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Armée. Il faut sauver le colonel Terhzaz

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    Armée. Il faut sauver le colonel Terhzaz

    Suite à un procès expéditif tenu à huis clos, le n°2 des Forces royales air s’est vu condamner à 12 ans de réclusion criminelle. Récit de l’invraisemblable histoire du colonel-major Kaddour Terhzaz.


    Dès que son agenda le lui permet, Selim Terhzaz quitte Glasgow, en Ecosse, où il est installé depuis une dizaine d’années, pour rendre visite à son père, incarcéré à la prison de Salé. Ses déplacements doivent absolument tomber un jeudi, jour de la visite hebdomadaire autorisée
    au colonel-major Kaddour Terhzaz. Ancien numéro 2 de l’armée de l’air, l’officier à la retraite a été condamné en 2008 à 12 ans de prison pour “atteinte à la sûreté externe de l’Etat en divulguant un des secrets de la Défense nationale”. Une affaire d’une gravité extrême, étrangement passée sous silence. “Le procès s’est déroulé en catimini. Ma famille observait le silence dans l’attente d’une grâce royale tant promise par certains hauts gradés”, explique Selim Terhzaz.
    Un an après le jugement prononcé par le tribunal militaire, la famille du colonel est aujourd’hui désespérée. Même le recours en cassation, introduit auprès de la Cour suprême, a été rejeté. Une décision qui pousse la famille à sortir de sa réserve. “Il est temps que la vérité éclate au grand jour : notre père est innocent”, lâche Selim Terhzaz, qui mène campagne auprès de quelques figures de la société civile. Parmi elles, le célèbre avocat Abderrahim Jamaï. Convaincu de l’innocence du colonel-major, le bâtonnier a accepté de reprendre les choses en main et s’apprête à intenter un “recours de rétractation”, une procédure spéciale qui a pour but de faire rejuger l’affaire.

    Il a écrit au roi…

    Tout commence début 2007. Le colonel-major Kaddour Terhzaz reçoit, à son domicile rbati, le capitaine Ali Najab, le pilote de chasse marocain libéré en 2003 par le Polisario après 25 ans de captivité. Accompagné par d’autres aviateurs, anciens des prisons de Tindouf, Najab serait venu solliciter l’aide de l’ancien inspecteur en second de l’armée de l’air. “Il m’a demandé d’intercéder auprès de Sa Majesté en faveur des pilotes relâchés par le Polisario, afin d’améliorer leur situation. J’ai tout de suite accepté”, raconte le colonel-major, du fond de sa cellule. Il décide alors d’envoyer une lettre à Mohammed VI plaidant cette cause. Le courrier, en prenant les formes d’usage, rappelle au chef de l’état-major des FAR les conditions dans lesquelles les pilotes marocains étaient tombés entre les mains de l’ennemi et le prie de “mettre fin au douloureux et tragique préjudice” qu’ils vivent depuis leur retour au pays. Croyant avoir fait une bonne action, le colonel est loin de se douter que cette missive va lui causer de gros ennuis.
    Un an plus tard, le 11 novembre 2008, Kaddour Terhzaz est interpellé. Après une garde à vue de 24 heures, le juge d’instruction lui apprend qu’il est accusé d’avoir remis au capitaine Najab une copie de la fameuse lettre envoyée au roi. Lettre qui contient, d’après l’accusation, des informations militaires confidentielles dont n’aurait jamais dû prendre connaissance ledit capitaine. Le secret militaire en question ? L’absence de protection antimissile sur les F5 utilisés par les pilotes marocains durant les affrontements avec le Polisario. Un secret de polichinelle. “C’est ridicule, réagit sous couvert d’anonymat un pilote de chasse à la retraite. Terhzaz n’apprenait rien au capitaine Najab. Comme tous les aviateurs engagés dans le conflit, ce dernier était parfaitement au courant des données techniques et aéronautiques des F5 qu’il pilotait”. Tout comme le grand public (et le Polisario), puisque la presse écrite marocaine et étrangère s’en est déjà faite l’écho dans le passé. “Moi-même j’ai édité en 2003 un livre-témoignage d’un ancien prisonnier du Polisario qui en parle”, souligne Mohamed Ziane, avocat, à l’époque, du colonel-major Terhzaz, qui reconnaît avoir été “surpris” par la tournure des évènements. “Le dossier d’accusation était vide. Pour moi, l’affaire allait être rapidement bouclée et mon client libéré. A ma grande surprise, les choses se sont très vite emballées”, explique Mohamed Ziane. Et de pointer du doigt une des zones d’ombre du dossier : “Il faut déjà nous expliquer comment les renseignements militaires ont pris exactement connaissance de la copie de la lettre remise à Ali Najab”. Contacté par TelQuel, Najab se refuse à faire toute déclaration sur le fond de l’affaire (“Non, je n’ai rien à voir avec tout cela”, nous répondit-il sèchement, avant de couper l’écoute), se contentant de qualifier Terhzaz “de grand officier qui ne mérite pas ce qui lui arrive”.

    Procès expéditif
    Le 28 novembre 2008, deux semaines après son arrestation, Kaddour Terhzaz est présenté devant le tribunal permanent des Forces armées royales. Le procès, tenu à huis clos, est expéditif : une petite heure seulement à la barre, durant laquelle la cour refuse d’appeler les témoins. Et le sort du colonel-major est vite scellé : 12 ans de réclusion criminelle. C’est le choc. La cour, dont ne fait partie aucun aviateur en mesure “d’apprécier” les faits reprochés, a même retenu les circonstances aggravantes “du fait que la divulgation de l’information s’est faite en temps de guerre”. “Cet argument ne tient pas la route, réagit François Baxerres, avocat français et beau-frère du colonel, ayant assisté au procès. Officiellement, le Maroc n’est pas en guerre contre le Polisario. Il ne l’a jamais été non plus dans le passé, puisqu’il ne reconnaissait pas les séparatistes. D’ailleurs, le Maroc n’a jamais parlé de guerre mais plutôt d’opérations de maintien de l’ordre”.

    Derrière les barreaux, le colonel-major Kaddour Terhzaz, que ses pairs considèrent comme un des meilleurs pilotes de chasse de l’aviation militaire, se dit victime d’une machination. “Certains m’en veulent à mort depuis 1979, déjà, lorsque j’ai eu droit à des félicitations personnelles de la part du roi Hassan II, après lui avoir écrit une lettre au sujet de la manière catastrophique avec laquelle l’état-major gérait le conflit du Sahara”. De vieilles rancœurs seraient donc à l’origine des malheurs de Kaddour Terhzaz ?
    Du fond de sa cellule à la prison de Salé, le vieux colonel, âgé aujourd’hui de 72 ans et dont les conditions de détention se durcissent au fil des semaines, s’accroche à quelques lueurs d’espoir : la procédure lancée par son avocat Maître Jamaï, la nouvelle demande de grâce envoyée au roi et la petite campagne de soutien qui s’organise déjà autour de lui. Un sit-in de protestation est annoncé, la semaine prochaine, devant l’ambassade du Maroc à Paris.

  • #2
    Suite à un procès expéditif tenu à huis clos
    ça existe encore les procès à huis clos ?

    Commentaire


    • #3
      symdrome

      ce qui touche les soldats marocains ,c'est le syndrome du viet nam....

      defait ,humilié ,enfermé pendant plus d'une decennie dans tes prisons,le soldat marocain n'a pas recu l acceuil qui lui etait du ,car il defendais son pays.
      je compatis a leur combat,car un soldat obeit,apres ce sont les autres (politique)qui trahissent

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