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Le concept du 'dialogue' en Islam

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  • Le concept du 'dialogue' en Islam

    Hello à tous.

    Le sujet de cette discussion concerne le 'dialogue' en Islam: ses principes, les différentes approches à adopter et les critères de choix d'une approche donnée selon le contexte.

    Il me semble que le Coran différencie le dialogue et ses principes sur la base du récipient ou participant dans ce dialogue. On distingue donc plusieurs approches et même catégories d'arguments selon les cas où le récipient appartient à Ahl el Kitab ou pas et aussi selon l'attitude de celui qui initie le dialogue.

    Je cite comme principes (traduction du sens de quelques versets in English):

    "When ye hear the signs of Allah held in defiance and ridicule, ye are not to sit with them unless they turn to a different theme." [Qur'an 4:140]

    "And when they hear vain talk, they turn away therefrom and say: "to us our deeds and to you yours; peace be to you." [Qur'an 28: 55]


    "Hold to forgiveness, command what is right; but turn away from the ignorant." [Qur'an 7:199]


    "Have patience with what they say, and leaves them with noble (dignity)." [Qur'an 73:10]


    "And the servants of Allah . . . are those who walked on the earth in humility, and when the ignorant address them, they say 'Peace'" [Qur'an 25:63]


    Des principes tels que la patience, la politesse, la dignité mais aussi l'indifférence ou même activement éviter certains groupes/ individus qui entretiennent des propos blasphématoires.

    Selon vous comment décider de quelle approche adopter? Et comment décider si telle ou telle personne entretient des propos blasphématoires et non pas des questions sincères? Comment cette philosophie islamique du dialogue se distingue-t-elle de la conception Occidentale qui se prétend être plus 'critique' et plus 'tolérante'?

    Que pensez-vous du dialogue entre religions? Ca sert à quoi (personnellement je pense que ça ne sert pas à grand chose)? Pourquoi ne pas appliquer le principe de "À vous votre religionet à moi la mienne" [Qur'an 109:6]

    C'est un sujet complexe à mon avis, mais il serait intéressant de lire vos contributions.

  • #2
    @Tchakchoukha

    Sujet passionant en effet, mais assez complexe il est vrai.

    Pour ma part, j'aborde la chose selon ce que serait l'ibjectif et la configuration d'un "dialogue" de ce genre.

    S'agit-il de provoquer un débat en vue de prouver la véracité de ma croyance à qui ne croit pas ? Je ne m'y dépense jamais pour être franc, car je ne pense pas que la chose soit utile.

    S'agit-il de réagir à un débat provoqué par un non-croyant dans le but de me convaincre que ma propre foi serait vaine ? Là encore je marche rarement, car lui ne pourra pas ébranler ma foi et moi je n'ai aucune envie de le convaincre du contraire.

    S'agit-il de débattre avec d'autres croyants d'un aspect discutable de notre foi commune ? Là je suis plus enclin a y aller parfois, selon la nature du sujet, son importance et selon ce que moi-même je peux en savoir aussi.

    Tu vois donc que le champs est assez restreint en fin de compte ... lol
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

    Commentaire


    • #3
      Envoyé par Tchektchouka
      C'est un sujet complexe à mon avis, mais il serait intéressant de lire vos contributions.
      Personnellement je pense comme harrachi78 qui dit :
      Sujet passionant en effet, mais assez complexe il est vrai.
      Le seul propos qui me chiffonne, c'est : "Comment cette philosophie islamique du dialogue se distingue-t-elle de la conception Occidentale qui se prétend être plus 'critique' et plus 'tolérante'? "

      En effet , je ne crois pas que la PHYLOSOPHIE en soi ait une confession.
      Elle n'est ni musulmane ni chrétienne. Elle transcende les religions.
      Corollaire : la religion devrait être une affaire personnelle.
      Dans ce sens, il se trouve que l'Islam a déjà l'avantage de ne pas avoir de Pape . Mais l'inconvénient de soufrir de tant de courants divergents. Ce qui ouvre la porte à toutes les dérives

      Commentaire


      • #4
        @ Harrachi78

        Tu vois donc que le champs est assez restreint en fin de compte ... lol
        Effectivement makhellit fiha walou

        Tu donnes des exemples de différents scénarios qui peuvent surgir dans la réalité et je suis d'accord avec toi concernant l'inutilité de s'investir dans les deux premiers cas.

        Mais pour le troisième, c'est pas aussi simple. Personnellement et parlant de la société algérienne en particulier, je trouve qu'on a sombré dans une léthargie qui recherche une certaine validation par l'insistance sur 'taqlîd'. Ca nous offre aussi une sorte de rassurance qu'on a une identité bien à nous qui est radicalement différente de celle(s) qu'on voudrait nous imposer.

        Je trouve qu'il y a tant d'efforts déployés pour faire de l'apologétisme alors que le véritable effort devrait se faire au sein de la communauté musulmane elle-même. Un effort dans le sens de réfléchir autour du concept du dialogue tel qu'il est abordé dans le Coran et tel qu'il a été pratiqué par notre Prophète.

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        • #5
          @ arazigh

          En effet , je ne crois pas que la PHYLOSOPHIE en soi ait une confession.
          Elle n'est ni musulmane ni chrétienne. Elle transcende les religions.
          Je ne suis pas d'accord, dans la mesure où la philosophie est une activité de reflexion humaine, elle ne pourrait transcender la révélation divine puisque la pensée humaine est justement limitée par son contexte matériel.

          La philosophie transcende le concret vers ce qui est abstrait, par exemple la philosophie de la science transcende la science. Elle ne transcende pas ce qui est humain vers ce qui est divin.

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          • #6
            @Tchakhchoukha

            Mais pour le troisième, c'est pas aussi simple. Personnellement et parlant de la société algérienne en particulier, je trouve qu'on a sombré dans une léthargie qui recherche une certaine validation par l'insistance sur 'taqlîd'.
            Bah, tu sais le propos réstait dans le général, et j'ai bien précisé que je pouvais parfois m'y avancer dans ce genre de débat (dans cette catégorie), mais pas systématiquement pour autant.

            Comme je l'ai dit, l'engagement ou non dans un débat de ce genre demeure relatif au sujet, son importance, le contexte, la requête et aussi (voire surtout) le degrés de ma connaissance personelle, car celle-ci n'est pas égale en toutes matières il faut le dire. Donc, je m'abstient lorsque je ne sais pas.

            Je trouve qu'il y a tant d'efforts déployés pour faire de l'apologétisme alors que le véritable effort devrait se faire au sein de la communauté musulmane elle-même.
            Sur ce point je suis parfaitement d'accord, même si je n'en arrive pas jusqu'à reprocher à ceux qui font de la da'wa d'en faire.

            D'un autre côté, concernant l'apologétique, je fait la distinction entre une apologie du genre missionnaire (que je ne pratique jamais), et la défense de la religion (que je n'hésite pas a faire lorsque je peux et lorsque je le juge utile ou nécéssaire). Mais en fait, si je n'ai pas abordé ce côté c'est parceque je ne le voyais pas trop dans la case "dialogue" si tu vois ce que je veux dire.
            Dernière modification par Harrachi78, 03 avril 2010, 14h45.
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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            • #7
              Pour la da’wa, oui c’est une forme de dialogue dans la mesure où elle dénote un désir de s’ouvrir sur l’autre et de communiquer avec. Il y a certainement une composante dialectique à la da’wa mais personnellement, je pense que la vraie da’wa est le fait de donner l’exemple (qudwa) (d’où la nécessité des prophètes), d’autant plus, que le Coran parle de lui-même, c’est un dialogue du début à la fin après tout et ça le met à part par rapport aux autres traditions scripturaires (cf. le style biblique).

              Pour délimiter ce que j’entends par ‘dialogue’ (qui est un concept assez vaste) : je ne parle pas du cas où un membre de la communauté ignore ou est incertain à propos d’un sujet et se renseigne (c’est un autre sujet). Je parle des cas où les deux parties connaissent différentes choses qui sont liées à un même sujet (le sujet du dialogue donc).


              Dans ce sens ; il y a plusieurs dialogues qui peuvent avoir lieu au sein de la communauté (par là j’entends un groupe qui partage la même doctrine ; dans notre cas l’Islam) :

              - dialogue entre religion et science (que ce soit les sciences naturelles ou les sciences humaines et sociales)

              - dialogue entre religion et philosophie

              C’est des exemples de dialogues qui sont très pertinents à l’époque moderne je trouve : la dynamique d’interaction entre religion et autres sources de savoir/ connaissances. Je reconnais que c’est un sujet qui est bourré de polémiques qui ont résulté de l’énorme essor scientifique et technologique qu’a connu l’humanité dans les derniers siècles.

              La question donc se pose : quelles sont les lois/ principes qui régissent l’interaction entre science/philosophie et religion en Islam ?

              C’est une question importante puisque l’âge des polymathes est révolu, et le progrès scientifique a entraîné une explosion de différentes spécialités très poussées. Le sens du mot ‘savant’ n’est donc plus le même par rapport à l’époque médiévale.

              La question est importante aussi parce qu’en Islam, et comme l’a signalé arazigh, il n’existe pas d’hiérarchie religieuse (exception faite de l’Islam Shi’ite) pour gérer le dialogue, mais il existe une orthodoxie religieuse qui est incapable de contenir l’interdisciplinarité des systèmes de connaissance modernes et en même temps, insiste sur l’importance d’être ‘spécialiste’ en matière de religion avant de pouvoir se prononcer. Le résultat est une hégémonie semblable à celle du clergy catholique, et ça se ressent sur le plan socio-culturel (dans les pays musulmans).

              Dans ces conditions, peut-on vraiment parler d’un ‘dialogue’ entre religion et science/ philosophie ?

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