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· 3 milliards de DH à l’export en 2009
· Une croissance de 5% par rapport à 2008
Sans tapage, et malgré la crise économique, le secteur du cuir a enregistré un volume à l’export de 2,95 milliards de DH en 2009, contre 2,8 milliards de DH en 2008, y compris le volume de trafic de perfectionnement. Il s’agit de marchandises importées en admission temporaire et réexportées. Les statistiques de l’Office des changes indiquent donc une croissance d’environ 5% par rapport à l’année précédente.
Peut-on donc dire que le secteur a tiré son épingle du jeu malgré sa forte dépendance des marchés extérieurs? «En fait, il faut relativiser, car nous avons enregistré une forte baisse en poids», précise Kamal Bahhar, DG de la Fédération marocaine des industries du cuir (Fedic). De plus, au cours des dernières années, le secteur avait toujours connu une croissance à deux chiffres. Les résultats de 2009 indiquent tout de même une certaine résilience de cette filière devant la crise économique. Rappelons également que celle-ci avait bénéficié des mesures de soutien mises en place depuis mai 2009 par le comité de veille stratégique.
Ainsi, si l’on en croit les chiffres de la Fédération, les expéditions de peaux brutes ont enregistré une forte baisse de 52% par rapport à l’exercice écoulé. Les cuirs et autres peaux ont également marqué le pas, puisque leurs exportations ont baissé de 8% en comparaison avec 2008. Au chapitre des baisses également, les exportations de vêtements de cuir. Elles ont connu en 2009 un recul d’environ 1% par rapport à l’année écoulée. Mais les expéditions de chaussures, elles, ont permis de compenser les baisses, puisqu’elles ont progressée de 8%. «Le Maroc produit 60 millions de paires de chaussures par an, dont 20 millions sont exportées a l’étranger», précise Bahhar.
Cependant, il faut attendre l’étude menée actuellement par le ministère du Commerce et de l’Industrie pour évaluer avec exactitude les chiffres du secteur, avec l’élaboration des bilans des unités de production.
Toujours est-il que l’industrie du cuir revêt une importance stratégique pour le pays. D’ailleurs, elle fait partie des sept métiers mondiaux du Maroc. Le secteur du cuir c’est donc environ 360 unités industrielles, sans compter celles travaillant dans l’informel, estimées à environ 5.000 ateliers orientés vers le marché local. Ajoutez à cela celles qui ont fermé, crise oblige, estimées à 46 en 2009.
En 2008, la filière avait réalisé une production d’environ 2,6 milliards de DH, dont une valeur ajoutée de près de 937 millions de DH. La filière emploie plus de 17.438 personnes, soit un peu plus de 3% de la main-d’œuvre des industries de transformation. Selon les chiffres de la Fedic, les investissements dans le secteur ont connu une certaine stagnation au cours des cinq dernières années, avec une hausse substantielle entre 2006 (86,2 millions de DH) et 2007 (158,4 millions de DH). En 2008, l’investissement s’est établi à 101 millions de DH, soit une baisse de 36% par rapport à l’année précédente.
«L’industrie de la chaussure accapare la part du lion avec 76% de la production du secteur», explique Bahhar. 80% de cette production est destinée à l’export. La branche chaussure contribue à 86% du total des emplois du secteur, estimés à environ 13.985 postes en 2008. Elle reste donc la principale activité de la filière cuir.
Les unités spécialisées dans cette branche produisent près de 2 milliards de DH. Et des grandes marques ont choisi le Maroc pour fabriquer leurs produits telles que Kickers-BSA, JB Martin, Labelle, Gep France, Effegi, Camper… Par ailleurs, il faut souligner qu’une franchise marocaine de chaussures, Benson Shoes, vient de décrocher le trophée du Centre des jeunes décideurs (CDJ) et de l’Agence nationale pour la promotion des PME (Anpme). Les autres branches du secteur sont représentées par les cuirs tannés (14%), les sacs à main, malles et valises (6%) et les vêtements (4%).
Quant aux chiffres de janvier 2010, ils montrent une baisse de la production d’environ 22%. Les professionnels se veulent rassurants car cette période correspond à l’intersaison. «Le secteur va récupérer pendant la haute saison qui commence en avril», précise Bahhar.
L’offre export est constituée d’une large gamme d’articles de maroquinerie, de vêtements, chaussures et accessoires.
Hassan EL ARIF - L'economiste