Une justice rédemptrice
Quelle meilleure manière de museler et de niveler tout idée de conversion que l’alibi global de « l’islam constitution de l’état » dont le peuple ne voudrait point changer. Une prise de position impopulaire tellement nécessaire pour les sentiments patriotiques et nationalistes qui obéissent à une inclination nationale contre une invasion occidentale. Cette décision est le résultat d’une convergence d’esprit entre l’islamisme baathiste et un conservatisme constant. De se fait, l’Etat cherche à se justifier par quelques références devant son environnement, ce qui par conséquence est destiné à rester impossible à accepter.
Une jeune femme chrétienne a Tiaret qui avait dans son cœur, dans ses mains dans ses poches ou dans sa tête quelques extraits de l’évangile a eue la malchance de croiser sur sa route un gendarme et un procureur musulmans nourris à la même idéologie et son calvaire commence… On ne peut regarder cela qu’avec suspicion et répulsion.
L’action, la violence juridique commises dans cette affaire faisait partie d’un plan plus large qui vise à dissuader tout adepte à une quelconque conversion.
Parce que ce fût un des rares épisodes qui ait reçu l’attention des medias d’ici et d’ailleurs, la justice algérienne ne l’a pas nié mais a cherche, toutefois, à le faire passer pour un acte légalement répréhensible avant de relativiser, voir se rétracter.
L’indépendance de la justice est un mythe, c’est une expression inventée particulièrement à des fins de persuasion. Dans la pratique, cette expression signifie une balance privilégiant les puissants et fortement inclinée en faveur des intérêts.
Dans cette atmosphère d’intolérance, la justice rédemptrice de Tiaret, en s’obstinant dans cette voie, dévoile sa faiblesse et ses limites alors qu’elle croit déployer sa force.
Arezki HAMOUDI
Détenu de la cause berbère des années 70
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