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Le Pen , le retour

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  • Le Pen , le retour

    Le raciste Jean- Marie Le Pen a gagné. Au premier tour des élections régionales françaises pour la région Provence-Côte d'Azur (PACA), il a obtenu 20,29 % de voix, sa fille 18,31 % dans le Nord-Pas-de-Calais. Son parti, le Front national (FN) a obtenu plus de 11 % au niveau national.

    Ce retour sur la scène française d'un parti donné pour mort après le score calamiteux obtenu aux élections législatives de 2007 (4,29 %) n'est pas sans rapport avec le débat sur l'Identité dite nationale, initié et conduit par le ministre de l'Immigration et de l'identité nationale, Eric Besson, avec l'appui de Nicolas Sarkozy et de la droite française.

    Ce débat a ouvert la boîte de Pandore, débat dans lequel se sont invités et engouffrés le Front national et tous les racistes et fascistes que compte la France.

    Dans un pays en proie à une sérieuse crise sociale, où l'immigré est un bouc émissaire parfait, où des franges de la société française sont franchement racistes et xénophobes, le discours de Le Pen légitimité par le débat sur l'identité nationale n'a eu aucun mal à prendre.

    C'est comme si Eric Besson et la droite française qui le soutenait avaient décidé de préparer le terrain afin que le Front national, en perte de vitesse, puisse rebondir.

    Qui plus est, la médiatisation des médias lourds français, complaisante à l'égard du Front national, qui a bénéficié d'un temps de parole et d'images supérieur par exemple à celui accordé au Front de gauche, a également contribué à sa remontée.

    En ce qui nous concerne, puisque c'est l'Algérie qui était ciblée dans son discours, il ne faut pas oublier que le Front national a toujours fait de bons scores dans le sud de la France parmi les rapatriés nostalgiques de l'Algérie française et certains harkis pourtant victimes de son racisme.

    De ce fait, les affiches, diffusées en Provence-Côte d'Azur et en Rhône-Alpes et sur son site Internet, représentant une femme en niqab à côté d'une carte de France recouverte de notre emblème national sur lequel se dressent des minarets en forme de missiles, avec en titre «Non à l'islamisme», étaient destinées en premier lieu à cette frange de l'électorat français.

    Outre que cela en dit long sur la haine que voue cet ancien tortionnaire aux Algériens, il ne faut pas oublier que dans ce registre, Le Pen est dans son rôle. Attiser le sentiment de peur, de rejet et de haine a de tout temps constitué son fonds de commerce politico-électoral.

    L'Algérie a bien fait de rappeler, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, que «c'est à l'Etat français de prendre les dispositions qui s'imposent lorsque des symboles de pays étrangers sont mis à genoux».

    Avant que Rachid Ksentini, le président de la Commission nationale consultative pour la promotion des droits de l'homme, ne qualifie le geste ignoble du Front national d'«atteinte aux droits de l'homme».

    Des réactions, venant après celles des partis de gauche et de mouvements anti-racistes français, qui ne sont pas étrangères à la décision de la justice française d'ordonner le retrait des affiches du Front national.

    Cela étant, on aurait souhaité une même réaction de nos autorités quand l'emblème national a été tout simplement brûlé en Egypte, quand nos martyrs ont été insultés en direct sur des médias dans ce pays dit frère.

    A l'époque, selon une logique que, personnellement, je n'ai pas comprise, il fallait, disait-on, ne pas répondre aux provocations égyptiennes afin de ne pas jeter de l'huile sur le feu.

    Soit. Mais entre ne pas répondre aux provocations et se taire quand il s'agit des symboles d'un pays qui a payé le prix cher pour sa libération, il y a quelque chose que de nombreux Algériens ont du mal à saisir.

    Or, comme elle l'a fait concernant Le Pen, l'Algérie aurait dû interpeller publiquement les autorités égyptiennes quand des avocats égyptiens se sont rendus coupables d'un geste aussi grave que celui commis par Le Pen.

    Par Hassane Zerrouky, Le Soir
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