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Nicolas Sarkozy humilié aux élections régionales en France

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  • Nicolas Sarkozy humilié aux élections régionales en France

    L'échec est cuisant. Dimanche 14 mars, l'UMP n'est plus le premier parti de France, mais le second. Avec 26,1 % des voix, selon les résultats donnés par le ministère de l'intérieur, le parti présidentiel, allié au Nouveau Centre, au Mouvement pour la France et à Chasse, pêche, nature et tradition, réalise un score historiquement faible face à un PS qui a convaincu 29,3 % des électeurs. Au soir du premier tour, l'UMP ne semble pas en position de reprendre de région à la gauche, qui pourrait bien, quant à elle, l'emporter en Alsace et en Corse, les deux seules régions détenues par la droite.

    La défaite de l'UMP est à replacer dans la perspective de la très forte abstention qui marque le scrutin. Sur les plateaux de télévision, les ténors du parti présidentiel ne se privent d'ailleurs pas de le mettre en avant, à commencer par François Fillon. Pour le premier ministre, le faible taux de participation "ne permet pas de tirer un enseignement national" de ce vote. Plus optimiste encore, le porte-parole du parti, Frédéric Lefebvre, parle de listes "au coude-à-coude" et juge que "les réserves existent partout", et que "ce sera très serré".

    Réunis auprès de Nicolas Sarkozy avant 20 heures, les responsables de la majorité ont défini la ligne de défense, que résume bien Nathalie Kosciusko-Morizet : "Le grand gagnant, ce n'est pas une bonne nouvelle, c'est l'abstention", qui selon elle "détruit l'argument de la gauche, qui a voulu faire de ces élections un référendum anti-Sarkozy. Il y a plus d'un Français sur deux qui n'a pas voulu entrer dans ce jeu-là." Autre argument : le PS et les Verts vont devoir "se battre pour fusionner dans la perspective du deuxième tour".

    RÉGIONALISER ET MOBILISER POUR LIMITER LES DÉGÂTS

    Au-delà des éléments de langage mis au point pour limiter l'ampleur de la défaite, le seul espoir pour l'UMP réside désormais dans l'éventualité – peu probable – d'un sursaut massif de ses sympathisants pour le deuxième tour. François Fillon ne s'y est d'ailleurs pas trompé, en appelant, peu après 20 heures, "tous les électeurs de l'UMP à se mobiliser pour le second tour". Jean-François Copé, chef de file de la majorité à l'Assemblée, a également expliqué : "On a une telle abstention que c'est maintenant à nous de mobiliser nos électeurs comme on l'a fait en 2007 entre les deux tours de la présidentielle." Un aveu implicite du fait que cette abstention a surtout touché l'électorat de droite.

    Comment éviter le vote-sanction ? Comme Nicolas Sarkozy avait commencé à le faire dans son interview au Figaro Magazine vendredi 12 mars, François Fillon a défini l'axe majeur qui sera celui du parti présidentiel : "dénationaliser" le scrutin pour limiter l'ampleur des dégâts. Le premier ministre a ainsi expliqué aux Français : "Vous devez refuser ceux qui appellent à faire des régions des contre-pouvoirs. Nous sommes des Français confrontés aux mêmes défis."

    UN ÉCHEC TACTIQUE

    Que l'UMP parvienne ou non à remobiliser ses troupes pour atténuer l'ampleur de la défaite, force est de constater que le parti présidentiel a payé dimanche soir la tactique imaginée par Nicolas Sarkozy et l'Elysée. Parfois baptisée "boulet de canon", elle visait à former une liste unique à droite pour obtenir, dès le premier tour, un score supérieur à 30 %. Ceci afin de créer une dynamique pour le second tour. La tactique a fonctionné aux européennes de 2009. Avec 28 %, l'UMP devançait nettement un PS à 16 % et pouvait crier victoire.

    Mais cette fois, elle a eu l'effet inverse : les électeurs de droite désireux de ne pas donner un blanc-seing à l'UMP et qui auraient pu se reporter sur une liste Nouveau Centre n'en ont pas eu la possibilité. Il leur restait la perspective de s'abstenir, ou de voter pour le Front national. Ce dernier a certainement repris des électeurs à l'UMP, au vu de son bon score global. A 12 %, le parti d'extrême droite se place deux points au-dessus de ce que lui accordaient les sondages.

    Ce bon score autorise le parti de Jean-Marie Le Pen à se maintenir dans nombre de régions, diminuant encore les chances pour l'UMP de reconquérir des régions au PS.

    source : Le Monde
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