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L’enfant ressuscité de Yazid Kefif

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  • L’enfant ressuscité de Yazid Kefif

    Un combat perpétuel, sans fin. C’est ainsi qu’on peut résumer le dernier roman de Yazid Kefif, L’enfant ressuscité.

    Né en 1965 à Saint-Maurice (Paris), il a fait ses études en Algérie. Il exerce dans une structure sanitaire publique à Aïn Benian, Alger.

    Il est l’auteur de Naïma, la grande illusion (nouvelle) aux éditions Thélès, Paris, ainsi que de plusieurs nouvelles publiées dans la revue Algérie Littérature Action, en France.

    Le roman débute avec le décès de sa mère. Au cimetière. Un lieu qui ne lui est pas inconnu. Il le connaissait bien : à travers sa mère qui y venait souvent rendre visite aux morts, mais aussi parce qu’il y a enterré son père, son petit frère, sa sœur, puis son grand-père.

    C’est au moment de l’enterrement que les souvenirs refont surface. Des souvenirs douloureux, rouvrant le livre de sa vie.

    Ce qui est frappant, c’est son impassibilité face à ce malheur. “Je viens d’enterrer ma mère, ou plutôt on vient de l’enterrer. Moi, je ne suis là que pour le cérémonial.” (page 7). Ce passage nous rappelle le personnage de Meursault dans l’Étranger, d’Albert Camus, qui n’a pas pleuré à l’enterrement de sa mère.

    L’Enfant ressuscité est un livre passionnant non pas par la complexité de l’histoire, mais par la continuité de l’intrigue. Une intrigue qui monte en moderato cantabile. Chaque fois qu’on se dit que c’est le dénouement, il y a rebondissement. L’auteur nous plonge encore et encore dans des histoires d’un quotidien pas comme les autres. Celui d’un jeune garçon dont la vie, du jour au lendemain, bascule.

    On suit pas à pas l’évolution quasi tragique d’un enfant victime de l’amour (celui de son grand-père envers son fils), de la société. De la vie tout court. C’est le rejet.

    Le père décède, laissant sa petite famille dans un bidonville. Livrée à elle-même dans un territoire impitoyable. le petit garçon ne supporte pas cette situation, surtout que l’argent vient à manquer. Aucune ressource pour subsister.

    Il ne veut pas laisser sa mère sortir travailler. Il n’en est pas question pour lui. Ce sont sa dignité d’homme et son honneur qui seront bafoués. “Mon histoire n’est ni un conte ni une légende. Ni meilleure ni pire. Elle n’est rien d’autre qu’une simple vérité. Ma vérité. Elle est le reflet du temps qui passe et repasse, qui noue et dénoue… et qui se joue de nous. Mon histoire est une halte. Une longue halte.” Deux fois, il goûtera à la prison.

    Deux fois victime de son incrédulité, de son innocence, voire de sa naïveté. Il remontera la pente, mais le passé le poursuit. Un passé qu’il veut tant oublier.

    Remue-ménage interne, questionnements, peine et perplexité, tels sont les états dans lesquels nous laisse ce roman !

    * L’enfant ressuscité de Yazid Kefif, roman, 174 pages, éditions Mille-feuilles, Alger, 2009, 500DA

    par Liberté
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