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Exposition Mohamed Khadda à l’Ecole des beaux-arts d’Alger

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  • Exposition Mohamed Khadda à l’Ecole des beaux-arts d’Alger

    Pour célébrer la naissance de Mohamed Khadda, né le 14 mars, une exposition de ses toiles ainsi qu’une rencontre animée autour de son parcours par Najet Khada a eu lieu à l’Ecole des beaux-arts d’Alger.

    Le peintre algérien, considéré comme l’un des fondateurs de la peinture algérienne contemporaine, Mohamed Khadda, est né le 14 mars 1930, l’aîné de cinq enfants, deux moururent en bas âge.

    Son père atteint de trachome avait exercé plusieurs métiers ; garçon-cocher sur la diligence Mostaganem-Tiaret, poseur de rails, docker, garçon d’écurie. Il était complètement aveugle ainsi que sa mère Nebia El Ghali, mère du peintre, était née vers 1911.

    Ayant perdu leur terre, achetée par un colon, la famille fut jetée sur les routes, fuyant la misère et la famine, s’établissant pour un temps à Tiaret avant de revenir à Mostaganem où Khadda reprend l'école, et lorsqu’il obtient son certificat d’études, il est embauché à l'imprimerie de l'Aïn Sefra, et c’est là qu’il commence à faire des dessins et des croquis.

    Le soir, il fait de la reliure de livres qui lui sont confiés et il découvre, enchanté, des auteurs et des œuvres, Hafid, Djami, Omar Khayyam, Mohamed Abdou, Taha Hussein, Gide ou encore André Breton.

    Sa rencontre en 1947 avec Abdallah Benanteur va être décisive puisqu’il s'inscrit à une école de dessin par correspondance et réalise ses premières aquarelles, puis des pastels et des peintures.

    Cette passion va le pousser à des recherches et des rencontres, il fréquente alors les librairies et les marchés aux puces. Sa découverte vers la fin des années 1940 du Musée des beaux-arts et le choc des toiles exposées, celles de Delacroix, Fromentin, Chassériau, Dinet le réconforte dans ce sentiment qui grandit en lui et qui va faire justement de lui l’un des plus grands peintres algériens.

    Khadda qui va évoluer dans une Algérie meurtrie et spoliée va adhérer aux mouvements nationalistes comme La jeunesse de l’UDMA de Ferhat Abbas. Son voyage à Paris en compagnie de Benanteur va lui permettre de découvrir les musées et galeries. Il découvre alors les grands peintres occidentaux, les différents mouvements et courants ; avec un intérêt certain pour l’art africain, les arabesques, le cubisme notamment. Khadda réalise sa première exposition en 1961.

    Depuis, Khadda va affirmer son talent dans les années à venir jusqu'à s’imposer pleinement sur la scène culturelle. Il est l’un des principaux représentants de ce que l'on nomme l'École du Signe.

    L’exposition qui lui a été consacrée à l’Ecole nationale des beaux-arts d’Alger entre les 14 et 18 mars a regroupé quelque 27 œuvres ; des peintures à l’huile, des aquarelles et des gravures, inspirées par des thématiques propres au peintre ; la nature, l’écriture et les paysages.

    Cette collection provenant d’un fonds familial retrace les différentes périodes artistiques du peintre, s’étale sur différentes périodes artistiques du plasticien et permettra, selon les organisateurs, de «rendre hommage à Mohamed Khadda tout en faisant mieux connaître aux étudiants de l’ESBA son riche parcours artistique ».

    L’exposition comprend des peintures à l’huile, des aquarelles et des gravures réalisées selon une technique et un style propres à l’artiste autour de différents thèmes, à savoir la nature, l’écriture et le paysage.

    CONFÉRENCE DE L’UNIVERSITAIRE NADJET KHADDA :«Il a un imaginaire personnel marqué par le paysage»

    En évoquant son époux, Najet Khadda ne manqua pas de parler des signes qui caractérisent l’œuvre de son mari, notamment l’emblématique olivier qui était fondamental pour lui, car il était le symbole même du paysage méditerranéen, maghrébin et algérien.

    «Il est aussi la représentation de la dignité parce qu’il résiste aux injures du temps et de la nature», a déclaré Nadjet Khadda qui disait de son mari lors de rencontres qu’il «était un électron libre comme savent l’être les artistes», et partager sa vie lui a permis justement de côtoyer les humeurs, les impatiences et la générosité aussi de cet homme qui a su se construire ; même les débuts de son parcours ont été durs.

    «Mohamed avait vingt ans dans les années 1950. Et dans le champ culturel algérien, ces années-là ont été décisives. Il y avait un bouillonnement et tous les mouvements étaient drainés par l’aspiration nationaliste», poursuit-elle dans la conférence animée aux Beaux-Arts d’Alger dans le cadre de la commémoration de son 80e anniversaire.

    «Dès les années 1953, Khadda est passé de la figuration à la nonfiguration, l'artiste préférant ce mot à abstraction qu'il trouvait trop formaliste », explique Nadjet Khadda, à propos de certaines toiles comme «Maghreb bleu», «Martyre», «Chardons», «Fouille» et «Quai aux fleurs», «une sorte de dialogue avec l’œuvre «Le quai aux fleurs ne répond plus» de Malek Haddad. «Les villes et les banlieues l'ont aussi beaucoup inspiré», a relevé l'universitaire à propos de cet artiste qui «considérait qu'aussi bien la calligraphie que le signe tifinar habitaient d'une façon séculaire l'imaginaire maghrébin».

    Nadjet Khadda est revenue ainsi longuement sur son parcours en s’attardant sur les éléments essentiels qui ont construit son œuvre, notamment sa focalisation sur les paysages et la nature. «Il estimait qu'il ne servait à rien de reproduire la nature mais qu'il fallait rendre le sentiment qu'elle nous suggère.»

    Quelques œuvres, explique-t-elle, des aquarelles notamment, «Reflets», «Buisson flamboyant» et «Solstice d'hiver» ont mis en exergue la beauté et la grandeur de la nature et ce, dans un style propre à l'artiste et constituées d'éléments non figuratifs rehaussés de signes.

    Par Le Soir
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