Les députés belges membres de la commission de l'intérieur de la Chambre ont approuvé à l'unanimité, mercredi 31 mars, une proposition de loi visant à interdire le port de la burqa dans les lieux publics.
Ce texte doit être approuvé prochainement en séance publique mais, selon ses auteurs, il marque déjà une importante première dans un pays européen. "Nous devons ressentir de la fierté d'oser faire cette démarche alors qu'il y a aussi des débats en France, en Suisse, en Italie", a expliqué le député Denis Ducarme, membre du Mouvement réformateur (libéral francophone).
Le texte n'évoque pas explicitement la burqa ou le niqab. Il parle de "tout vêtement cachant totalement ou de manière principale le visage". Si la personne qui porte un tel vêtement n'est plus identifiable, elle sera punie d'une amende ou d'un emprisonnement (de 1 à 7 jours).
La notion d'"espace public" évoquée par le texte recouvre les trottoirs, les accotements, les passages aériens et souterrains pour piétons, les parcs, les jardins publics, les terrains de sport, les aires de jeu, les bâtiments à vocation culturelle accessibles au public et les bâtiments des services publics.
"SIGNAL ÉTHIQUE"
Tous les partis se sont ralliés à la proposition déposée initialement par les libéraux francophones. L'extrême droite xénophobe du Vlaams Belang voulait aller au-delà. Les écologistes francophones redoutaient que les dispositions puissent être remises en cause par le Conseil d'Etat belge ou la Cour européenne des droits de l'homme.
Mais tous les députés ont finalement adopté un texte vu comme "un signal éthique", ainsi que l'a expliqué le député libéral flamand Bart Somers : "Il souligne la nécessaire dignité et le respect de tout un chacun dans notre société, il affirme notre solidarité avec les femmes qui sont obligées de porter la burqa".
Pour le centriste francophone Georges Dallemagne, cette dernière est "un élément de rupture fondamentale dans le vivre-ensemble".
Jusqu'ici, le monde politique belge n'est, en revanche, pas parvenu à légiférer sur le port de voile. Une carence qui plonge notamment les directions d'école dans la perplexité. Certaines autorisent le voile pour les élèves, d'autres l'interdisent.
Récemment, la ville de Charleroi à dû prendre des dispositions pour interdire à une enseignante de délivrer ses cours voilée. La cour d'appel de Mons l'avait autorisée récemment à enseigner avec son foulard islamique, comme elle le faisait depuis deux ans.
Jean-Pierre Stroobants - LE MONDE
Ce texte doit être approuvé prochainement en séance publique mais, selon ses auteurs, il marque déjà une importante première dans un pays européen. "Nous devons ressentir de la fierté d'oser faire cette démarche alors qu'il y a aussi des débats en France, en Suisse, en Italie", a expliqué le député Denis Ducarme, membre du Mouvement réformateur (libéral francophone).
Le texte n'évoque pas explicitement la burqa ou le niqab. Il parle de "tout vêtement cachant totalement ou de manière principale le visage". Si la personne qui porte un tel vêtement n'est plus identifiable, elle sera punie d'une amende ou d'un emprisonnement (de 1 à 7 jours).
La notion d'"espace public" évoquée par le texte recouvre les trottoirs, les accotements, les passages aériens et souterrains pour piétons, les parcs, les jardins publics, les terrains de sport, les aires de jeu, les bâtiments à vocation culturelle accessibles au public et les bâtiments des services publics.
"SIGNAL ÉTHIQUE"
Tous les partis se sont ralliés à la proposition déposée initialement par les libéraux francophones. L'extrême droite xénophobe du Vlaams Belang voulait aller au-delà. Les écologistes francophones redoutaient que les dispositions puissent être remises en cause par le Conseil d'Etat belge ou la Cour européenne des droits de l'homme.
Mais tous les députés ont finalement adopté un texte vu comme "un signal éthique", ainsi que l'a expliqué le député libéral flamand Bart Somers : "Il souligne la nécessaire dignité et le respect de tout un chacun dans notre société, il affirme notre solidarité avec les femmes qui sont obligées de porter la burqa".
Pour le centriste francophone Georges Dallemagne, cette dernière est "un élément de rupture fondamentale dans le vivre-ensemble".
Jusqu'ici, le monde politique belge n'est, en revanche, pas parvenu à légiférer sur le port de voile. Une carence qui plonge notamment les directions d'école dans la perplexité. Certaines autorisent le voile pour les élèves, d'autres l'interdisent.
Récemment, la ville de Charleroi à dû prendre des dispositions pour interdire à une enseignante de délivrer ses cours voilée. La cour d'appel de Mons l'avait autorisée récemment à enseigner avec son foulard islamique, comme elle le faisait depuis deux ans.
Jean-Pierre Stroobants - LE MONDE
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