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Obama perdu dans cet Orient compliqué

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  • Obama perdu dans cet Orient compliqué

    Sur les grands sujets qui agitent la région, la politique américaine ne semble pas en mesure de jouer un rôle déterminant.

    10.03.2010 |  Michael Young | The Daily StarPourquoi, à l’occasion des élections législatives irakiennes du 7 mars, n’avions-nous aucune idée de ce qu’elles signifiaient pour les Etats-Unis ? La Maison-Blanche et le peuple américain semblaient curieusement détachés, comme s’ils avaient déjà mentalement quitté l’Irak. On peut donc se demander ce que défendent les Etats-Unis au Moyen-Orient. Difficile de répondre à cette interrogation au regard des récentes prestations du gouvernement américain. Quand on prend au hasard quelques valeurs ou principes qui pourraient guider les Etats-Unis dans la région, on entre dans une zone de flou. On peut dire beaucoup de choses, en bien ou en mal, sur les années de George W. Bush à la Maison-Blanche, mais il n’a jamais péché par excès d’ambiguïté. En revanche, les principales caractéristiques de la politique de son successeur au Moyen-Orient, après un an de pouvoir, sont l’ambivalence et la désorientation.
    Le gouvernement Obama est-il pour la démocratie ou, plus généralement, a-t-il fait de la défense des droits de l’homme un élément crucial de sa politique ? Pas vraiment. Durant sa campagne, il a délibérément minimisé cet aspect en acceptant de s’entretenir sans conditions avec les pays peu recommandables de la région. Il a essayé avec le régime iranien, qui a ignoré ses ouvertures et, quand les opposants iraniens sont descendus dans la rue après l’élection présidentielle contestée de juin 2009, il a, pendant un certain temps, soigneusement évité d’encourager les manifestants. Aujourd’hui, Washington envoie – sans conditions – un nouvel ambassadeur à Damas. La responsabilité de la Syrie dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri a été discrètement minimisée et les exactions du régime de Bachar El-Assad contre son propre peuple ne sont d’aucun intérêt pour les Américains. Le rôle de la Syrie dans les innombrables attentats à la bombe commis en Irak, le soutien qu’elle apporte aux baasistes irakiens et son laxisme vis-à-vis d’Al-Qaida en Irak n’ont pas conduit le gouvernement américain à revoir sa politique d’ouverture à son égard. La violence de la Syrie est payante, et Barack Obama n’a pas cherché à lui prouver le contraire. Peut-on dire, en ce cas, que le gouvernement américain est pour la stabilité et l’équilibre au Moyen-Orient ? La Syrie a peut-être un régime violent, diront les tenants de cette opinion, mais au moins elle peut aider les Etats-Unis à faire contrepoids à l’Iran. Si tel est le cas, rien n’indique que l’équipe d’Obama soit sur le point d’y parvenir. Les Syriens ont bien fait comprendre qu’ils ne se retourneraient pas contre l’Iran – ils ne voient aucun avantage à le faire –, et la propension de Damas à exporter le conflit en Irak, en Palestine et au Liban ne contribue guère à accroître la stabilité.
    Un pays où le jeu d’équilibre des forces pourrait être utilisé contre l’Iran est l’Irak, mais les Etats-Unis ont réussi, en 2009, à y saper leur propre efficacité. La focalisation du gouvernement américain sur un retrait militaire a réduit son influence à Bagdad. Il y a également le fait que, depuis son arrivée au pouvoir, le président américain n’a jamais clairement défini le rôle que l’Irak pourrait jouer dans la stratégie régionale américaine. Il n’a pas non plus présenté l’Irak comme un modèle – même imparfait – de pluralisme arabe et de démocratie, ni comme un avant-poste essentiel pour contenir l’influence de l’Iran dans la région.
    Si la priorité des Etats-Unis au Moyen-Orient n’est pas de promouvoir les idéaux démocratiques ni de faire appliquer les principes des droits de l’homme, et si l’ambition d’imposer la stabilité et l’équilibre des forces leur fait cruellement défaut, quel est donc l’objectif de leur politique ? Dans la mesure où la vision du monde des néoconservateurs s’appuyait sur l’exercice de la puissance, Barack Obama s’est efforcé de présenter son cabinet sous un jour moins brutal dès son entrée en fonction. Ce visage, on l’a vu il y a trois semaines, quand la secrétaire d’Etat Hillary Clinton a déclaré que les Etats-Unis n’utiliseraient pas la force contre l’Iran. Une attaque serait sans nul doute une très mauvaise idée, mais écarter une telle option de façon aussi catégorique n’était pas le meilleur usage que Mme Clinton pouvait faire de la supériorité militaire américaine. On peut être sûr que la frange la plus dure du régime de Téhéran va sortir gagnante de tous les futurs débats pour empêcher l’Iran de développer l’arme nucléaire.
    La puissance américaine ne s’est pas davantage manifestée ailleurs. L’Iran a été plus efficace que les Etats-Unis dans la mise en place de réseaux d’alliances en Irak, alors que les Américains ont passé sept ans dans le pays. Aucune action n’a été prise non plus pour rendre Israël plus souple sur la signature d’un accord avec les Palestiniens. Et Washington a été tout aussi incapable de convaincre les pays arabes de normaliser leurs relations avec Israël en tant que condition préalable à des pourparlers régionaux. La réalité, c’est que, ces derniers temps, le gouvernement Obama suscite peu de confiance chez ses alliés et encore moins de crainte chez ses adversaires. Si le but ultime de Barack Obama est de se différencier de son prédécesseur, il ne l’a même pas atteint. Mais, au moins, George Bush savait ce qu’il défendait. Barack Obama, lui, a seulement l’air perdu.

  • #2
    Mais, au moins, George Bush savait ce qu’il défendait. Barack Obama, lui, a seulement l’air perdu.
    Allons allons, comparaison n'est pas raison !!

    Bush restera dans l'histoire comme le pire président que les USA aient connu. Quant à Obama, il n'est là que depuis un an et a fort à faire; justement à cause des dégâts causés par son prédécesseur.

    On ne régle pas des problèmes de telles proportions en un coup de cuillère à pot .......... then, give him time and you'll see that ............... yes he can
    Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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