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Yasmina Khadra : « Mon pays, l'Algérie, est aussi le pays des pieds-noirs »

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  • Yasmina Khadra : « Mon pays, l'Algérie, est aussi le pays des pieds-noirs »

    Yasmina Khadra : « Mon pays, l'Algérie, est aussi le pays des pieds-noirs »

    La Croix
    17/03/2010

    Auteur à succès, à la tête du Centre culturel algérien à Paris depuis deux ans et demi, Yasmina Khadra évoque cette Algérie fraternelle et accueillante où « jamais un étranger ne se sent étranger »

    Entretien avec Yasmina Khadra, écrivain algérien

    La Croix : Vous n’avez jamais caché, dans vos romans, votre nostalgie de cette Algérie fraternelle où les pieds-noirs avaient leur place. Pourquoi ?

    Yasmina Khadra : J’ai toujours voulu montrer l’Algérie, dans sa générosité, dans sa sincérité, sans parti pris. Cela gêne bien évidemment certains apparatchiks en Algérie. Pour moi, cela ne fait aucun doute : l’Algérie, qui est mon pays, est aussi le pays des pieds-noirs. Chaque pied-noir, pour moi, est un Algérien, et je ne dirai jamais le contraire. Nous reste en mémoire, Français et Algériens, ces amitiés déchirées, ces voisinages dépeuplés…

    Algériens et Français, nous voulons lutter contre les traumatismes historiques. Et ce n’est pas facile. Je le dis clairement, on ne peut ramener la colonisation à celle des colons militaires… C’est oublier les « petites gens » que nous les Algériens nous aimions, le petit peuple des Français, des Italiens, des Espagnols, des Juifs, avec qui l’on vivait au quotidien. Nous avons la nostalgie du vivre-ensemble. Les injustices étaient là, valables pour les uns comme pour les autres. Nous vivions si proches.

    Votre famille n’avait-elle pas elle-même des relations très étroites avec les pieds-noirs ?

    Au Sahara, à Kenadsa (20 km de Colomb-Bechar), où je suis né, où ma famille vivait, il y avait Robert Lamoureux, qui était notre voisin. Avant de devenir l’artiste qu’on a connu, il était un très modeste employé des Houillères. Il travaillait au service de la comptabilité. Mon grand-père lui a même offert un pantalon, tellement il était pauvre. Mon père, jeune homme, avait une amie, prénommée Denise, une petite voisine, qu’il voulait épouser, qu’il aimait. Il l’a présentée à son père. Mais mon grand-père s’est opposé à son mariage. Aujourd’hui il me parle toujours de Denise avec nostalgie. Elle a été le grand amour de sa vie.

    Même sous la colonisation, il y avait des mariages mixtes, qui n’étaient pas cachés. À Rio Salado, El-Maleh de son nom d’aujourd’hui, situé à 50 km à l’ouest d’Oran, vivent toujours Jonas et Émilie ; elle est française, lui est algérien. Ils sont retraités. Il y avaient des rencontres heureuses à Rio Salado, et comme je l’écris dans mon livre Ce que le jour doit à la nuit (1), c’était « un superbe village colonial aux rues verdoyantes, aux maisons cossues. (…)

    La majorité des habitants de Rio Salado étaient des Espagnols et des Juifs fiers d’avoir bâti de leurs mains chaque édifice et arraché à une terre criblée de terriers des grappes de raisin à soûler les dieux de l’Olympe. C’étaient des gens agréables, spontanés et entiers (…) Rio Salado fleurait bon la convivialité»…

    Vous prônez sans cesse la réconciliation ?

    Combien de pieds-noirs me racontent et m’ont raconté leur pays, et combien ils souffraient d’en être privés ! Ceux qui sont revenus au pays en vacances ont été si bien accueillis par la population. Les Algériens sont le peuple le plus fraternel du monde : il est, je dirais, « xénophile ». Un mot que j’invente pour la bonne cause ! Jamais un étranger ne se sent étranger, chez nous en Algérie.

    J’ai la chance d’être romancier, et je peux écrire sur cette nostalgie qui nous tient tous à cœur, Algériens et pieds-noirs. J’ai la prétention de croire que je peux arranger les choses, pour nous Algériens et pour les pieds-noirs, nous tous qui avons vaincu la dislocation atroce de nos deux communautés amoureuses d’un même pays.

    Je suis un romancier de cœur, un homme de cœur, et il n’y a pas de place chez moi pour la haine. Pour certains responsables algériens, la colonisation est un fonds de commerce : il y en a qui sont prêts à tout dévaster et ne veulent rien reconstruire, même dans leur cœur. Ce n’est pas sain. Ils font du chahut pour bloquer une société qui ne rêve que d’une chose : se reconstruire. Le monde ne repose pas seulement sur le politique et heureusement !

    N’allez-vous pas vous faire de nouveaux ennemis en Algérie ?

    J’ai l’habitude. Je suis sans cesse attaqué : la morsure prime la caresse en ce qui me concerne…

    Recueilli par Julia FICATIER
    Dernière modification par shadok, 18 mars 2010, 08h49.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    Je suis un romancier de cœur, un homme de cœur, et il n’y a pas de place chez moi pour la haine. Pour certains responsables algériens, la colonisation est un fonds de commerce : il y en a qui sont prêts à tout dévaster et ne veulent rien reconstruire, même dans leur cœur. Ce n’est pas sain. Ils font du chahut pour bloquer une société qui ne rêve que d’une chose : se reconstruire. Le monde ne repose pas seulement sur le politique et heureusement !
    Bien dit Monsieur Khadra.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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    • #3
      Après il ne faut pas stigmatiser tous les pieds-noirs certains aiment sincèrement l'Algérie, mais à l'époque l'auraient-ils voulu indépendante? J'en doute...
      Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

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      • #4
        Vous n’avez jamais caché, dans vos romans, votre nostalgie de cette Algérie fraternelle où les pieds-noirs avaient leur place
        Il parle de l'Algérie Française ? Pardon, mais je ne vois pas de trace de fraternité républicaine dans un pays où l'écrasante majorité de la population n'était pas citoyenne et était privée de ses droits élémentaires...
        Y'a-t-il eu des amitiés entre certains pieds-noirs et certains indigènes; assurément; est-ce que cela voulait dire que les deux vivaient dans un pays égalitaire et au sein duquel le principe constitutionnelle de la fraternité était appliqué à tous; c'est absurde de l'affirmer...
        Dernière modification par Dandy, 17 mars 2010, 22h48.

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        • #5
          ils on fait leur choix...c'était pas le bon ...ils on misé sur le mauvais chevale....
          tu tombe je tombe car mane e mane
          après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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          • #6
            Bravo, ya si Mohamed !...
            Bravo !...
            Il parle de l'Algérie Française ?
            de l'Algérie fraternelle et pas française dont il parle...

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            • #7
              Envoyé par traks
              ils on fait leur choix...c'était pas le bon ...ils on misé sur le mauvais chevale....
              Ce n'est pas des Harkis qu'il s'agit.
              Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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              • #8
                Yasmina Khadra est nostalgique de la période coloniale??

                De plus en plus, il tombe dans mon estime!

                Dire que les pieds noirs vivaient en parfaite harmonie avec les algériens c'est vraiment du n'importe quoi.
                "If you can't say anything nice, don't say anything at all."

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                • #9
                  1)ils on choisi l'algerie française....
                  2)ils aurait tres bien pus considérai les " indigènes" comme étant leurs égaux , et les traiter d'une manière plus respectable des droit de l'homme
                  3)ils on choisi de soutenir l'armé française dans son action contre la révolution

                  donc résume ...mauvais choix = conséquence
                  tu tombe je tombe car mane e mane
                  après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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                  • #10
                    Tout à fait traks , une majorité de Pieds-Noirs etait pour le maintien de l'autochtone musulman dans un statut inferieur de celui de l'européen , Khadra peut dire ce qu'il veut , ça n'engage que lui ; les faits historiques sont tetus , on ne peut travestir l'Histoire !

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                    • #11
                      ahlala qu'est ce qu'il faut pas faire, tout doux tout nounou

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                      • #12
                        Dandy

                        je partage ! tu as tout a fait raison ... Y.Khadra oublie vite l'histoire et les galons qu'il portait ... Honte à lui

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                        • #13
                          il a droit d'avoir ces opinion , et de les exprimer que je partage souvent ... seulement la ç pas possible ....tous sauf ça ..."l'algerie fraternelle " ???? il a vue ça ou ??? ils nous on maintenu dans une misère digne des singe et tous a coup ce sont nos frére ???
                          tu tombe je tombe car mane e mane
                          après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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                          • #14
                            Yasmina Khadra : J’ai toujours voulu montrer l’Algérie, dans sa générosité, dans sa sincérité, sans parti pris.
                            Bon courage kendsi, je sais que c'est un travail difficile avec les menatlités stagnantes, mais avec ta plume, tu as déjá fait beaucoup pour ce pays! merci!

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                            • #15
                              Envoyé par Bachi
                              de l'Algérie fraternelle et pas française dont il parle...
                              Dans la mesure où les pieds-noirs et les Algériens (appelés pour lors indigène), n'ont "cohabité" que durant la période coloniale; il ne peut s'agir que d'Algérie Française...

                              Envoyé par Article
                              Vous n’avez jamais caché, dans vos romans, votre nostalgie de cette Algérie fraternelle où les pieds-noirs avaient leur place.

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