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Les élections terminées, les difficultés commencent en Irak. Après trois semaines d'un long dépouillement émaillé par les accusations de fraude et les appels au recompte des principaux candidats, généralement au moment où les décomptes partiels leur étaient défavorables, les résultats des élections législatives irakiennes du 7 mars dernier ont été finalement rendus publics vendredi soir à Bagdad.
L'Irak entre à présent dans une phase de tractations qui s'annonce au moins aussi délicate que la campagne électorale. Les négociations pour désigner le futur chef de gouvernement sont dominées par les principaux vainqueurs du scrutin, le premier ministre sortant Nouri al-Maliki et son rival et prédécesseur Iyad Allaoui. Leurs coalitions ont remporté chacune environ 91 sièges pour Allaoui contre 89 à Maliki sur les 325 que compte la nouvelle assemblée, mais aucune ne détient la majorité, et les deux blocs essayent à présent de rallier d'autres partis pour former un gouvernement.
Les négociations s'annoncent difficiles, dans un pays où les violences politiques restent prêtes à se déchaîner. La branche irakienne d'al-Qaida a annoncé il y a quelques jours sa détermination à poursuivre ses actions. Deux nouveaux attentats ont encore fait une quarantaine de morts et des dizaines de blessés vendredi à Khalis, une localité située à environ 80 km au nord de Bagdad.
Les partisans de Maliki se sont montrés aussi ces derniers jours particulièrement menaçants, demandant un recompte manuel des voix. Ils dénoncent un éventuel cabinet Allaoui, laïc nationaliste qui a rassemblé derrière sa candidature la majorité des sunnites, comme un retour de l'ancien régime baasiste de Saddam Hussein.
Le poids de Moqtada al-Sadr
Derrière les âpres rivalités et les échanges acrimonieux entre les deux camps se dessinent les profonds clivages sectaires d'une guerre civile mal éteinte.
Nouri al-Maliki représente la continuité du pouvoir chiite qui s'est installé à la tête de l'Irak après la chute de Saddam Hussein, à la faveur de la chaotique transition entre le proconsulat américain et les nouvelles institutions. Il a bénéficié largement du vote des régions chiites, mais des rivalités personnelles, jamais négligeables en Irak comme ailleurs, l'ont empêché de rassembler autour de sa candidature l'essentiel de cet électorat, majoritaire en Irak. Une autre coalition chiite, l'Alliance nationale irakienne, rassemblait les partisans de Moqtada al-Sadr et les autres grands partis religieux chiites. Elle a considérablement affaibli Maliki, et constitue aujourd'hui le troisième bloc de l'assemblée, avec plus de 70 sièges. Moqtada al-Sadr, jeune tribun religieux et énigmatique, a réussi depuis son exil iranien de Qom à transformer son armée du Mahdi en un puissant mouvement politique, et pourrait peser de tout son poids sur la formation du prochain gouvernement. Maliki comme Allaoui ont tous deux écrasé par la force les soulèvements des sadristes, en 2004 et en 2008. Mais les partisans de Moqtada semblent moins réticents à se rapprocher de Maliki que d'Allaoui.
Des rencontres auraient déjà eu lieu entre leurs représentants et le premier ministre sortant. Les partis kurdes, qui avaient réussi en 2006 à obtenir le poste de président de la République pour Jalal Talabani, l'un de leurs chefs historiques, constituent aussi une force avec laquelle le futur chef de gouvernement aura à composer.
Par Le figaro
L'Irak entre à présent dans une phase de tractations qui s'annonce au moins aussi délicate que la campagne électorale. Les négociations pour désigner le futur chef de gouvernement sont dominées par les principaux vainqueurs du scrutin, le premier ministre sortant Nouri al-Maliki et son rival et prédécesseur Iyad Allaoui. Leurs coalitions ont remporté chacune environ 91 sièges pour Allaoui contre 89 à Maliki sur les 325 que compte la nouvelle assemblée, mais aucune ne détient la majorité, et les deux blocs essayent à présent de rallier d'autres partis pour former un gouvernement.
Les négociations s'annoncent difficiles, dans un pays où les violences politiques restent prêtes à se déchaîner. La branche irakienne d'al-Qaida a annoncé il y a quelques jours sa détermination à poursuivre ses actions. Deux nouveaux attentats ont encore fait une quarantaine de morts et des dizaines de blessés vendredi à Khalis, une localité située à environ 80 km au nord de Bagdad.
Les partisans de Maliki se sont montrés aussi ces derniers jours particulièrement menaçants, demandant un recompte manuel des voix. Ils dénoncent un éventuel cabinet Allaoui, laïc nationaliste qui a rassemblé derrière sa candidature la majorité des sunnites, comme un retour de l'ancien régime baasiste de Saddam Hussein.
Le poids de Moqtada al-Sadr
Derrière les âpres rivalités et les échanges acrimonieux entre les deux camps se dessinent les profonds clivages sectaires d'une guerre civile mal éteinte.
Nouri al-Maliki représente la continuité du pouvoir chiite qui s'est installé à la tête de l'Irak après la chute de Saddam Hussein, à la faveur de la chaotique transition entre le proconsulat américain et les nouvelles institutions. Il a bénéficié largement du vote des régions chiites, mais des rivalités personnelles, jamais négligeables en Irak comme ailleurs, l'ont empêché de rassembler autour de sa candidature l'essentiel de cet électorat, majoritaire en Irak. Une autre coalition chiite, l'Alliance nationale irakienne, rassemblait les partisans de Moqtada al-Sadr et les autres grands partis religieux chiites. Elle a considérablement affaibli Maliki, et constitue aujourd'hui le troisième bloc de l'assemblée, avec plus de 70 sièges. Moqtada al-Sadr, jeune tribun religieux et énigmatique, a réussi depuis son exil iranien de Qom à transformer son armée du Mahdi en un puissant mouvement politique, et pourrait peser de tout son poids sur la formation du prochain gouvernement. Maliki comme Allaoui ont tous deux écrasé par la force les soulèvements des sadristes, en 2004 et en 2008. Mais les partisans de Moqtada semblent moins réticents à se rapprocher de Maliki que d'Allaoui.
Des rencontres auraient déjà eu lieu entre leurs représentants et le premier ministre sortant. Les partis kurdes, qui avaient réussi en 2006 à obtenir le poste de président de la République pour Jalal Talabani, l'un de leurs chefs historiques, constituent aussi une force avec laquelle le futur chef de gouvernement aura à composer.
Par Le figaro
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