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Vers une intégration sécuritaire comme prélude à une intégration économique

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  • Vers une intégration sécuritaire comme prélude à une intégration économique

    Aujourd’hui, Alger abritera une réunion des ministres des Affaires étrangères de sept pays sahélo-sahariens( la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad le Burkina Faso et l'Algérie. )

    Cette rencontre, qui semble revêtir un caractère urgent, intervient après les derniers développements qu’a connus la région et qui menacent sérieusement la sécurité de plusieurs pays.

    Pour l’Algérie, aucun développement régional n’est possible sans stabilité et sécurité. A ce titre, il est impératif de conjuguer les efforts de tous les pays concernés pour combattre le terrorisme, le banditisme et les narcotrafiquants qui activent librement dans cet immense espace.

    Selon le directeur exécutif de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), Antonio Maria Costa, La zone comprise au «nord des pays sahélo-sahariens, aux frontières ouvertes, avec des trafiquants, des rebelles et des terroristes, représente un danger certainement important pour la région et les pays du Maghreb».

    Cet aveu confirme les informations rapportées par la presse depuis plus de cinq ans sur la connexion entre le terrorisme en déroute en Afrique du Nord et les narcotrafiquants assiégés aux Etats-Unis et en Europe après le démantèlement des cartels latino-américains.

    Un compromis a donc été trouvé grâce aux bons offices des différentes mafias européennes, notamment russes, entre les intérêts des narcotrafiquants en quête de nouveaux réseaux de trafic de drogue forte pour l’acheminer vers l’Europe et les groupes terroristes et, dans une certaine mesure, des rébellions dans certaines régions du Sahel et des ethnies en quête d’armes.

    Ces derniers groupes assurent l’acheminement des narcotiques entre l’Atlantique et la mer Rouge contre des armes et une part des gains des narcotrafiquants. Ainsi, les nouvelles routes empruntées par les trafiquants de la drogue traversant le Sahel et passant par les pays du Maghreb ont été ouvertes grâce au concours des groupes terroristes, aux bandes rebelles qui évoluent dans un immense espace désertique difficile à contrôler par les puissances des différents pays composant la bande sahélo-saharienne.
    Le responsable onusien a indiqué que des informations font état que le trafic de cocaïne à travers l’Afrique de l’Ouest a de nouveau augmenté fin 2009 et en 2010, à la faveur de «nouvelles routes empruntant le Sahel, transitant par l’Afrique du Nord avec pour destination finale l’Europe», a-t-il expliqué.

    Pour Antonio Maria Costa, «deux flux de drogues illicites : l’héroïne dans l’est de l’Afrique, en provenance d’Afghanistan, via la Somalie, et la cocaïne dans l’ouest, d’Amérique latine se rejoignent désormais dans le Sahara, empruntant de nouveaux itinéraires à travers le Tchad, le Niger et le Mali». Antonio Maria Costa estime que les Etats de l’Afrique de l’Ouest ont besoin d’aide pour renforcer leur capacité, ajoutant que cette région est «particulièrement exposée, et qu’elle continuera à faire face à des menaces potentielles sérieuses au niveau de sa gouvernance et de sa stabilité aussi longtemps que le trafic transnational n’est pas pris à bras-le-corps».

    L’Afrique de l’Ouest est l’une des régions les plus pauvres et les moins stables dans le monde. Sur 16 Etats de la région, 13 figurent parmi les «pays les moins développés», selon l’ONU.

    L’approche la plus efficace, selon M. Costa, est de renforcer la coopération entre les pays de la région, à travers notamment le partage d’informations et d’interventions conjointes. «Les pays du Maghreb doivent travailler ensemble et avec les pays du Sud, pour contrer les menaces qui pèsent sur la région, notamment celles posées par la présence d’El Qaïda au Maghreb», a-t-il poursuivi. C’est à ce titre que la concertation s’impose entre tous les pays de la région, sans arrière-pensée ni calculs égoïstes. Il y va de la sécurité et de la stabilité de toute la région.

    Si le développement économique politique et social des zones frontalières est impératif afin que ni la pauvreté, ni la précarité, ni l’exclusion politique ne soient des facteurs de fracture des nations, la coopération militaire est urgente pour juguler le danger du terrorisme et des narcotrafiquants.

    L’intégration économique de la région sahélo-saharienne est la meilleure barrière contre l’instabilité sociale, politique et sécuritaire de la région.

    Cependant, l’intégration sécuritaire immédiate se présente comme une urgence vitale pour peu que les pays de la région évitent le double jeu et les accointances avec des forces occidentales dont les intérêts sont souvent diamétralement opposés à ceux des pays de l’espace sahélo-saharien.

    La menace terroriste dans la région sahélo-saharienne s’accentue au moment où la nébuleuse d’El Qaïda est encerclée partout, notamment en Afghanistan et au Pakistan. Si rien n’est fait pour mettre hors d’état de nuire l’essentiel des groupes activant dans la région, la bande sahélo-saharienne risque de se transformer en refuge pour tous les terroristes traqués partout dans le monde et de devenir ainsi une base arrière de l’internationale islamiste.

    Par La Tribune
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