S’il n’a pas le sens de l’humour, le régime a au moins celui du timing. Quelques jours après un rapport US accablant sur l’état des libertés en Algérie, notant que le seul bon point concerne Internet où l’accès est relativement libre, l’Algérie commence à le fermer. Sites d’opposition bloqués, à l’image de kalima ou rachad, filtres multiples et d’une manière générale, restriction de la liberté de surf. « La Chine mkhalta b Tounes », a résumé un internaute averti. En 2009, les députés, bouches pleines, avaient voté une loi en ce sens, et à la suite, les services de sécurité, poches pleines, avaient commandé en masse des appareillages destinés à mettre Internet sous surveillance et en filtrer l’accès.
Le piège se referme sur tous ceux qui pensaient qu’avec un ordinateur, une connexion internet et quelques doigts, on pouvait échapper à son destin, celui d’une nation enfermée par ses gardiens de prison qui ne distribuent de l’oxygène qu’aux anniversaires. Comme le rappelait Ibrahim Essa, rédacteur en chef du quotidien indépendant égyptien Al Doustour, « les seuls ministres arabes qui s’entendent sont les ministres de l’Intérieur ». C’est pour cette raison que les ministres de l’Intérieur algérien et tunisien, unis et soudés, se sont ligués pour faire pression sur les gérants du satellite Eutelsat afin de stopper Kalima Algérie et Kalima Tunisie, deux radios jumelles d’opposition qui émettent aussi sur Internet. Ironie de l’histoire, c’est ce même Eutelsat qui s’était plaint quand l’Iran a bloqué quelques chaînes distribuées par ce satellite. Non, même s’il fait beau, il n’y a pas grand-chose à faire. Des signaux de fumée peut-être, ou communiquer avec des signes de la main pour ceux qui en ont encore, ou cette spécialité musicale algérienne, jouer de la derbouka sous l’eau. Justement, M. Sellal vient d’annoncer que les barrages sont pleins. Tout va bien.
Par Chawki Amari. (El Watan).
Le piège se referme sur tous ceux qui pensaient qu’avec un ordinateur, une connexion internet et quelques doigts, on pouvait échapper à son destin, celui d’une nation enfermée par ses gardiens de prison qui ne distribuent de l’oxygène qu’aux anniversaires. Comme le rappelait Ibrahim Essa, rédacteur en chef du quotidien indépendant égyptien Al Doustour, « les seuls ministres arabes qui s’entendent sont les ministres de l’Intérieur ». C’est pour cette raison que les ministres de l’Intérieur algérien et tunisien, unis et soudés, se sont ligués pour faire pression sur les gérants du satellite Eutelsat afin de stopper Kalima Algérie et Kalima Tunisie, deux radios jumelles d’opposition qui émettent aussi sur Internet. Ironie de l’histoire, c’est ce même Eutelsat qui s’était plaint quand l’Iran a bloqué quelques chaînes distribuées par ce satellite. Non, même s’il fait beau, il n’y a pas grand-chose à faire. Des signaux de fumée peut-être, ou communiquer avec des signes de la main pour ceux qui en ont encore, ou cette spécialité musicale algérienne, jouer de la derbouka sous l’eau. Justement, M. Sellal vient d’annoncer que les barrages sont pleins. Tout va bien.
Par Chawki Amari. (El Watan).
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