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Le conflit du Sahara Occidental, c’est comme le mythe de Sisyphe

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  • Le conflit du Sahara Occidental, c’est comme le mythe de Sisyphe

    Une ou deux fois par an, je me sens le devoir de vous infliger, chers lecteurs - “cause nationale” oblige - un petit point sur le dossier Sahara. Je dis “infliger” car je sais que ce sujet vous lasse profondément - et qui vous en blâmerait ? Cela fait 19 ans maintenant, depuis le cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario, que le dossier s’enlise dans les méandres de la diplomatie internationale. A chaque nomination d’un nouvel émissaire des Nations Unies, on pense que la méthode va changer, et donc que les choses pourront - enfin - progresser. C’est ce qu’on s’était dit, en janvier 2009, quand l’Américain Christopher Ross avait été désigné Envoyé spécial pour le Sahara occidental par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon.

    M. Ross en est aujourd’hui à sa troisième visite de la région. Après avoir rencontré, à nouveau, tous les protagonistes, il a fait cette semaine la déclaration suivante : “Je suis convaincu qu’avec la bonne foi de tous, on parviendra bientôt à régler le problème”. Je conçois que le langage diplomatique soit soigneusement pesé pour ne déplaire à personne. Mais de là à s’aveugler totalement sur la réalité… M. Ross sait bien (ou alors il ne le sait pas, ce qui serait grave pour lui) que ce qui bloque l’avancement du dossier depuis deux décennies, c’est justement l’absence de “bonne foi” des protagonistes. Tous les protagonistes.

    Le Maroc est certes dans la meilleure position diplomatique. Depuis qu’il a mis sur la table son plan d’autonomie pour le Sahara, jugé “sérieux et crédible” par les puissances qui suivent le dossier (Etats-Unis, France, Espagne…), le royaume semble être la partie la plus “constructive”. Les autres (Algérie et Polisario) se contentent de rejeter notre plan, sans rien proposer de sérieux en contrepartie. Or, chaque partie, “constructive” ou pas, sait pertinemment que si elle veut avancer, elle doit être ouverte aux positions des autres - et prête à assouplir les siennes. C’est ce qu’on appelle la disposition au compromis, et cette disposition n’existe chez aucun des protagonistes de ce conflit, aujourd’hui pas plus qu’hier.

    Le précédent Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, avait pourtant dressé un constat très lucide de la situation, en avril 2006. Il disait en substance : “Le Maroc est prêt à tout envisager sauf, par principe, le référendum. L’Algérie et le Polisario sont prêts à tout envisager, sauf, par principe, l’abandon du référendum. Personne ne peut forcer la main au Maroc, ni à l’Algérie et au Polisario. Par conséquent, l’ONU a atteint sa limite sur ce dossier. Dernière solution : que les parties négocient directement, en acceptant de remettre leurs principes respectifs en question”. Depuis, 5 rounds de négociations directes ont eu lieu - sans qu’on avance d’un millimètre, aucune des parties n’ayant “remis en question” ses principes. C’est clair : elles ne le feront que sous la pression des puissances qui suivent le dossier. Or, Kofi Annan le disait aussi : comme lesdites puissances “font grand cas du maintien de leurs bonnes relations tant avec le Maroc qu’avec l’Algérie”… l’impasse est en fait la position la plus confortable pour tous ! M. Ross n’a-t-il donc pas fait ses devoirs ? Quel genre de “bonne foi” espère-t-il, dans ces conditions ?

    Restent les surchauffes épisodiques - on a presque envie de dire “traditionnelles” - qui occupent l’actualité à intervalles réguliers. Les dernières en date (affaire Aminatou Haïdar et grève de la faim du “groupe Tamek”) sont plutôt au désavantage du Maroc. Nul doute que les prochaines seront à son avantage… avant que les suivantes ne favorisent à nouveau la partie adverse. Bref, c’est comme une interminable partie d’échecs, au cours de laquelle les pièces perdues par chacun des joueurs se régénéreraient instantanément. Le cauchemar ! Ou alors, pour puiser dans la mythologie grecque, c’est l’histoire de Sisyphe, condamné à répéter la même tâche, vaine et épuisante, pour l’éternité. C’est ce que durera le conflit du Sahara, s’il continue à être géré de la sorte : l’éternité.

    Ahmed R. Benchemsi
    (ALEX DUPEYRON)
    Dernière modification par Raco, 27 mars 2010, 12h19.

  • #2
    Est ce de la bonne foi qiui manque? ou bien de la bonne volonté ou les deux à la fois?
    Le problème du Sahara ne se résoudra qu'avec une nouvelle génération d'hommes. Ceux qui sont actuellement aux commandes malgré leur bonne foi n'expriment aucune bonne volonté.
    La seule partie qui a exprimé une approche positive reste le Maroc ce qui lui a permis de récolter une certaine crédibilité.
    Si non il faut attendre une autre vague d'Abdelaziz.

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    • #3
      C'est un edito khoroto de Casa, qui ne connait pas grand chose a une question importante au pays.

      Ce ne sont pas par exemple seulement les grandes puissances qui ont atteste explicitement la credibilite et le serieux de la proposition marocaine mais c'est aussi l'ONU qui se charge du dossier, et je crois meme de son organe le plus supreme qu'est le Conseil de Securite. Alors si Mr Benchemis zape ce detail c'est qu'il doit ecrire sur autre chose et laisser le theme a cote.

      La bonne foi n'existe pas dans pareilles choses. Chacun defend ses interets. Mais le serieux et la credibilite, eux sont extremement important. Et dans ce sens on ne voit rien cote algerien et polisarien. Il le dit lui meme, car de ce cote a part le niet rien de constructif.

      Constructif un terme qu'il met de maniere inadmissible entre guillemets comme s'il y avait encore du doute sur l'action marocaine, alors que comme dit en haut c'est le CS de NU qui atteste le serieux et la credibilite de la proposition marocaine.

      Finalement pourquoi le Maroc doit-il prouver sa bonne foi? Qui est au Sahara, qui a gagne la guerre, qui a rassemble son pays et qui de l'autre cote vegete dans le sable et la poussiere? Le Maroc n'a rien a prouver et doit tout simplement leur dire d'aller je ne sais ou.

      L'edito de Mr Benchemsi me rappele nos responsables au temps de H2 et Driss Bassri: cette bonhommie idiote de vouloir plaire coute que coute.

      Le Sahara est marocain, la proposition d'une autonomie large est genereuse et audacieuse, et si les algerisariens ne sont pas contents qu'ils bronzent encore a Tindouf jusqu'a ce que les deux abdelaziz crevent. Nous auront peut-etre une chance de parler a des gens qui reflechissent.

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