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Posséder un chien en Algérie: plus un réflexe de défense que d’affection

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  • Posséder un chien en Algérie: plus un réflexe de défense que d’affection

    C’est de la manière la plus fortuite que Slimane Ramoul est devenu l’ami des chiens. Le hasard a voulu qu’à proximité de l’établissement hospitalier français dans lequel il avait été admis, il y a plusieurs années de cela, se trouvât un centre de dressage d’animaux appartenant à l’espèce canine.

    Il nous dira à ce sujet : «Dès que je disposais d’un moment de liberté, je rejoignais ces lieux de dressage où, subjugué, je suivais des séances d’adaptation ou de réadaptation dispensées à de chiens. A mesure que je les suivais, j’assimilais les techniques sans avoir, en réalité, aucune réelle intention à l’esprit. Mais, l’essentiel était que je me suis tout de suite pris d’une plus grande affection pour les chiens. Ce qui est quand même étonnant parce que l’endroit que j’habitais m’obligeait à avoir des chiens de protection des lieux… sans que je n’aie, jusque-là, une relation affective avec eux».

    De retour en Algérie, S.R., responsable d’usine d’une grande entreprise résolut durant sa convalescence et surtout «pour ne pas être seul et combattre ma maladie de m’attacher à cette activité. Le premier exercice de dressage avait donc été entamé avec mes propres chiens.

    Ensuite, de passage, des badauds s’arrêtaient et observaient le manège, certainement étrange à leurs yeux, je pense ensuite que le bouche-à-oreille a fait le reste et ma réputation est partie de là, sans doute, dans la mesure où les clients ont tout de suite commencé à affluer».

    Une réputation qui, d’ailleurs, ne s’arrêtera pas à l’échelle de wilaya, sachant que des propriétaires de chiens sont venus de loin, «de Tiaret par exemple, mais aussi de l’ensemble de l’ouest du pays faisaient le déplacement pour déposer leur bête et repartir pour venir la récupérer totalement métamorphosée quelques semaines plus tard», soulignera-t-il.

    Est-ce à dire que le métier de dresseur est méconnu à Constantine ?


    «Non, là n’est pas la question, il se trouve qu’il existe des techniques de dressage spécifiques qui différencient un dresseur d’un autre. Quant au nombre de ceux qui maîtrisent le métier, il n’est relativement important.

    Les maîtres-chiens sont plus disponibles à Alger ou en grande Kabylie mais pas dans cette région de l’est du pays. Exception faite des maîtres chiens professionnels exerçant au sein des corps constitués chargés de la défense et de la sécurité.»

    Slimane Ramoul excelle, semblerait-il, dans la récupération ou la réadaptation à la vie animale de bêtes traumatisées, «…choquées par la brutalité de leur maître notamment. Leur dressage est très difficile et il faut énormément de temps pour réparer un animal blessé intérieurement», ajoutera notre interlocuteur.

    En dehors de ces dommages causés à l’animal et qui le rendent plus agressif ou moins apprivoisable, existerait-il un chien plus dangereux qu’un autre à l’image de ce que rapportent souvent les médias étrangers sur la dangerosité du pitbull, du rotweiller par rapport à l’individu, voire envers leur propre maître ? «Oui, c’est certain qu’il y a une grande
    différence entre un chien domestique comme le chien de berger et un doberman, un pitbull, un rotweiller ou le staff, ces derniers étant franchement plus dangereux. Cela n’a pas empêché que j’aie eu à dresser ce type d’animaux dans ce que l’on appelle un dressage de stabilité, autrement dit redonner des assises comportementales au chien afin que son agressivité naturelle soit contenue ou canalisée strictement pour la défense et la protection des personnes, des biens et évidemment dans des conditions précises.» Pour le maître-chien, «il est effectivement difficile pour un chien de passer d’un maître à un autre.

    Or, il existe une tendance chez nos compatriotes de se séparer sans grands états d’âme de leur chien, comme il est facile pour d’autres de le prendre en charge sans tenir compte des habitudes de l’animal, de son déracinement d’un environnement précis, etc.


    Vous comprendrez donc aisément pour quelle raison vous apprenez parfois qu’un chien a attaqué son maître ou un membre de sa famille. En général, l’animal ne s’est pas encore adapté à son nouvel environnement ou n’a pas été préparé convenablement à celui-ci».

    Quant à la possession d’un chien, pour ceux qui en ont, elle relèverait plutôt de «la seule intention de se protéger ou de protéger leurs biens matériels. Ils ne sont pas nombreux ceux qui ont une relation affective avec le chien. Pourtant, tout comme l’être humain, le chien peut s’ennuyer et a donc besoin de sortir, de courir, d’assouvir un besoin naturel, de partager du temps avec son maître. Malheureusement, cela n’est pas tellement le cas pour les bêtes ayant un maître.»

    Pour le suivi sanitaire de l’animal, il semble de plus en plus établi que les propriétaires de chiens n’hésitent pas à contracter une assurance et leur faire subir régulièrement une auscultation par un vétérinaire. Toutefois, le pedigree est rarement respecté en raison de la multiplication des croisements, d’où l’émergence de chiens hybrides au patrimoine génétique incontrôlable et au risque potentiel inconnu.

    Par La Tribune
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