Le café, cet espace de rencontre et de convivialité, a bien évolué ces dernières années en Algérie. Si, autrefois, les cafés populaires comme Kahwat Malakoff ou Kahwat Tlemçani ne regroupaient que la gent masculine, aujourd’hui d’autres espaces plus branchés accueillent aussi bien les hommes que les femmes.
A Alger, les cafés se conjuguent au pluriel. De nouveaux concepts novateurs éclosent ça et là comme l’Arôma Café (Dély-Ibrahim) qui propose à ses clients de goûter du robusta et arabica nouvelle version. Sortir des sentiers battus, oser le changements… les Algériens sont de plus en plus créatifs. Mais les anciens n’ont pas dit leur dernier mot. Dans la Basse-Casbah, le café maure n’est pas mort. Loin s’en faut ! Suivez le guide !
• Kahwat El-Bahdja
Cheveux sel et poivre, ou carrément gris, ici les consommateurs sont pour la plupart nés à La Casbah, il y a plus d’un demi-siècle. Dans ce café populaire de la rue Mohamed-Seghir Saâdaoui (en face du Bastion 23), les anciens de la vieille médina se retrouvent au quotidien pour évoquer leurs souvenirs d’enfance autour d’un thé à la menthe ou d’un café bien serré.
Hadj Mohamed Guellal, 68 ans au compteur, natif de La Casbah, est un habitué de ce café. «Avant l’indépendance, cet espace était occupé par le glacier Muller où nous n’étions pas autorisés à mettre les pieds», raconte-t- il. «Nous allions plutôt à Kahwat Gourari ou Kahwat Tlemçani, rue de la Marine. Ici, c’est le point de chute de tous les Algérois. Certains n’habitent plus La Casbah mais continuent à y venir. C’est l’adresse privilégiée de Ouled Lycée Gambetta, Saroui, Fateh et l’école de Toulon…»
• Mélomanes du chaâbi
Durant le Ramadan, El- Bahdja-Café organise des soirées chaâbies. Toute une pléiade d’artistes dont les photos sont placardées sur les murs s’y sont produits comme Abdelmadjid Meskoud, Mustapha Yanes, Abdelkader Chaou, Hocine Driss, El-Hadi El- Anka, Abdelkader Chercham, Mehdi Tamache, Rachid Boudjellab… «Ces gâadates ne se limitent pas uniquement au Ramadhan», nous révèle Mohamed Sase, le patron. «Chaque week-end, ce café abrite des concerts chaâbis dans une ambiance familiale et conviviale. Les touristes de passage sont également nombreux à y assister…». Et de renchérir : «Qui a dit que les cafés maures sont morts ? Nous avons créé ce café artistique comme une réplique de Kahwat Malakoff des années 2000 ! Un vrai bonheur pour tous les mélomanes de la musique chaâbie» assuret- il.
• Arôma café
Témoins d’une société en perpétuelle évolution, d’autres espaces au design résolument branché investissent les quartiers de la capitale. Pas de musique chaâbies ni de têtes grisonnantes à la ronde. La musique diffusée prend des allures de jazz, bossanova ou samba. Les filles et les garçons au printemps de leur vie s’y mêlent dans une joyeuse cacophonie.
Petit tour à l’Arôma Café, une enseigne qui a récemment ouvert ses portes à la cité Aïn-Allah (Dely- Ibrahim). Farid, Mehdi et Nabil, les jeunes patrons, ont eu l’idée originale de créer un espace où les inconditionnels d’un bon kahwa peuvent goûter un autre breuvage que le traditionnel «nasse-nasse» (moitiémoitié).
Le café brise ses chaînes, se libère du sacrosaint «fendjel» et s’offre un bain de jouvance en osant d’autres mélanges comme le chocolat, le caramel, la noisette ou la chantilly. «Les Espressino ou les cappucinos glacés appelés aussi frappés sont les plus commandés, assure Mehdi.
Même le footballeur Megheni, de passage dans notre café, en a dégusté trois d’un seul coup». Pour immortaliser ce moment, une photo de la star a été prise. Elle orne désormais les murs de ce café branché. Des groupes de jeunes piaillent gaiement dans un décor où tout rappelle cette boisson noire à l’arôme envoûtant. Grains de café incrustés dans les mangeoirs, grands sacs en jute ayant servi à l’importation de café du Brésil et de l’Argentine, murs couleur café… chaque détail a été étudié pour être en harmonie avec la thématique de cette enseigne.
• Ambiance familiale
Un concept qui fait mouche, à en croire tout ce beau monde qui s’y presse. Doria (20 ans), assise au comptoir avec son père, nous dit être une habituée des lieux. «J’ai entraîné mon père ici pour lui faire goûter le Tiramisu italien et le Caldo Tiepido, un chocolat chaud incrusté, auquel je crois en être particulièrement accro», nous lance-t-elle. Signe des temps, père et fille peuvent aujourd’hui aller au café siroter une boisson ensemble en toute convivialité. Une chose encore impensable à Alger il y a quelques années, les cafés étant exclusivement la chasse-gardée de la gent masculine. Un changement dans les mentalités et les mœurs est palpable. Une société ouverte et tolérante demain ? Pourquoi pas. Le rêve est permis !
Par Le soir
A Alger, les cafés se conjuguent au pluriel. De nouveaux concepts novateurs éclosent ça et là comme l’Arôma Café (Dély-Ibrahim) qui propose à ses clients de goûter du robusta et arabica nouvelle version. Sortir des sentiers battus, oser le changements… les Algériens sont de plus en plus créatifs. Mais les anciens n’ont pas dit leur dernier mot. Dans la Basse-Casbah, le café maure n’est pas mort. Loin s’en faut ! Suivez le guide !
• Kahwat El-Bahdja
Cheveux sel et poivre, ou carrément gris, ici les consommateurs sont pour la plupart nés à La Casbah, il y a plus d’un demi-siècle. Dans ce café populaire de la rue Mohamed-Seghir Saâdaoui (en face du Bastion 23), les anciens de la vieille médina se retrouvent au quotidien pour évoquer leurs souvenirs d’enfance autour d’un thé à la menthe ou d’un café bien serré.
Hadj Mohamed Guellal, 68 ans au compteur, natif de La Casbah, est un habitué de ce café. «Avant l’indépendance, cet espace était occupé par le glacier Muller où nous n’étions pas autorisés à mettre les pieds», raconte-t- il. «Nous allions plutôt à Kahwat Gourari ou Kahwat Tlemçani, rue de la Marine. Ici, c’est le point de chute de tous les Algérois. Certains n’habitent plus La Casbah mais continuent à y venir. C’est l’adresse privilégiée de Ouled Lycée Gambetta, Saroui, Fateh et l’école de Toulon…»
• Mélomanes du chaâbi
Durant le Ramadan, El- Bahdja-Café organise des soirées chaâbies. Toute une pléiade d’artistes dont les photos sont placardées sur les murs s’y sont produits comme Abdelmadjid Meskoud, Mustapha Yanes, Abdelkader Chaou, Hocine Driss, El-Hadi El- Anka, Abdelkader Chercham, Mehdi Tamache, Rachid Boudjellab… «Ces gâadates ne se limitent pas uniquement au Ramadhan», nous révèle Mohamed Sase, le patron. «Chaque week-end, ce café abrite des concerts chaâbis dans une ambiance familiale et conviviale. Les touristes de passage sont également nombreux à y assister…». Et de renchérir : «Qui a dit que les cafés maures sont morts ? Nous avons créé ce café artistique comme une réplique de Kahwat Malakoff des années 2000 ! Un vrai bonheur pour tous les mélomanes de la musique chaâbie» assuret- il.
• Arôma café
Témoins d’une société en perpétuelle évolution, d’autres espaces au design résolument branché investissent les quartiers de la capitale. Pas de musique chaâbies ni de têtes grisonnantes à la ronde. La musique diffusée prend des allures de jazz, bossanova ou samba. Les filles et les garçons au printemps de leur vie s’y mêlent dans une joyeuse cacophonie.
Petit tour à l’Arôma Café, une enseigne qui a récemment ouvert ses portes à la cité Aïn-Allah (Dely- Ibrahim). Farid, Mehdi et Nabil, les jeunes patrons, ont eu l’idée originale de créer un espace où les inconditionnels d’un bon kahwa peuvent goûter un autre breuvage que le traditionnel «nasse-nasse» (moitiémoitié).
Le café brise ses chaînes, se libère du sacrosaint «fendjel» et s’offre un bain de jouvance en osant d’autres mélanges comme le chocolat, le caramel, la noisette ou la chantilly. «Les Espressino ou les cappucinos glacés appelés aussi frappés sont les plus commandés, assure Mehdi.
Même le footballeur Megheni, de passage dans notre café, en a dégusté trois d’un seul coup». Pour immortaliser ce moment, une photo de la star a été prise. Elle orne désormais les murs de ce café branché. Des groupes de jeunes piaillent gaiement dans un décor où tout rappelle cette boisson noire à l’arôme envoûtant. Grains de café incrustés dans les mangeoirs, grands sacs en jute ayant servi à l’importation de café du Brésil et de l’Argentine, murs couleur café… chaque détail a été étudié pour être en harmonie avec la thématique de cette enseigne.
• Ambiance familiale
Un concept qui fait mouche, à en croire tout ce beau monde qui s’y presse. Doria (20 ans), assise au comptoir avec son père, nous dit être une habituée des lieux. «J’ai entraîné mon père ici pour lui faire goûter le Tiramisu italien et le Caldo Tiepido, un chocolat chaud incrusté, auquel je crois en être particulièrement accro», nous lance-t-elle. Signe des temps, père et fille peuvent aujourd’hui aller au café siroter une boisson ensemble en toute convivialité. Une chose encore impensable à Alger il y a quelques années, les cafés étant exclusivement la chasse-gardée de la gent masculine. Un changement dans les mentalités et les mœurs est palpable. Une société ouverte et tolérante demain ? Pourquoi pas. Le rêve est permis !
Par Le soir
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