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Aucun Égyptien ne s'attendait à voir le président Hosni Moubarak nommer le nouveau grand imam d'al-Azhar, cheikh Ahmed Mohamed Ahmed al-Tayeb, à partir de l'Allemagne, où il se trouve en convalescence.
Le nouvel imam a partagé l'étonnement général.
Âgé de 64 ans, président de la prestigieuse université d'al-Azhar, Cheikh al-Tayeb passait comme de coutume son week-end à Gournah, près de Louxor, où réside sa famille. Le 19 mars, après la prière du vendredi, l'agence officielle Mena annonce sa nomination par décret présidentiel. Le directeur de la Mena lui téléphone à Gournah et recueille une réponse émue. "Je veux exprimer ma profonde reconnaissance au président Moubarak pour la confiance qu'il me témoigne."
Depuis le décès de l'imam Tantaoui , survenu à Riyad le 10 mars, la question de sa succession se pose.
Trois noms étaient avancés : celui de l'adjoint de l'imam, celui du président de l'université et celui du mufti de la République. Le raïs a tranché en faveur du dignitaire religieux dont les options sont les plus proches de celles du pouvoir.
C'est un choix délicat, le grand imam étant inamovible.
Cheikh Ahmed Mohamed al-Tayeb est un homme libéral et modéré. Ses proches l'attestent et ses prises de position l'ont toujours démontré. À l'époque où il préparait son doctorat à la Sorbonne, il se rendait souvent à la bibliothèque de l'Institut dominicain des études orientales (IDEO) pour faire des recherches. Cette bibliothèque compte environ 135.000 ouvrages, en majorité consacrés à l'islam. Cheikh al-Tayeb était reçu par le père Georges Kanawati, un orientaliste de renom international, devenu son grand ami. Le père Jean-Jacques Pérennès, actuel secrétaire général de l'IDEO, souligne l'excellence des relations que le président de l'université d'al-Azhar a maintenues avec l'Institut des dominicains.
Al-Tayeb est francophone
Fait rare dans les annales d'al-Azhar, cheikh Ahmed Mohamed Ahmed Al-Tayeb est un francophone. Auteur de plusieurs ouvrages théologiques, il a également traduit des livres du français à l'arabe. Mais cet homme d'ouverture est aussi un homme de traditions. Descendant de l'imam Ali Ibn Abi Taleb, il est né à Marachda, en Haute-Égypte. Dès l'âge de 10 ans, il s'initie au Coran dans l'école d'al-Azhar de son village. Il poursuivra ses études dans cette institution à partir du Caire, où il obtient en 1971 son magister à la section de "La foi et la philosophie de l'islam". Après son doctorat, il se consacre à l'enseignement dans cette université millénaire, phare de l'islam sunnite. On a parfois accusé le futur imam d'être trop occidentalisé. Il a troqué la djellaba et le turban contre un complet civil.
Les commentaires ne le touchent pas. Partisan du dialogue interreligieux, dont il préside la commission en Égypte, il est très apprécié en haut lieu. En 2002, le président Moubarak le nomme mufti de la République, puis lui confie, en 2003, une lourde charge : la direction de l'université d'al-Azhar. À ce titre, Cheikh al-Tayeb est responsable de l'instruction de 400.000 collégiens et étudiants. L'institution possède à travers le pays des écoles, des facultés religieuses, mais aussi des facultés de droit, de médecine... Le président d'al-Azhar est modéré, mais il sait aussi être très ferme. On l'a vu dans ses prises de position contre les Frères musulmans et contre les étudiants appartenant à la confrérie qui, vêtus de noir, se sont livrés à une parade militaire à l'intérieur du campus. Certains ont été arrêtés, d'autres privés de cours pour un temps.
Cheikh Ahmed Mohamed al-Tayeb est membre du Comité des politiques du Parti national démocrate, dont le chef est Gamal Moubarak, fils cadet du Président. Tout donne à penser qu'il ne modifiera pas les options de son prédécesseur, mais il faut attendre de le voir à l'oeuvre.
Par le Point
Le nouvel imam a partagé l'étonnement général.
Âgé de 64 ans, président de la prestigieuse université d'al-Azhar, Cheikh al-Tayeb passait comme de coutume son week-end à Gournah, près de Louxor, où réside sa famille. Le 19 mars, après la prière du vendredi, l'agence officielle Mena annonce sa nomination par décret présidentiel. Le directeur de la Mena lui téléphone à Gournah et recueille une réponse émue. "Je veux exprimer ma profonde reconnaissance au président Moubarak pour la confiance qu'il me témoigne."
Depuis le décès de l'imam Tantaoui , survenu à Riyad le 10 mars, la question de sa succession se pose.
Trois noms étaient avancés : celui de l'adjoint de l'imam, celui du président de l'université et celui du mufti de la République. Le raïs a tranché en faveur du dignitaire religieux dont les options sont les plus proches de celles du pouvoir.
C'est un choix délicat, le grand imam étant inamovible.
Cheikh Ahmed Mohamed al-Tayeb est un homme libéral et modéré. Ses proches l'attestent et ses prises de position l'ont toujours démontré. À l'époque où il préparait son doctorat à la Sorbonne, il se rendait souvent à la bibliothèque de l'Institut dominicain des études orientales (IDEO) pour faire des recherches. Cette bibliothèque compte environ 135.000 ouvrages, en majorité consacrés à l'islam. Cheikh al-Tayeb était reçu par le père Georges Kanawati, un orientaliste de renom international, devenu son grand ami. Le père Jean-Jacques Pérennès, actuel secrétaire général de l'IDEO, souligne l'excellence des relations que le président de l'université d'al-Azhar a maintenues avec l'Institut des dominicains.
Al-Tayeb est francophone
Fait rare dans les annales d'al-Azhar, cheikh Ahmed Mohamed Ahmed Al-Tayeb est un francophone. Auteur de plusieurs ouvrages théologiques, il a également traduit des livres du français à l'arabe. Mais cet homme d'ouverture est aussi un homme de traditions. Descendant de l'imam Ali Ibn Abi Taleb, il est né à Marachda, en Haute-Égypte. Dès l'âge de 10 ans, il s'initie au Coran dans l'école d'al-Azhar de son village. Il poursuivra ses études dans cette institution à partir du Caire, où il obtient en 1971 son magister à la section de "La foi et la philosophie de l'islam". Après son doctorat, il se consacre à l'enseignement dans cette université millénaire, phare de l'islam sunnite. On a parfois accusé le futur imam d'être trop occidentalisé. Il a troqué la djellaba et le turban contre un complet civil.
Les commentaires ne le touchent pas. Partisan du dialogue interreligieux, dont il préside la commission en Égypte, il est très apprécié en haut lieu. En 2002, le président Moubarak le nomme mufti de la République, puis lui confie, en 2003, une lourde charge : la direction de l'université d'al-Azhar. À ce titre, Cheikh al-Tayeb est responsable de l'instruction de 400.000 collégiens et étudiants. L'institution possède à travers le pays des écoles, des facultés religieuses, mais aussi des facultés de droit, de médecine... Le président d'al-Azhar est modéré, mais il sait aussi être très ferme. On l'a vu dans ses prises de position contre les Frères musulmans et contre les étudiants appartenant à la confrérie qui, vêtus de noir, se sont livrés à une parade militaire à l'intérieur du campus. Certains ont été arrêtés, d'autres privés de cours pour un temps.
Cheikh Ahmed Mohamed al-Tayeb est membre du Comité des politiques du Parti national démocrate, dont le chef est Gamal Moubarak, fils cadet du Président. Tout donne à penser qu'il ne modifiera pas les options de son prédécesseur, mais il faut attendre de le voir à l'oeuvre.
Par le Point