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Le Tanezrouf, "pays de la soif"

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  • Le Tanezrouf, "pays de la soif"

    Le Tanezrouft, « pays de la peur et de la soif » est considéré comme un désert absolu du fait de son extrême
    aridité. C'est une région inhabitée de manière permanente et totalement dépourvue de végétation.
    Situé au sud de l'Algérie dans la partie méridionale du Sahara il s'étend sur environ 150 000 km².
    Cette image satellite nous montre l’extraordinaire paysage du Bassin de Tanezrouft, l'une des régions les plus
    désolées du désert du Sahara.
    Le satellite japonais ALOS (Advanced Land Observation Satellite) a pris cette image le 24 juin 2009 à l’aide de sa
    caméra AVNIR-2 (Advanced Visible and Near Infrared Radiometer type-2) qui a été conçue pour dresser la carte des
    terres émergées et de la végétation avec une résolution de 10 m.


    Mise en garde:


    Le plus grand danger, le plus terrifiant que pouvaient encourir les caravaniers du moyen âge, était de sombrer dans un naufrage en plein désert.
    La mort par la soif en était l'aboutissement irrémédiable.
    Cette fin atroce tant redoutée devenait une vraie menace à l'approche du Tanezrouft région dont la limite est représentée par une ligne qui passe par Erg Echech au Nord-Est et le Tidikelt au Nord-Ouest.
    Le Tanezrouft est borné au Sud-Ouest par l'Ahaggar et l'Adrar des Iforas tandis qu'au Mali, le Djouf, en est le prolongement Ouest.
    Pendant la dernière période humide, un réseau hydrographique dont les oueds de Tamanrasset et d'Amekni,
    drainait ses eaux vers ce vaste territoire, formant un lac en plein Tanezrouft.
    Les reste d'animaux marins sont d'ailleurs assez nombreux dans les gisements néolithiques.
    L'ancien lac du Tanezrouft fait suite aux nombreux autres réservoirs hydriques du néolithique
    comme le lac Touat, alimenté par le fleuve Saoura, le lac Taoudéni et le lac Aouker au Mali,
    tous deux alimentés par la branche occidentale du fleuve Igharghar issu de l'Ahaggar etc.
    Le lac Tchad actuel est une relique de cette période.
    La désertification du Sahara, au 3ième millénaire ne se fit pas ressentir de manière uniforme.
    Ainsi le Tanezrouft fut touché plus durement que le Hoggar par exemple.
    Les facteurs tels que l'altitude ou la position géographique jouèrent un rôle essentiel dans cette différenciation.
    Plus tard, après un dessèchement progressif, le Tanezrouft devint une véritable tombe à ciel ouvert pour des milliers de voyageurs égarés.
    Ainsi au 19 ième siècle une caravane de 2000 hommes, fut complètement anéantie.
    Dans les années 80, grâce aux indications d'un guide,
    une équipe de la Télévision retrouva un petit groupe de combattants algériens qui s'était perdu à la fin des années cinquante.
    Les hommes avaient gardé leurs postures pendant tout ce demi-siècle.
    Ils avaient encore leurs peaux et leurs chevelures, restées comme figées par le temps car l'activité microbienne est vraiment ralentie en raison de l'extrême aridité.
    C'est pour toutes ces raisons que Tanezrouft fut à juste titre surnommé « le pays de la soif » !
    Les caravaniers d'antan avaient foré des puits tout au long des nombreuses pistes traversant ce pays mais ils redoutaient toujours cette géhenne, relique d'un paradis perdu.

    D'après Camps , Civilisations préhistoriques, 1974 p 221.








    En 1809 on trouva 2000 cadavres de caravaniers et 1800 carcasses de chameaux appartenant à une caravane perdue dans
    le Tanezrouft :


    Momie d'un aviateur anglais retrouvé en 1962, victime dans cette gehenne:


    Le mercredi 12 avril 1933, l'aviateur britannique William Lancaster, âgé à l'époque de 35 ans, tentant le raid
    Londres – Gao à bord d'un appareil de tourisme “Avro” monoplace, disparaissait corps et biens au cours de la
    traversée du sahara.

    Le 11 février 1962, soit 29 ans après, un peloton de gendarmerie découvrait en plein Tanezrouft les débris d'un
    avion et à côté d'eux le corps momifié du pilote parfaitement conservé, recouvert d'une pellicule de sable :
    l'infortuné Lancaster venait d'être retrouvé.

    Sur le livre de bord parfaitement conservé, le pilote en détresse, du jeudi 13 avril au jeudi 20 avril 1933, date
    de sa mort, avait noté ses pensées, décrit son état d'âme et les étapes de sa lente agonie tout au long des jours
    de cette interminable semaine : espoir d'être secouru, soif, désespérance, sérénité …

    Après la chute de son avion dont le nom était “petite croix du sud”, Lancaster est presque indemne et totalement
    lucide. Toute sa volonté va se tendre à respecter deux résolutions, la première étant de ne pas quitter l'avion, la
    seconde de maîtriser la soif. Il dispose de neuf litres d'eau dont il puisera chaque jour le contenu d'un thermos.

    Le premier jour, à la vue d'un vautour, il forme le désir de l'enfourcher et de voler jusqu'à un bassin d'eau et il
    écrit : ” les gens qui n'ont pas été dans le désert n'ont pas une véritable idée de ce qu'est la soif. C'est
    l'enfer.”

    Les deux premiers jours, c'est l'affolement :”je ne veux pas mourir.”

    Le troisième jour, il est fataliste.

    Le quatrième et cinquième jour, c'est la résignation “je me rends compte que je ne serai pas sauvé à moins d'un
    miracle.” Il a arraché la toile de l'avion pour en faire des torches et il décrit les restes de son avion ainsi :
    “il a l'air d'un pauvre canard au dos brisé avec beaucoup de plumes manquantes”.

    Le sixième jour, c'est l'accablement qui ne lui permet d'écrire qu'une petite page : “je vais m'attaquer aux six
    heures d'enfer.”

    . Le septième jour est marqué par son désespoir lucide, il boit la dernière gorgée et il est fier d'écrire pour sa
    fiancée qu'il a tenu bon pendant toute une semaine.

    A l'aube du huitième jour, il écrit ” je n'ai pas d'eau … pas de vent … j'attends patiemment.” “Au revoir et que
    Dieu soit avec vous. Je vous attendrai là-haut.”

    Il est probable qu'il n'a pas vu le soleil se coucher à l'horizon de l'infini Tanezrouft le soir du 20 avril 1933..
    Dernière modification par snake78, 14 mars 2010, 18h06.
    "When I saw the Hoggar Mountains, my jaw dropped. If you think of Bryce, or Canyonlands National Park, you're close, but the Hoggar Mountains are more spectacular." David Ball, Empire of sands

  • #2
    Cette histoire de William Newton LANCASTER est vraiment terrible, sachant sa mort s'approcher au fil des jours dans cet endroit terrible il a gardé son calme et a rédigé son etat dans un carnet de notes chaque jour.
    Cette aventure devenue légendaire a fait l'objet de reconstitutions romanesques en France comme à l'étranger.
    Elle a fait l'objet d'un film ” Le dernier vol “,adapté du roman de Sylvain Estibal ” Le Dernier Vol de Lancaster “.

    Voici le rapport ecrit etabli par la personne qui a découvert la carcasse et le corps :



    "When I saw the Hoggar Mountains, my jaw dropped. If you think of Bryce, or Canyonlands National Park, you're close, but the Hoggar Mountains are more spectacular." David Ball, Empire of sands

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    • #3
      On l'appel blad elkhouf ou la3tech.
      On raconte que seul les bandits osaient y mettre les pieds et encore ils évitaient de le faire le plus possible.
      Le Djouf et le Tanezrouft était percu comme un cimetiere a ciel ouvert.
      Pas de point de repére, pas de puits, rien du tout.
      Fallait etre fou pour y passer.

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      • #4
        en tout cas rien que son surnom sa donne la chair de poule !!

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