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Le Corée du Sud interdit l'avortement pour soutenir la natalité

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  • Le Corée du Sud interdit l'avortement pour soutenir la natalité

    Jadis surnommée la "République de l'avortement", la Corée du Sud a commencé à appliquer strictement, pour la première fois au cours des dernières semaines, une loi interdisant les interruptions volontaires de grossesse, suscitant un débat animé au sein de la population.

    Afin de juguler l'accroissement démographique, les autorités sud-coréennes ont longtemps fermé les yeux sur une loi, votée en 1953, interdisant l'avortement sauf en cas de viol, d'inceste et de graves maladies génétiques. Pour 300 dollars (environ 220 euros), les femmes pouvaient se faire avorter dans presque toutes les cliniques gynécologiques.

    Les choses ont aujourd'hui totalement changé. M. et Mme Kim, qui ne souhaitaient pas de troisième enfant, se battent pour pouvoir avorter. Ils ont bataillé pour trouver un médecin qui a finalement accepté de pratiquer l'avortement contre presque 1.000 dollars (environ 730 euros) en liquide.

    Enceinte de six semaines, Mme Kim a pris un second petit boulot comme femme de ménage dans des bureaux la nuit pour réunir la somme. "Je peux à peine me payer un avortement. Comment pourrais-je élever un enfant et financer ses études?", lance cette secrétaire de 31 ans.

    Selon les pro-avortements, la décision du gouvernement est motivée par une forte baisse du taux de natalité. La Corée du Sud enregistre le taux le plus bas au monde avec 1,15 enfant par femme en 2009, selon le Service d'information statistique coréen. L'autorisation tacite de l'avortement pour juguler des taux de natalité élevés a peut-être eu trop de succès, estime le sociologue Cho Byong-hee.

    "Le gouvernement a énergiquement propagé l'idée qu'avoir moins d'enfants amènerait la prospérité, sans aucun débat public ou discussion sur l'éthique de l'avortement", ajoute ce professeur de l'université nationale de Séoul.

    Quelque 350.000 avortements ont ainsi été pratiqués en Corée du Sud en 2005, soit environ 30 pour 1.000 femmes âgées de 15 à 44 ans, selon les dernières estimations disponibles. Par comparaison, 14,7 femmes pour 1.000, dans la même tranche d'âge, ont procédé à une interruption volontaire de grossesse en France en 2007, selon le site du ministère de la Santé.

    La stigmatisation des mères célibataires pousse également beaucoup de femmes à l'avortement, explique Kim Doo-na, militante pour les droits des femmes. Le contrôle des naissances demeure quant à lui un tabou en Corée du Sud, une société marquée par l'héritage du confucianisme qui valorise la chasteté. Ce manque d'éducation en matière de contrôle des naissances amène à de nombreuses grossesses non voulues, ajoute-t-elle.

    L'administration du président Lee Myung-bak a martelé que l'interdiction serait strictement appliquée, tout en niant un lien avec la baisse du taux de natalité, et a annoncé la création d'un groupe de travail destiné à prendre des mesures pour encourager les naissances.

    "Notre programme contre les avortements illégaux est complètement distinct de nos mesures contre le faible taux de naissance", déclare Rhee Won-hee, chef du département de soutien aux familles du ministère de la Santé. "Ce programme global entend combattre le manque de respect croissant envers la sainteté de la vie".

    Pour certains, cette initiative a suscité une véritable chasse aux sorcières anti-avortement. Le ministère sud-coréen de la Santé a annoncé la mise en place d'un numéro spécial pour que les citoyens puissent dénoncer les femmes enceintes et les médecins violant la loi.

    L'association coréenne des gynécologues et obstétriciens a critiqué cette initiative qui en fait des criminels potentiels. Les médecins risquent en effet une amende de 2.000 dollars (environ 1.460 euros), deux ans de prison et le retrait de leur droit d'exercer. Les femmes risquent elles la même amende, ainsi qu'une année de prison lors de la troisième arrestation.

    Les hôpitaux ont donc arrêté de faire de la publicité pour les avortements. Une gynécologue du sud de Séoul dit refuser les patients qui l'appellent, mais accepter ceux qui se présentent en personne. Un autre gynécologue du quartier chic d'Apgujeong demande jusqu'à 2.000 dollars (1.460 euros environ) "pour aider à couvrir les risques juridiques", ainsi qu'une décharge des patients.

    Le mois dernier, une femme a donné naissance puis étouffé son enfant dans une chambre d'hôtel, selon la police de Séoul. "Dans le climat social actuel contre les avortements, je savais que je pouvais être arrêtée en essayant d'en obtenir un, mais également que je ne pouvais pas me le payer parce que les prix ont tant augmenté", a expliqué cette femme, selon un communiqué de la police.

    source : AP

  • #2
    s'Ils y a trop de papy et de mamy et pas beaucoup de jeune pour payer les retraites, ça ava pas non plus, pour qu'ils y ait solidarité inter générationnelle, il faut bien renouveler les générations

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    • #3
      Il y a deux processus qui se croisent :

      1) Dans les pays pauvres, du moins ceux qui ont une politique, la forte natalité traditionnelle (celle qu'on avait lorsqu'on 1 enfant né sur 5 arrivait en âge de procréer) est combattue car ingérable, comment par exemple loger 1/2 million d'h de plus par an ? Avec 2.5% de croissance de population, c'est ce qu'on aurait sur un petit pays de 20Mh, soit une ville moyenne (comme Nantes) à construire / an.

      Chez les agriculteurs, leur part cultivable se réduit en proportion inverse du nombre d'héritiers, ce qui conduit à l'exode rural qui peut se doubler d'une instabilité chronique (comme le Rwanda) si l'urbain ne suit pas dans un pays agricole surpeuplé.



      2) Lorsque vient l'enrichissement, un changement s'opère : dans les pays riches, il y a une corrélation entre les aides (financières, congés, services) apportées aux parents et le nombre d'enfants / femme. Si dans les pays émergeants ces aides ne se mettent pas en place au fur et à mesure que la natalité baisse, le nombre d'enfant continuera de baisser encore.

      En Europe, l'Espagne, qui sort d'un certain sous-développement, est descendu à 1.2. L'Italie baisse aussi ainsi.

      L'Allemagne, riche, à un faible taux par manque d'aide aux parents aussi. Voici les raisons données par Wikipédia

      Pendant longtemps la RFA a été réticente à toute politique incitative qui lui rappelait fâcheusement l'époque nazie ou communiste de la RDA. La coalition CDU-SPD a pris une série de mesures, sous la houlette de la ministre de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse, Ursula von der Leyen qui bouleverse la politique familiale. En 2007 un salaire parental a été créé. Il vient s'ajouter aux allocations familiales. Le parent qui arrête son travail pendant un an, touche une allocation représentant 67 % du salaire perdu, avec un plafond de 1 800 euros et un minimum de 300 euros17. La ministre a décidé la construction de 500 000 places de crèches d'ici à 2013 pour les enfants de 1 à 3 ans. Aujourd'hui, seuls 5 % à 9 % des besoins des Länder de l'Ouest sont couverts. L'aménagement du temps de travail, indispensable au développement de toute politique familiale, commence à entrer dans les négociations collectives.

      En France où des aides sont en place depuis pas mal de temps, peu à peu, ça n'est jamais descendu à ces taux.

      Je ne connais pas la Corée du Sud mais je parierais qu'avec son 1.15, c'est le problème. J'ai donc cherché sur Internet et je suis tombé sur ça :

      Yun Ho-ju, 34 ans, déclare avoir eu peur en apprenant le mois dernier qu'elle était enceinte. Elle a d'abord pensé au coût que représente le fait d'élever un enfant. "Le gouvernement parle comme s'il allait tout prendre en charge après la naissance, mais je n'y crois pas. Il promet par exemple une prime de 500 000 wons [environ 275 euros] à partir du deuxième enfant, mais c'est très insuffisant."

      De récents rapports du KIHASA montrent que le principal facteur pour les ménages est d'ordre financier et lié à la santé économique du pays. Un sondage a été effectué auprès de 1500 femmes mariées âgées de 25 à 39 ans : 8 sur 10 d'entre elles déclarent que les frais de garde et d'éducation représentaient une lourde charge pour leur ménage. 44 % affirment vouloir d'autres enfants, mais à condition que les coûts soient réduits de moitié.
      Dernière modification par Alain, 20 mars 2010, 07h17.

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