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C’est avec stupeur que Samira, 26 ans, a découvert l’affiche du Front national (FN) pour les élections régionales dont le premier tour a eu lieu le 14 mars dernier.
“Non à l’islamisme, la jeunesse avec Le Pen”, c’est le slogan devant lequel se trouve une femme en niqab au regard menaçant. Derrière elle, une carte de la France aux couleurs du drapeau de l’Algérie parsemée de minarets en forme de missiles. “Je me suis demandée si ce n’était pas une blague, j’étais scandalisée”, dit cette habitante d’Aubervilliers, en banlieue parisienne. Pour elle, l’affiche est clairement faite pour attiser les tensions : “Ce n’est pas ces images chocs qui vont régler les problèmes en France. Bien au contraire. Elles ne vont faire que blesser les Français d’origine algérienne et renforcer la haine.”
Si Samira pense à l’avenir, sa sœur Nassima, 28 ans, voit, quant à elle, l’histoire insultée : “Quand on repense à l’histoire douloureuse entre l’Algérie et la France, on se demande comment peut-on laisser de telles affiches placardées en France”, dit la jeune chimiste.
D’autres sont choqués mais préfèrent tempérer. “C’est Le Front national et Le Pen, à quoi d’autre peut-on s’attendre, que leurs idées changent ?” demande Dahmane, un retraité de 62 ans.
Hanène, une enseignante, replace l’évènement dans un contexte de l’après-débat sur l’identité nationale : “Je suis indignée bien sûr, mais après tous les dérapages de ces dernières semaines, on a presque pris l’habitude, c’est une attaque de plus… cela nous pousse tout de même, nous Français d’origine algérienne, à nous poser des questions.
Dans ce message, veut-on dire que le problème en France, ce sont les Algériens ?” demande la professeure. Elle est fatiguée par ces stéréotypes, et au-delà des Algériens, ce sont les Maghrébins et les musulmans de France qui se sentent pris pour cible.
Déjà, au mois de février dernier, l’affaire du Quick hallal de Roubaix avait renforcé ce sentiment de stigmatisation.
Avant cet épisode, les propos de Nadine Morano, la secrétaire d’État chargée de la famille, avaient choqué. Elle invitait les musulmans à cesser de porter leur casquette à l’envers. En septembre 2009, Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, s’est aussi illustré dans ce registre en déclarant : “Il en faut toujours un (ndlr : un arabe). Quand il y en a un, ça va ! C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes.”
De ces dérapages, les musulmans et les Maghrébins de France sont las. La provocation made in FN n’est qu’un épisode de plus. Dans un contexte où le parti d’extrême droite est en difficulté et baisse dans les sondages, les musulmans se sentent instrumentalisés : “C’est la nouvelle stratégie en France pour attirer des électeurs, on s’en prend aux musulmans”, dit Imane, 21 ans. Le FN aura réussi à faire parler de lui mais, il est, depuis le vendredi 12 mars, condamné par le tribunal de grande instance de Marseille à retirer ces affiches.
Par Liberté
“Non à l’islamisme, la jeunesse avec Le Pen”, c’est le slogan devant lequel se trouve une femme en niqab au regard menaçant. Derrière elle, une carte de la France aux couleurs du drapeau de l’Algérie parsemée de minarets en forme de missiles. “Je me suis demandée si ce n’était pas une blague, j’étais scandalisée”, dit cette habitante d’Aubervilliers, en banlieue parisienne. Pour elle, l’affiche est clairement faite pour attiser les tensions : “Ce n’est pas ces images chocs qui vont régler les problèmes en France. Bien au contraire. Elles ne vont faire que blesser les Français d’origine algérienne et renforcer la haine.”
Si Samira pense à l’avenir, sa sœur Nassima, 28 ans, voit, quant à elle, l’histoire insultée : “Quand on repense à l’histoire douloureuse entre l’Algérie et la France, on se demande comment peut-on laisser de telles affiches placardées en France”, dit la jeune chimiste.
D’autres sont choqués mais préfèrent tempérer. “C’est Le Front national et Le Pen, à quoi d’autre peut-on s’attendre, que leurs idées changent ?” demande Dahmane, un retraité de 62 ans.
Hanène, une enseignante, replace l’évènement dans un contexte de l’après-débat sur l’identité nationale : “Je suis indignée bien sûr, mais après tous les dérapages de ces dernières semaines, on a presque pris l’habitude, c’est une attaque de plus… cela nous pousse tout de même, nous Français d’origine algérienne, à nous poser des questions.
Dans ce message, veut-on dire que le problème en France, ce sont les Algériens ?” demande la professeure. Elle est fatiguée par ces stéréotypes, et au-delà des Algériens, ce sont les Maghrébins et les musulmans de France qui se sentent pris pour cible.
Déjà, au mois de février dernier, l’affaire du Quick hallal de Roubaix avait renforcé ce sentiment de stigmatisation.
Avant cet épisode, les propos de Nadine Morano, la secrétaire d’État chargée de la famille, avaient choqué. Elle invitait les musulmans à cesser de porter leur casquette à l’envers. En septembre 2009, Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, s’est aussi illustré dans ce registre en déclarant : “Il en faut toujours un (ndlr : un arabe). Quand il y en a un, ça va ! C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes.”
De ces dérapages, les musulmans et les Maghrébins de France sont las. La provocation made in FN n’est qu’un épisode de plus. Dans un contexte où le parti d’extrême droite est en difficulté et baisse dans les sondages, les musulmans se sentent instrumentalisés : “C’est la nouvelle stratégie en France pour attirer des électeurs, on s’en prend aux musulmans”, dit Imane, 21 ans. Le FN aura réussi à faire parler de lui mais, il est, depuis le vendredi 12 mars, condamné par le tribunal de grande instance de Marseille à retirer ces affiches.
Par Liberté