Je me suis toujours demande pourquoi cette fascination des gens par le feu d'artifices et autres jeux pyrotechniques.
J'ai trouve ce texte qui aborde ce phénomène et que je voulais partager avec vous pour un éventuel débat.
Hier soir, je suis allé voir le feu d’artifice. C’est une expérience intéressante. Il est amusant de voir toutes ces personnes se précipiter pour y assister, et s’extasier devant ces feux : « Oh!… Bravo!… Oh!… ». La plupart de ces personnes doivent être les premières à maudire l’art non figuratif.
En présence d’un Mondrian ou d’un Pollock, elles seraient les premières à sourire, à se moquer, à détourner le regard, à être indignées; bref, à tout sauf à prendre du plaisir.« Comment donc? De l’art, ça? »Mais face à ces explosions ne représentant rien, les gens sont indulgents. Même : ils sont captivés, encore plus que s’ils étaient face à une représentation artistique figurative, comme par exemple, devant L’école d’Athènes.
Ce jour-la, les personnes étaient donc bien évidemment béates devant le tableau d’art abstrait, non figuratif, de forme et de couleur pur, qui se peignait devant leurs yeux. Or, chose remarquable, ces personnes ont dépassé un niveau dans l’extase lorsque dans le ciel, des fusées subtilement lancées réussirent à former dans le ciel un malheureux smiley. Puis un autre. Puis encore un autre. Chaque apparition de ce visage céleste était couvert d’applaudissements, de « Oh!… Bravo!… Oh!… » encore plus tonitruants. Enfin, le feu d’artifice représentait quelque chose! On était, décidément, pas venus pour rien! Finalement, derrière cette attirance pour l’abstraction se cachait une attente du figuratif. Je n’ai pas encore lu entièrement la Critique de la faculté de juger, mais peut-être que l’expérience esthétique réside bel et bien dans un libre jeu de l’entendement et de la sensibilité : l’entendement attend de trouver quelque chose dans l’art, et quand, enfin, il trouve quelque chose, alors c’est l’extase.
Dans tous les cas, cela n’explique pas pourquoi cet engouement devant le feu d’artifice, qui bien souvent ne représente rien, qui reste à chaque fois une manifestation artistique abstraite : le feu d’artifice n’est qu’un Pollock céleste. En fait, le public va voir plus qu’une simple représentation artistique. Il va communier avec les autres. Il fait partie du spectacle. Un feu d’artifice, c’est un peu comme un happening. C’est quelque chose d’éphémère, dont le destin est d’être dans l’instant, n’en déplaise aux « photographes » qui tentent d’en conserver quelque chose sur leurs pellicules ou leurs cartes mémoires.
[Source]
J'ai trouve ce texte qui aborde ce phénomène et que je voulais partager avec vous pour un éventuel débat.
Hier soir, je suis allé voir le feu d’artifice. C’est une expérience intéressante. Il est amusant de voir toutes ces personnes se précipiter pour y assister, et s’extasier devant ces feux : « Oh!… Bravo!… Oh!… ». La plupart de ces personnes doivent être les premières à maudire l’art non figuratif.
En présence d’un Mondrian ou d’un Pollock, elles seraient les premières à sourire, à se moquer, à détourner le regard, à être indignées; bref, à tout sauf à prendre du plaisir.« Comment donc? De l’art, ça? »Mais face à ces explosions ne représentant rien, les gens sont indulgents. Même : ils sont captivés, encore plus que s’ils étaient face à une représentation artistique figurative, comme par exemple, devant L’école d’Athènes.
Ce jour-la, les personnes étaient donc bien évidemment béates devant le tableau d’art abstrait, non figuratif, de forme et de couleur pur, qui se peignait devant leurs yeux. Or, chose remarquable, ces personnes ont dépassé un niveau dans l’extase lorsque dans le ciel, des fusées subtilement lancées réussirent à former dans le ciel un malheureux smiley. Puis un autre. Puis encore un autre. Chaque apparition de ce visage céleste était couvert d’applaudissements, de « Oh!… Bravo!… Oh!… » encore plus tonitruants. Enfin, le feu d’artifice représentait quelque chose! On était, décidément, pas venus pour rien! Finalement, derrière cette attirance pour l’abstraction se cachait une attente du figuratif. Je n’ai pas encore lu entièrement la Critique de la faculté de juger, mais peut-être que l’expérience esthétique réside bel et bien dans un libre jeu de l’entendement et de la sensibilité : l’entendement attend de trouver quelque chose dans l’art, et quand, enfin, il trouve quelque chose, alors c’est l’extase.
Dans tous les cas, cela n’explique pas pourquoi cet engouement devant le feu d’artifice, qui bien souvent ne représente rien, qui reste à chaque fois une manifestation artistique abstraite : le feu d’artifice n’est qu’un Pollock céleste. En fait, le public va voir plus qu’une simple représentation artistique. Il va communier avec les autres. Il fait partie du spectacle. Un feu d’artifice, c’est un peu comme un happening. C’est quelque chose d’éphémère, dont le destin est d’être dans l’instant, n’en déplaise aux « photographes » qui tentent d’en conserver quelque chose sur leurs pellicules ou leurs cartes mémoires.
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