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À quelle logique obéit l’opération de distribution de logements sociaux ?

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  • À quelle logique obéit l’opération de distribution de logements sociaux ?

    Ce que les habitants de Diar-Echems et du bidonville Doudou-Mokhtar d’Hydra redoutaient est arrivé. Après avoir regagné leurs nouveaux logements, il s’est avéré que des familles nombreuses ont été relogées dans des F2 alors que des couples ont bénéficié de F3. Une logique que les bénéficiaires n’arrivent toujours pas à cerner.

    Hier à Tessala-El-Merdja, les familles bénéficiaires continuaient encore de faire monter leurs bagages dans leurs nouveaux appartements. Certaines ont dû faire quelques dépenses en puisant dans leurs maigres économies pour s’offrir quelques nouveaux meubles. Il le fallait, dira Ami Aïssa, père d’une famille nombreuse, car, indique-t-il, «les vieux meubles de Diar- Echems nous rappellent la misère.

    Aujourd’hui, nous sommes dans une nouvelle cité où il y a toutes les commodités, bien que les appartements soient trop étroits. Nous avons donc songé à doter nos logements de nouveaux meubles, histoire de commencer une nouvelle vie».

    Il est vrai que si les bénéficiaires sont contents, ils ne sont pas pour autant pleinement satisfaits. La cité est dotée d’aires de jeux pour les enfants, les immeubles sont propres et bien ornés, l’éclairage public est disponible, il y a assez d’espace pour le stationnement des véhicules…

    Mais à côté de cela, et hormis les apparences, à l’intérieur les appartements sont, au sens propre du terme, des cages à poules. Les plus chanceux ont bénéficié de F3, sinon les autres se sont vu casés dans des F2 où il est encore plus difficile de vivre lorsqu’on a plus de cinq gosses à la maison.

    Mais ce que la plupart des gens ne comprennent toujours pas, c’est que des couples ont bénéficié de F3 alors que des familles entières composées de 8 personnes et plus ont été relogées dans des F2.

    Pourtant, dès le départ, la logique à laquelle devait obéir l’opération était claire.

    Le wali d’Alger, lui-même, avait officiellement indiqué, avant le commencement de l’opération, que le relogement des familles se ferait selon le nombre de leurs membres. C'est-à-dire, les familles les plus nombreuses dans les appartements les plus spacieux et les moins nombreuses dans les moins grands.

    Or, il s’avère que l’opération se déroule à l’opposé des recommandations du wali.

    Ce qui a créé une vive tension entre les bénéficiaires. Et l’opération ne se déroule pas sans quelques ambiguïtés. Aussitôt après le relogement des premières familles de Diar-Echems, quelques-unes d’entre elles ont regagné leurs vieux appartements, refusant ainsi d’occuper les cages à poules dans lesquelles on voulait les caser. Plusieurs familles, d’ailleurs, du premier bloc de Diar-Echems, se sont constituées en deux groupes. Le premier est resté dans les nouveaux appartements et le second a regagné les anciennes habitations, et ce dans l’espoir d’acquérir d’autres logements.

    Ce qui a donné naissance à des rumeurs des plus folles, selon lesquelles des familles étrangères à Diar-Echems avaient squatté les appartements en question. Ce qui aurait obligé les services de sécurité à user de la force pour les faire évacuer et, ainsi, fermer carrément les immeubles dont les locataires ont été relogés, en obstruant les entrées avec des murs en parpaing. Idem au bidonville Doudou-Mokhtar d’Hydra, où il reste pour l’instant 307 familles à reloger et dont l’opération doit commencer aujourd’hui dans la matinée.

    Hier, ils étaient plusieurs membres, d’au moins huit familles, qui jugeant leurs nouveaux appartements trop étroits, ont regagné leurs gourbis. Enfin, il est à signaler que si les choses continuent à ce rythme et que les premiers responsables concernés n’interviennent pas pour remettre de l’ordre, la situation pourrait dégénérer, avec des émeutes, en trop, dans la capitale.

    Par le Soir
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