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Constantine sans taudis d’ici décembre 2010: mais à quel prix ?

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  • Constantine sans taudis d’ici décembre 2010: mais à quel prix ?

    Larguer les amarres pour une année de relogement d’affilée ! Cela s’apparente quelque part avec le planning consigné dans la nouvelle carte relative à l’éradication de l’habitat précaire à Constantine. La wilaya entamera à partir du 8 avril prochain une vaste opération de relogement. Elle concernera les habitations précaires et les bidonvilles.

    La première étape touchera au moins 800 familles de l’avenue de Roumanie, nous a confirmé le wali M Boudiaf, certifiant au passage que la capitale de l’Est se délestera de ses legs précaires et anarchiques d’ici fin décembre 2010.

    Ainsi, l’éradication des taudis et autres habitations primitives se poursuivra sans relâche durant cette étendue précédant la date butoir de l’assainissement.

    Pour ce faire, les autorités locales estiment avoir les moyens, voire le parc immobilier nécessaire pour couper désormais à la racine l’existence de «gourbis». «Nous disposons des moyens nécessaires pour remplir cette lourde tâche», se félicite Boudiaf.

    Il faut savoir qu’au chapitre relatif à l’absorption de l’habitat précaire, 11 450 logements y sont inscrits, dont 6 000 unités sont en cours de réalisation, 5 000 à la nouvelle ville Ali Mendjeli et 1 000 à la commune de Aïn Abid.

    Toutefois, malin qui pourra avancer un chiffre exact sur le nombre de bidonvilles à travers la wilaya qui demeure en hausse en dépit des différentes opérations de recasement lancées dans cette ville.

    Une défaillance criante qui révèle les imperfections sur le terrain en matière de détection de tous ces affairistes qui font leur beurre avec les bidonvilles et les logements distribués. Pourtant, la politique de débidonvilisation prévoit la destruction des bidonvilles après le recasement de leurs habitants

    A ce titre, on citera le cas de l’avenue de Roumanie.

    On apprendra, selon le dernier rapport de la wilaya, qu’au moins 500 «nouvelles familles» y ont été recensées. Sans conteste, dira le responsable, elles ne pourront bénéficier d’un quelconque transfert.

    «C’est une mafia qui fausse les statistiques et ouvre le passage à des infiltrations au niveau des quartiers où existent des bidonvilles», a révélé le chef de l’exécutif.

    C’est pourquoi l’Etat bute souvent sur cette inadéquation de l’offre et de la demande en logements.

    Pourquoi ne pas apporter d’autres mécanismes aptes à réguler la fluidité d’attribution ou de relogement ?

    «C’est ce que nous sommes en train de faire en nous articulant sur des enquêtes mixtes», a-t-il précisé et d’éclairer sur les précédents quotas de logements livrés : «Constantine, en plus de sa volonté indéfectible d’anéantir les bidonvilles, a eu à sacrifier également plus de 3 000 appartements pour le Bardo et pour Aouinet El foul et ce, dans le cadre de la modernisation de la wilaya».

    Les officiels avancent l’existence de 11 918 habitations précaires et illégales, dont 4 425 ont été éradiquées ces deux dernières années.

    Les 7 493 restantes nécessitent une actualisation, mais l’émergence d’autres types de ces maisonnettes se fait malheureusement au quotidien…
    Le rapport de l’APW multiplie par deux cette présence. Autrement dit, le recensement fiable qui fait défaut perturbe énormément la prise en charge effective de ce fléau. Les différentes enquêtes communales et de daïra ont tenté en vain de cerner la problématique.

    Une des raisons qui a poussé le chef de l’exécutif à entrevoir d’autres modes de recensement. Il a procédé à la mise en place de commissions parallèles dépendant directement de ses services et ce, afin de faire le tri sans léser aucune des parties concernées par un éventuel relogement ou une expulsion sans dommage. Cette décision a été annoncée lors d’une session de l’assemblée de wilaya en présence des élus locaux.

    Selon d’autres sources de la Direction du logement et des équipements publics, on apprend que les besoins en logement à Constantine sont estimés à 30 389 unités, tous types confondus. Une fourchette qu’il faudra atteindre d’ici à 2014 si l’on veut éradiquer les bidonvilles et en finir avec les demandes de logement. Actuellement, près de 25 000 logements sont en cours de réalisation dont 9 000 n’ont pas encore été lancés, selon les dernières estimations des différents secteurs concernés.

    Toutefois, les responsables craignent une éventuelle crise du ciment pouvant freiner la cadence des différents chantiers. «On n’en est pas encore là, mais les indicateurs laissent supposer un manque durant l’été prochain», avoue un gestionnaire. Mais quoi qu’on en dise, le glas a sonné pour les bidonvilles de Constantine. Il reste à garantir un contrôle rigoureux de tous les mouvements de populations dans les bidonvilles.

    Par Nasser Hannachi, La Tribune
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