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Des "néomots" rigolos pour bouter l'anglais hors du français

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  • Des "néomots" rigolos pour bouter l'anglais hors du français

    Plus de "buzz" mais du "ramdam", plus de "tuning" mais du "bolidage": d'étranges mots ont émergé d'un concours destiné à trouver des équivalents français à des anglicismes qui envahissent la Toile, les médias et les conversations. Seront-ils adoptés? That is the question!

    Lancé sur internet mi-janvier par le secrétariat d’Etat à la Francophonie, ce concours "Francomot", dont les résultats ont été annoncés mardi, proposait aux étudiants de trouver des traductions innovantes pour cinq termes anglais enracinés dans le langage courant: "buzz", "chat", "tuning", "newsletter" et "talk".

    Il y aurait pu avoir aussi tous les "people", "blogs", "podcast" ou "coaching" dont regorge le vocabulaire actuel.

    C’est un jury présidé par Jean-Christophe Rufin, de l'Académie française, et composé d’une dizaine de personnalités, dont les chanteurs MC Solaar et Sapho, qui a sélectionné ces traductions un peu déroutantes.

    "Ramdam" est un un mot d’origine arabe signifiant tapage et vacarme "à cause de la vie nocturne bruyante pendant le ramadan", précise le dictionnaire. Le mot "a fait l’unanimité. Il renvoie à l’idée de téléphone arabe, d’info qui circule", estime MC Solaar.

    "Le +bolidage+ ou l'+éblabla+ (au lieu de "chat"), ça ne prendra jamais, ça sonne faux et c'est ridicule!", assène Emmanuel Ferri, 16 ans, jeune visiteur du Salon du livre de Paris. "+Ramdam+, c'est rigolo mais ça vient d'un mot arabe, non? Pourquoi pas, mais la sonorité de +buzz+, ça évoque mieux le bruit, et puis c'est rentré dans les moeurs", renchérit Victor Provost, 18 ans.

    Le défi, et non le "challenge", c'est justement de faire adopter un équivalent français par le grand public et les professionnels, comme ceux de l'informatique. Informatique est d'ailleurs un néologisme inventé en 1962 par le Français Philippe Dreyfus.

    Les Québécois, au contact permanent de l'anglais, y excellent. Ce sont eux qui ont instauré avec succès "la Toile" pour le "web" ou les "courriels" pour les "emails". Mais leur proposition de "pourriels" pour les "spams" (courriel publicitaire) a été rejetée par l'Académie française.

    "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde", disait Albert Camus. Choisir un équivalent français indigeste, ce peut être aussi malheureux.

    Ainsi, la "mercatique" n'a jamais réussi à détrôner le "marketing" et quand les ordinateurs sont apparus, "mentaille" et "quincaille", traductions presque littérales de "software" et "hardware" ont fait flop. En revanche la mayonnaise du "logiciel" a très bien pris.

    Les immortels de l'Académie française s'emploient notamment à faire la chasse aux anglicismes. Selon ces sages, près de 95% des mots français sont d'origine latine mais depuis toujours le français en a accueilli des milliers empruntés à l'anglais, l'allemand, l'arabe, le turc, l'espagnol, l'italien... Seuls 5% de ces emprunts viennent de l'anglais, selon l'Académie.

    La langue anglaise est bien plus "cannibalisée" par les mots d'origine française, depuis des siècles.

    Certains mots font aussi des allers-retours, comme "tunnel" emprunté par les Anglais au français "tonnelle" pendant la révolution industrielle et qui a ensuite retraversé la Manche, rappelle Henriette Walter, auteur de "L'aventure des mots venus d'ailleurs" (Robert Laffont 1997).

    "L’usage est souverain et ne se décrète pas. On ne peut pas prédire l’avenir d’un mot", conclut Xavier North, à la tête de la Délégation générale à la langue française, dépendant du ministère de la Culture.

    msn.com
    « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
    Boris Vian
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