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Prisons secrètes : un rapport qui dérange

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    Prisons secrètes : un rapport qui dérange
    le 10 mars 2010, l'humanite.fr

    Une enquête de l’ONU sur le système de la CIA pour « délocaliser » la torture se heurte à l’obstruction de nombreux pays complices.

    Genève, correspondance.

    L’affaire des prisons secrètes de la CIA et des transferts illégaux de présumés terroristes par les États-Unis vers différents pays peu « regardants » sur la conformité de certaines techniques d’interrogatoire avec les droits de l’homme n’en finit pas de rebondir. Tant ses conséquences embarrassent de nombreux États à travers la planète (y compris des États européens). Un rapport sur le sujet – préparé par plusieurs experts des Nations unies et appuyé notamment sur les travaux de deux rapporteurs spéciaux, celui pour les droits et les libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, Martin Scheinin, et celui contre la torture, Manfred Nowak – vient faire de nouvelles vagues, cette fois au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

    Des pays membres de l’Organisation de la conférence islamique (comme l’Égypte, le Maroc, le Pakistan… ) et un groupe de pays africains ont obtenu un report du débat sur le rapport. Pour l’instant, au mois de juin. En effet, même si les pratiques de délocalisation de la torture sont désormais connues, ce travail met en évidence la participation de quelque… 66 États à ce système mis en place par Washington et la CIA. Selon le sénateur helvétique Dick Marty, auteur d’un rapport sur le même sujet pour le Conseil de l’Europe, ce rapport « met en évidence, au-delà des 14 pays européens, un réseau mondial. Il démontre comment les services secrets peuvent élaborer des pratiques hors de tout contrôle démocratique. Et on est encore loin d’avoir fait toute la lumière sur le sujet »…

    Ramine Abadie

  • #2
    Rapport encombrant sur les prisons secrètes

    La Pologne, comme beaucoup d'autres pays, ont été activement impliqués dans la mise en place de réseaux de détention secrète. (Keystone)
    Une étude menée par des experts indépendants de l'ONU met en lumière les connections entre 66 pays impliqués dans des réseaux de détention secrète. Embarras général au Conseil des droits de l'homme à Genève. La présentation du rapport est reportée à juin.

    Malaise au Palais des Nations à Genève. En cause, le rapport choc documentant l'implication de 66 pays dans un réseau mondial de détentions secrètes liées à la lutte antiterroriste.

    Publié par l'ONU le 27 janvier dernier, le document de 220 pages crée l'embarras au sein des gouvernements. Initialement prévue ce lundi, la présentation du rapport est reportée à la session de juin.

    Fruit d'enquêtes croisées entre l'expert indépendant sur la lutte contre le terrorisme, Martin Scheinin, et celui sur la torture, Manfred Nowak, ainsi que les groupes de travail sur les disparitions forcées et sur la détention arbitraire, l'étude ne révèle rien qui ne soit déjà du domaine public – y compris le nom les 66 pays qui ont détenu en secret des personnes soupçonnées de terrorisme depuis 2001.

    En revanche, elle met en lumière l'ampleur des connections et les complicités entre les Etats, tous continents confondus. «Ces informations étaient connues, mais de manière éparpillée, confirme Antoine Madelin, représentant de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) auprès de l'Union européenne. C'est la première fois qu'un document donne une vue universelle sur la question, avec en plus le tampon officiel de l'ONU.»

    Dans son rapport sur les vols secrets de la CIA présenté en juin 2007 au Conseil de l'Europe, le parlementaire tessinois Dick Marty avait révélé la connivence de 14 pays européens. «Mais cette fois, la mise en évidence d'un réseau mondial démontre comment les services secrets peuvent élaborer des pratiques en dehors de tout contrôle démocratique, en parallèle, voire à l'insu de leur gouvernement, explique-t-il au téléphone. Et on est encore loin d'avoir fait toute la lumière!»

    Manque de transparence

    Aussi bien pour Dick Marty que pour Antoine Madelin, le rapport pointe du doigt la nécessité impérative d'obtenir plus de transparence des services secrets dans la lutte contre le terrorisme. Un problème auquel la communauté internationale a refusé de répondre jusqu'à aujourd'hui, affirment-ils.

    «Le rapport met aussi sur la table un autre problème non résolu en Europe: les responsabilités dans les vols de la CIA. Très peu d'affaires ont été traduites en justice alors que les liens sont avérés», ajoute le représentant de FIDH.

    Des raisons qui expliquent le malaise général. Tandis que des pays occidentaux, dont la Grande Bretagne ou les USA, contestent les passages les concernant tout en acceptant le principe de la démarche, nombre de pays africains ou musulmans voudraient que le document passe à la trappe.

    Etouffer les procédures spéciales

    Le 31 décembre 2009, le Pakistan envoyait au nom de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) une lettre au président du Conseil, Alex Van Meeuwen, demandant que le rapport ne soit pas reconnu comme document officiel de l'ONU, donc qu'il ne soit pas présenté au Conseil des droits de l'homme. Selon la lettre, les rapporteurs spéciaux auraient outrepassé leur mandat en menant cette enquête de leur propre initiative. Les pays membres de l'OCI reprochent par ailleurs à Martin Scheinin de n'avoir pas rédigé une autre enquête qui lui avait été demandé par le Conseil sur les bonnes pratiques en matière de lutte antiterroriste.

    Le 8 janvier, l'ambassadeur du Nigeria, au nom du groupe des pays africains, réitérait la demande au président Van Meeuwen. Lequel répondait le 11 février, après consultation juridique, que les experts n'avaient en rien outrepassé leur mandat et qu'ils avaient agi en total accord avec leur code de conduite.

    Selon Peter Splinter, représentant d’Amnesty International auprès de l'ONU à Genève, ces protestations faites au nom des pays de l'OCI et du groupe africain ressemblent à des «tactiques pour étouffer davantage les procédures spéciales à la veille du processus de révision du Conseil prévu pour plus tard cette année». Ces pays, qui avaient réussi à imposer un code de conduite pour les rapporteurs spéciaux en 2007, aimeraient un contrôle encore plus serré.

    Embarrassant pour les pays musulmans

    Pour Dick Marty, le rapport est particulièrement embarrassant pour les pays musulmans qui voient apparaître au grand jour leur connivence dans la traque internationale de musulmans au nom de la lutte contre le terrorisme. «La quasi totalité des personnes victimes de ces prisons secrètes sont aujourd'hui des musulmans, explique-t-il. Ce qui est tragique, c'est qu'en employant des méthodes illégales, soit on atteint des innocents, soit on transforme des criminels en martyrs, suscitant ainsi la sympathie populaire à leur encontre.»

    Les retombées positives du rapport sont pourtant palpables. «Il peut servir à renforcer la cohérence de l'ONU dans la lutte contre le terrorisme», suggère Antoine Madelin, faisant référence au comité ad-hoc mis en place par le Conseil de Sécurité juste après le 11 septembre 2001. «Ce rapport peut contribuer à établir des lignes directrices pour renforcer les mesures de protection en démontrant notamment que les prisons secrètes ne contribuent en rien à la lutte contre le terrorisme.»

    De son côté, Dick Marty qui affirme n'avoir que peu de confiance dans le Conseil de sécurité, au sein duquel se noue, du moins sur ce sujet, une «alliance perverse entre Américains, Chinois et Russes où chacun a intérêt à faire passer ses méthodes», propose que les parlements fassent toute la lumière sur ce qui s’est passé et demandent des comptes à leurs gouvernements.

    Carole Vann/InfoSud, swissinfo.ch

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    • #3
      Délocalisation de la torture

      Un dossier qui refait surface. Le Maroc est impliqué dans ce réseau de sous-traitance de la CIA.

      Le MI5 dans l’œil des juges

      L'Humanité - 5 mars 2010 -

      Ce n’est pas tous les jours que l’on entend un juge de la haute cour à Londres défier les services secrets de l’État ainsi que les ministres censés les diriger. Mais c’est arrivé dernièrement. Lord Neuberger, président de la Cour de cassation, soutenu par deux autres juges, a insisté, contre la volonté du ministre des Affaires étrangères, David Miliband, sur la publication d’un document visant le rôle des agents de MI5 dans la détention de prisonniers de la CIA. Les mouvements des droits de l’homme réclament à présent une enquête publique pour tout savoir sur ces ténébreuses affaires.

      L’investigation judiciaire concerne un ancien détenu de Guantanamo, Benyamin Mohamed. Ce résident anglais a été libéré, sans inculpation, l’année dernière. Il y avait passé cinq ans aux mains de la CIA comme terroriste présumé, après avoir été leur prisonnier depuis 2002 au Pakistan et au Maroc, où il a été maintes fois torturé. En publiant un document du service de renseignements MI5, le juge Neuberger a déclaré que les allégations des agents britanniques selon lesquelles ils ne savaient rien des supplices subis par Benyamin Mohamed « ne semblent pas être correctes ». Quelques agents « auraient un bilan douteux ».

      D’autres cas seraient visés par une enquête publique. Les révélations des juges britanniques ne sont pourtant pas du goût de la Maison-Blanche qui a déjà fait savoir qu’elles peuvent « compliquer la pratique de [nos]échanges de renseignements avec le Royaume-Uni ». La directrice d’Amnesty International, Kate Allen, a déclaré le week-end dernier  : « Toute cette affaire a été embrouillée par des tentatives pour cacher la vérité. Ce jugement représente une petite victoire contre ceux qui voudraient que ces affaires restent enveloppées d’une atmosphère de secret. »

      Par Peter Avis, journaliste.
      Vu de Londres
      "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

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      • #4
        On a le savoir faire.....

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        • #5
          Carole Vann/InfoSud, swissinfo.ch
          pas plus qu'hier, un nigérian est mort en suisse juste avant son expulsion...

          et la on vient donner des cours sur les droits de l'homme,

          la suisse, le pays qui garde le secret bancaire de nos chers dictateurs ose parler?

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