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Loubna Ahmed al-Hussein témoigne en Algérie

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  • Loubna Ahmed al-Hussein témoigne en Algérie

    La journaliste soudanaise, Loubna Ahmed al-Hussein, la femme qui, pour s’être vêtue d’un pantalon, a encouru 40 coups de fouet et une amende de 200 dollars, a témoigné, hier, à Alger, de sa mésaventure et de celles de milliers de ses compatriotes.

    Celle qui a fait honneur à la femme algérienne en débarquant à Alger, à l’invitation de l’association Tarwa Fathma N’Soumer, est devenue, depuis juillet 2009, le symbole militant de l’insoumission de la femme soudanaise aux archaïsmes imposés par l’homme pour maintenir l’autre sexe dans une position inférieure.

    Loubna Hussein, belle, démarche altière, milite, depuis ce jour de juillet 2009 où elle a été interpellée dans un restaurant à Khartoum pour avoir osé porter un pantalon, pour l’abrogation d’un article de loi scélérate votée en 1991. Cet article, le fameux 152, punit de 40 coups de fouet la femme qui porte un habit attentant aux mœurs publiques.

    Hier, au siège national du MDS, elle était venue dire que son histoire n’est qu’un résumé de ce que vivent des milliers de femmes au Soudan.

    «Rien que pour l’année 2008, pas moins de 43 000 femmes ont été interpellées et sanctionnées au motif d’avoir porté un habit jugé attentatoire aux bonnes mœurs par les gardiens des mœurs». Et ces brimades à l’encontre des femmes durent depuis au moins 20 ans.

    Loubna Ahmed al-Hussein a raconté cette douloureuse histoire du Soudan avec une émotion contenue.

    L’attitude a été militante. La journaliste est attristée de noter que son pays, le Soudan, gouverné par une femme il y a de cela 3 000 ans avant Jésus- Christ, est à présent à fouetter des femmes rien que pour avoir porté un pantalon.

    Pour elle, cette loi qui condamne au fouet n’a rien avoir avec l’Islam.

    Rappelons que Loubna Ahmed al-Hussein, journaliste et travaillant pour l’ONU au Soudan, a été interpellée le 3 juillet 2009 en compagnie de 12 autres femmes dans un restaurant égyptien à Khartoum. Leurs torts : avoir porté des vêtements que la morale soudanaise rétrograde réprouve. Elle a été incarcérée pendant une journée.

    Elle a refusé sa libération sous caution.


    Une caution qui, malgré elle, a été payée par le syndicat des journalistes soudanais. Ce qu’elle n’a pas apprécié. Car, avait-elle dit, elle ne militait pas pour sa seule personne mais pour toutes les femmes brimées. «Ils viennent de me dire de partir. Je ne sais pas pourquoi et je ne suis pas contente. J’ai dit à tous mes amis et à toute ma famille de ne pas payer la caution. Mais je suis libre», avait-elle déclaré à sa libération.

    Elle s’inquiétait du sort des 700 autres femmes encore en prison et qui n’avaient personne pour payer leurs cautions.

    Loubna Ahmed al-Hussein, au-delà de son cas propre, pose la problématique du vêtement pour la femme dans le monde arabe et musulman.

    Par le Soir
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