils du prophète (saws) et des dizaines de sa famille comme sujet de rigolade. Je crois que les chiites sont libres de célebrer ce jour comme ils l'entendent comme toi t'as le droit de jeûner et de faire la fiesta.

                      Commentaire


                      • #12
                        @far_solitaire

                        Salut mon ami,

                        D'après les chiites, Le calif Mouaawiya aurais comme quoi introduit dans la constitution ou aurrai cautionner (je ne sais plus) les insultes contre les Ahlou Albait !!!!!!!!!??????

                        Je ne vois pas exactement de quelle "constitution" tu veux parler, mais ce qui est avéré c'est que les Chiites reprochent plus que cela à Mu'awiya. Pour eux c'est un usurpateur et un menteur qui a malmené Ali, seul et unique calife légitime à leurs yeux. En cela ils mettent Mu'awiya au même diapason que Abu Bakr, Omar ibn al-Khattâb et 'Uthmân ibn 'Affân. Ce sont tous des usurpateurs à leurs yeux, Mu'awiya ayant le "plus" d'avoir mené la vie dure à Ali et lui avoir "volé" son droit enfin retrouvé.
                        Dernière modification par Harrachi78, 12 février 2006, 16h41.
                        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                        Commentaire


                        • #13
                          @ souci

                          j'aime pas trop ce genre de moqueries surtout de quelqu'un qui prétend défendre le prophète jour et nuit et après il utilise un fait très douloureux qu'est l'assassinat du petit fils du prophète (saws) et des dizaines de sa famille comme sujet de rigolade. Je crois que les chiites sont libres de célebrer ce jour comme ils l'entendent comme toi t'as le droit de jeûner et de faire la fiesta.
                          AL-IMAM HOUSSEINE (R-L-A) était un homme exceptionnel, et le petit fils du Prophete S.l.a.w.s ,
                          le Prophete a dit : الحسن و الحسين سيدا شباب اهل الجنة
                          et en plus il est mort en MARTYRE, jamais j'oserai me moqué de sa mort, MAIS ....
                          il ne mérite pas plus que le Prophete (S.L.A.W.S) lui a épprouvé.

                          Alors, Sache mon ami(e) que AL-IMAM ALI , ainsi que AL-IMAM HOUSSEINE (petit fils du prophete (s.l.a.w.s) رضي الله عنهم و ارضاهم sont innocents de tout ce que les CHITES pretent sur eux , et de tout ce que les CHITES font pour eux (Des innovations et des actes insensés ما انزل الله بها من سلطان

                          ya même des SAVANTS CHITES qui désapprouvent ce genre de bêtises humaines !!

                          amicalement .
                          2.7. et Dieu a scellé leur cœur et leur entendement. De même qu’un voile leur barre la vue, et ils sont voués à un terrible châtiment. (Al Baqâra)

                          Commentaire


                          • #14
                            salam ou alaykom

                            @ HARRACHI

                            tres bon résumé, (BARAKA ALLAHOU FIK) pour les efforts,
                            il aurais plus intéressants de citer les noms les KALIFS Oumayyades apres YAZID,

                            Abd Allâh ibn al-Zubayr, lui-même fils d’un célèbre compagnon du Prophète, entre en rébellion à la Mecque et à Médine avant d’étendre son pouvoir jusqu’à Bassorah (Irak).
                            d'apres ce qu'a rapporté Ibn Khaldoune, les SAHABA de cette époque ont désapprouvé la rébellion d'IBN al-Zubayr, pour la raison que le kalif, (Abdel Malik ibn Marwane) était un JUSTE et Correcte , mais ils ont reconnus qu'il est mort en martyre lorsque le sanguinnaire Al-Hadjaj Ibn youcef l'a tué, il (Ibn Zubayr) se refugait dans la Kaaba lorsque (Al-hadjaj ) l'a frappé avec le catapulte.
                            Contrairement, a AL-hussein (R-L-A) , les SAHABA, pensait que YAZID ne remplissait pas les condisions d'etre un KALIF, ils ont approuvé la rébéllion d'Al hussein , Mais ce derinier était faible militairement ,alors ils ne se sont pas joints a lui pour les raisons que t'as cité.
                            Dernière modification par karimalia, 12 février 2006, 11h00.
                            2.7. et Dieu a scellé leur cœur et leur entendement. De même qu’un voile leur barre la vue, et ils sont voués à un terrible châtiment. (Al Baqâra)

                            Commentaire


                            • #15
                              @karimalia

                              Au départ je voulais couvrir toute l'époque ommeyyade dans le topic mais les querelles du début de leur règne absorbèrent déja plusieures pages Je n'aime pas faire des topics trop lourds alors j'ai préféré m'arrêter là. Je penserai peut être à une suite plus tard, si j'ai un peu de temps
                              Dernière modification par Harrachi78, 13 février 2006, 18h39.
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X