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La Ligue arabe, un nouveau sommet et de vieilles querelles

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  • La Ligue arabe, un nouveau sommet et de vieilles querelles

    Le président Abdelaziz Bouteflika est depuis hier en fin d’après-midi à Syrte, en Libye, pour assister, dès ce matin, à la 22e session du Sommet des pays membres de la Ligue arabe.

    Cette réunion des chefs d’Etats et souverains a été précédée tout au long de la semaine écoulée par des réunions préparatoires. D’abord au niveau des délégués et ensuite au niveau des ministres des Affaires étrangères. Si la première s’est achevée mercredi dernier sans trop de fracas, à cause notamment de son caractère technique, la deuxième, close jeudi en soirée, a fait un peu de bruit.

    Juste un peu.

    Puisque, tout comme l’essentiel des réunions précédentes, il ne fallait surtout pas attendre beaucoup de choses. Mais il y a eu tout de même cette sortie «fracassante» du ministre des Affaires étrangères irakien Hoshyar Zebari. Le chef de la diplomatie irakienne a en effet quitté les travaux, jeudi dans la matinée, pour protester contre l’accueil réservé par le chef d’Etat libyen, Mouammar El Kadhafi à une délégation du parti Baath de l’ancien président irakien, Saddam Hussein.

    Cet «abandon» n’est cependant que tactique, puisque Zebari rejoindra la réunion quelques temps après. Des indiscrétions indiquent, ici à Syrte, que c’est grâce aux bons offices de certains de ses homologues que le ministre irakien est revenu sur sa décision. Mais il avertit que son pays se réserve le droit de prendre une décision importante dans le cas d’une «surprise qui pourrait porter atteinte ou humilier le gouvernement et le peuple irakiens».Ce genre d’incidents n’est cependant pas nouveau. Tout comme l’ordre de jour proposé au sommet d’aujourd’hui.

    Ce n’est plus une charade que de dire que la question palestinienne est, encore une fois, au centre des discussions. Les choses risquent de se corser un peu, même si un semblant de consensus semble se dessiner, ne serait-ce qu’au sujet de l’aide matérielle.

    En effet, les ministres des Affaires étrangères ont convenu d’alimenter le fonds d’aide à El Qods d’au moins 500 millions de dollars. C’est déjà pas mal pour des dirigeants qui n’ont de soutien que les paroles. Plus que de l’aide matérielle, les chefs de la diplomatie ont décidé de nommer un commissaire auprès de la Ligue arabe chargé d’El Qods.

    Il faut dire que ce sont les derniers évènements, survenus ces derniers temps dans la ville sainte qui ont poussé les pays arabes à tenter une réaction. Même si la question des négociations avec l’Etat hébreu n’est pas totalement à l’ordre du jour.

    L’autre question importante, quoique vieille comme la Ligue elle-même, à traiter lors de ce sommet est celle appelée «réconciliation interarabe». Ce chapitre, qui constitue l’essentiel des banderoles installées tout au long de la route qui mène de l’aéroport au Palais des congrès Ouagadougou de la ville native de Mouammar El Kadhafi, est apparemment en train de prendre une autre ampleur.

    Et ce ne sont pas les conflits qui manquent entre les pays de la région.

    Les «différends» entre la Syrie et l’Arabie saoudite, entre cette dernière et le Qatar ou encore entre le Soudan et Djibouti sont connus de tous. C’est pour cela que les Syriens ont proposé -sans résultats pour le moment- la création d’un comité qui se chargera de gérer ces conflits.

    Ce sera une sorte du comité des sages de l’Union africaine.Au moment où les chefs d’Etat s’apprêtaient à prendre la direction de Syrte, un autre «problème» est survenu : le Soudan a en effet refusé de cautionner d’éventuelles sanctions contre l’Erythrée, qui occupe toujours une partie du territoire d’un pays membre de la Ligue arabe, Djibouti. Chose que beaucoup de participants à ce sommet considèrent comme un manque de solidarité.

    Cette solidarité que les pays arabes ont exprimée à l’égard du Soudan et de son président, Omar El Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt international. La question de la guerre dans ce pays va être au menu des leaders arabes, même si les choses avancent ces derniers temps grâce à la signature d’accords de paix entre les dirigeants de Khartoum et des factions du Sud.

    D’autres sujets, tels que la guerre civile au Yémen et la situation en Irak vont également être mis sur la table des discussions. Il faut s’attendre également à ce que la lancinante question de la modernisation et la démocratisation des instances de la Ligue arabe soit encore une fois abordée. Il s’agit surtout de rappeler que le poste de secrétaire général doit être tournant.

    L’autre question qui se pose à chaque sommet de la Ligue arabe est celui de la présence des dirigeants.

    Si ont sait d’ores et déjà que le président égyptien Hosni Moubarak ne viendra pas à cause de ses ennuis de santé, la présence d’autres responsables n’est pas non plus acquise. A commencer par les Libanais, qui risquent d’être représentés à un niveau plus inférieur. Car ces derniers nourrissent une vieille haine au dirigeant libyen.

    D’autres chefs d’Etat et souverains ne viendront probablement pas. Il en est ainsi du souverain saoudien Abdellah Ben Abdelaziz, qui n’a jamais été en bons termes avec El Kadhafi. Des rumeurs circulent également sur la santé du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

    Le roi du Maroc, lui, a l’habitude de manquer les sommets de la Ligue arabe (qu’il a boudés depuis la rencontre d’Alger en 2005).

    En somme, c’est un congrès des plus ordinaires qui s’ouvrira ce matin dans le fastueux palais des congrès de Syrte. Les travaux dureront au moins jusqu’à demain.

    Par Ali Boukhlef, La Tribune
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