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Sabra et Chatila

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    Sabra et Chatila


    TEMOIGNAGE PRECIEUX D'UNE RESCAPEE:


    Nous publions ci-dessous le témoignage d'une des 23 plaignantes:

    «Mon nom est Souad Srour El Marai, réfugiée palestinienne vivant au Liban. Je vais essayer de vous résumer ce qui m'est arrivé, à moi et à ma famille, pendant les massacres de Sabra et Chatila lors de l'invasion israélienne de Beyrouth en 1982. J'avais alors 17 ans. Dans l'après-midi du 16 septembre, j'étais en compagnie de mon frère de 12 ans; nous étions en route vers un des camps de réfugiés dans lequel nos amis s'abritaient des bombardements et pour leur demander de nous raccompagner chez nous.
    En route, nous avons vu des choses effrayantes, des corps étendus sur la route pleins de sang, nous avons entendu des cris de lamentation et de souffrance. Soudain, j'ai entendu une voix qui m'appelait. C'était notre voisin Abou Redha qui me demandait de l'aider. Il m'a dit: «Ils nous ont massacrés, ils ont violé nos filles et ils ont pris tous les enfants entre 12 et 16 ans.» Puis il m'a demandé de quitter notre maison, car ils reviendraient encore une fois pour tuer tous ceux qui resteraient dans le camp. Pendant que je me demandais qui avait commis toutes ces atrocités, une voix m'a surpris: «Vous êtes encore en vie, bande de chiens?»

    Nous avons couru à la maison pour raconter cet incident terrible. Mon père a alors dit qu'il ne nous arriverait pas plus que ce qui nous est destiné par Dieu, que c'est lui qui nous crée et il fait de nous ce qu'il veut.
    Nous sommes restés chez nous jusqu'à l'aube du lendemain. Le vendredi 17 septembre, vers 16 h 30, notre voisine, qui avait passé la nuit chez nous, est montée, en compagnie de mon frère de 11 ans, sur le toit de notre maison pour voir ce qui se passait, afin que nous puissions décider si nous devions rester à la maison ou la quitter. Lorsqu'ils sont montés, ils ont été vus par des miliciens qui étaient sur une colline proche. Ils ont eu peur et ils sont redescendus en vitesse pour nous dire ce qu'ils avaient vu. Quelques instants plus tard, nous avons entendu quelqu'un frapper à la porte. Mon père a demandé: «Qui est là?» Ils ont dit: «Nous sommes des Israéliens et nous voulons fouiller la maison.» Mon père a ouvert la porte. Il y avait 13 soldats armés. Quelques-uns sont entrés et nous ont encerclés, d'autres sont montés sur le toit de la maison et les derniers sont restés à l'extérieur.
    Je me suis mise avec ma petite sœur à côté de mon père pendant que mes autres frères et sœurs se sont mis à côté de notre mère et de la voisine. Mon père les a bien reçus et les a invités à s'asseoir. Un des hommes a dit: «Nous voulons prendre tout ce qui se trouve dans votre maison.» Alors, je lui ai demandé: «Pourquoi voulez-vous tout prendre, après nous avoir pris la chose la plus chère, notre terre, que voulez-vous encore prendre?» Mon père l'a supplié: «Prends tout ce que tu veux sauf mes enfants.» Le soldat l'a lors frappé si fort au visage qu'il s'est mis à saigner. Je n'ai pas pu me contrôler et j'ai commencé à crier: «Comment pouvez-vous frapper un homme aussi âgé que mon père?» Ils m'ont alors frappée et jetée au sol. J'ai senti de terribles douleurs et j'ai commencé aussi à frapper le soldat qui m'avait attaquée. Ils ont alors pris tout notre argent et nos bijoux, même l'alliance de mon père. L'un d'eux nous a ordonné de rentrer dans une des chambres, de regarder vers le mur et de ne pas nous retourner.

    Ma petite sœur d'un an et demi a levé la main et demandé à ma mère de la prendre dans ses bras, car elle était effrayée. Alors, ils ont commencé à tirer sur nous. Ma petite sœur a reçu une balle dans la tête. Mon père a été touché à la poitrine mais était encore en vie. Mes frères et sœurs Chadli, 3 ans, Farid, 8 ans, Bassam, 11 ans, Hajer, 7 ans et Chadia, 1 an 1/2 ainsi que notre voisine sont morts sur le coup.
    Seuls mes deux frères Maher, 12 ans et Ismaïl, 9 ans sont restés indemnes parce qu'ils étaient cachés dans les toilettes. Ma sœur Nihad, 16 ans et ma mère n'ont pas été grièvement touchées. Et moi, j'étais paralysée.
    Les soldats, qui croyaient que nous étions tous morts, sont partis. Nous avons commencé à vérifier qui était encore en vie et qui était mort. Nous avons demandé à ma mère, à mon frère et à ma sœur d'aller chercher des secours. Moi, je suis restée avec mon père qui était grièvement blessé. Nous étions entourés par les cadavres des membres de notre famille. C'était un moment horrible que je n'oublierai jamais.

    Vers 10 heures du matin, 3 soldats sont revenus pour prendre l'argent qu'ils avaient oublié à l'intérieur de la maison. Ils ont vu que je bougeais encore et que j'essayais de me rapprocher de mon père. Ils ont commencé à m'insulter et à m'humilier, puis ils m'ont dit: «Regarde bien ce qu'on va te faire devant ton père.» Ils m'ont alors violée l'un après l'autre sous les yeux de mon père et ensuite, ils m'ont tiré dessus, me blessant à la main gauche. Puis ils sont partis.
    Mon père a dit: «Que Dieu te vienne en aide, ma fille», puis il a rendu l'âme, car il ne pouvait supporter de voir ce qui m'était arrivé. C'était horrible, d'autant plus que j'ai vécu ça sous les yeux de mon père. Ils sont revenus une nouvelle fois le soir et ils étaient fous furieux de me voir encore en vie et en train de boire. Ils m'ont tiré deux fois dessus, me touchant à la tête. Je me suis alors évanouie. J'ai été réveillée par le miaulement des chats qui tournaient autour des cadavres. Avec ma main indemne, j'ai essayé de recouvrir les corps avec des couvertures, mais je n'y suis pas parvenue.

    Dans la matinée du jour suivant, le samedi 18 septembre, les soldats sont à nouveau revenus. J'ai alors fait semblant d'être morte. Le dimanche matin, un soldat libanais est venu pour demander des nouvelles de membres de sa famille. J'ai alors crié pour demander de l'aide. Je ne pouvais plus parler lorsque ce soldat a enlevé son manteau pour couvrir mon corps nu et m'emmener avec lui. En sortant du camp, j'ai vu des cadavres égorgés et enflés, et pendant tout le chemin, je n'entendais que cris et lamentations.
    Le soldat m'a déposée à la Croix-Rouge. Ils m'ont directement branché un appareil de respiration artificielle. Ils m'ont ensuite emmenée dans un hôpital où ils ont refusé de me recevoir. Finalement, ils m'ont emmenée à l'hôpital de l'Université américaine de Beyrouth.»

    QU'ALLAH raza ya jel LUI ACCORDE SA BENEDICTION ET NOUS PARDONNE.AMINE
    Dernière modification par aygher, 31 mars 2010, 15h58.
    "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

  • #2
    Selon les sources, ce sont de 700 à 3500 Palestiniens et Libanais chiites qui ont été massacrés dans les camps de Sabra et Chatila du 16 au 18 septembre 1982. Trois groupes ont participé au massacre: l'armée israélienne, les miliciens des Forces libanaises de Béchir Gemayel et Elie Hobeika et les “harkis” libanais de l'armée israélienne commandés par le major Haddad, chef de l'Armée du Liban sud, et le capitaine Camille Khoury..

    CONTEXTE DU MASSACRE:

    Le 6 juin, l'armée israélienne déclenche l'Opération Paix en Galilée et envahit le Liban. Le prétexte pour cette opération préparée de longue date est la tentative d'assassinat de l'ambassadeur israélien à Londres, Argov, le 4 juin. Après avoir annoncé son intention de pénétrer de 40 km dans le territoire libanais, le commandement militaire, sous la direction du ministre de la Défense Ariel Sharon, met à exécution un plan plus ambitieux préparé depuis plusieurs mois. Après avoir occupé le sud du pays et y avoir détruit la résistance palestinienne et libanaise, tout en commettant de nombreuses exactions contre la population civile, les troupes sionistes effectuent une percée jusqu'à Beyrouth. Dès le 18 juin, elles encerclent les forces armées de l'OLP retranchées dans Beyrouth-Ouest.
    L'offensive israélienne, et notamment les bombardements intensifs de Beyrouth, ont fait, selon des statistiques libanaises, 18 000 morts et 30 000 blessés, pour la plupart des civils.

    Après 2 mois de combats, un cessez-le-feu est négocié par l'intermédiaire de Philip Habib, émissaire des États-Unis. Il est convenu que l'OLP évacuera Beyrouth sous la supervision d'une force multinationale qui se déploiera dans la partie évacuée de la ville. Les accords envisagent que Beyrouth-Ouest soit éventuellement investi par l'armée libanaise et des garanties américaines sont données à la direction de l'OLP pour la sécurité des civils dans les camps après son départ. L'évacuation de l'OLP s'achève le 1er septembre 1982. Les forces multinationales quittent Beyrouth le 10 septembre. Le 11, Sharon déclare que “2 000 terroristes” restent encore dans les camps de réfugiés palestiniens autour de Beyrouth.

    Le mardi 14 septembre, un attentat coûte la vie au leader des Forces libanaises, Béchir Gemayel, qui vient d'être élu Président de la République. Le lendemain, l'armée israélienne envahit Beyrouth-Ouest, encerclant et bouclant les camps de Sabra et Chatila, habités uniquement par des civils palestiniens et libanais, puisque l'intégralité des résistants armés (plus de 14 000 hommes) ont évacué Beyrouth et sa banlieue. Le 14 septembre, le général Eytan a d'ailleurs déclaré devant la Commission des Affaires étrangères de la Knesset: «Il ne reste plus à Beyrouth que quelques terroristes et un petit bureau de l'OLP.»
    L'intention d'envoyer les milices phalangistes dans Beyrouth-Ouest avait déjà été annoncée par Sharon le 9 juillet 1982. C'est sans doute lors d'une rencontre à Bikfaya le 12 septembre que Sharon et Gemayel ont conclu un accord autorisant les Forces libanaises à «nettoyer» les camps palestiniens.
    Sharon déclarera le 22 septembre devant la Knesset que l'entrée des Phalangistes dans les camps fut décidée le mercredi 15 septembre à 15h30. Selon Sharon, le commandant israélien avait reçu l'instruction suivante: «Il est interdit aux forces de Tsahal d'entrer dans les camps de réfugiés. Le ratissage et le nettoyage des camps seront effectués par les Phalanges ou l'armée libanaise.»
    Dès l'aube du 15 septembre, des chasseurs-bombardiers israéliens ont commencé à survoler Beyrouth-Ouest à basse altitude et les troupes ont commencé leur entrée dans la zone. Dès 9 heures du matin, Sharon est sur place pour diriger personnellement la poursuite de la percée israélienne. Il s'installe au QG de l'armée, au carrefour de l'ambassade du Koweït, à la limite de Chatila. Du toit de cet immeuble de six étages, on peut parfaitement observer la ville et les camps de Sabra et Chatila.
    Dès midi, les camps de Sabra et Chatila sont encerclés par des tanks et des soldats israéliens. Ceux-ci installent tout autour des camps des points de contrôle permettant de surveiller tout entrée et sortie des camps. En fin d'après-midi et en soirée, les camps sont bombardés d'obus.

    LE MASSACRE:

    Le jeudi 16, l'armée israélienne contrôle tout Beyrouth-Ouest. Son porte-parole déclare: « Tsahal contrôle tous les points stratégiques de Beyrouth. Les camps de r éfugiés, incluant les concentrations de terroristes, sont encerclés et fermés.» Le haut commandement de l'armée émet l'ordre n°6: «Le ratissage etle nettoyage des camps sera effectué par les Phalangistes ou l'armée libanaise.»
    Pendant la matinée, des obus sont tirés sur les camps depuis les hauteurs environnantes et des snipers israéliens, postés autour, tirent sur des personnes se trouvant dans les rues.
    Vers midi, le commandement militaire israélien donne aux Forces libanaises d'Hobeika le feu vert pour entrer dans les camps. Peu après 17 heures, une unité d'environ 150 Phalangistes entre par le sud et le sud-ouest dans le camp de Chatila.
    Lorsque le général Drori appelle Sharon et lui dit: «Nos amis avancent dans les camps. Nous avons coordonné leur entrée», celui-ci répond: «Félicitations! L'opération de nos amis est approuvée.»
    Pendant 40 heures, jusqu'au matin du samedi 18 septembre, dans les camps encerclés et bouclés, les miliciens phalangistes vont violer, tuer, blesser, saccager et piller. Toutes les victimes seront des civils, essentiellement des femmes, des enfants et des vieillards. Ces actes sont accompagnés ou suivis de rafles systématiques, avalisées ou renforcées par l'armée israélienne, de dizaines ou peut-être même de centaines de civils, qui disparaîtront purement et simplement.
    Durant toute l'action, l'armée israélienne, parfaitement au courant de ce qui se passait, a fourni une aide directe en empêchant les civils de fuir les camps et en organisant un éclairage constant des camps durant la nuit, par des fusées éclairantes lancées par des hélicoptères et des mortiers. Ses chefs étaient en contact permanent avec les chefs des milices commettant le massacre.
    «Un acte de génocide»
    Dernière modification par aygher, 31 mars 2010, 15h59.
    "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

    Commentaire


    • #3
      Les chiffres des victimes varieront entre 700 (chiffre officiel israélien) et 3 500 (chiffre donné par le journaliste israélien Amnon Kapeliouk. Le chiffre exact ne pourra jamais être déterminé: un grand nombre de cadavres ont été enterrés par les miliciens eux-mêmes sous les décombres des immeubles qu'ils ont rasés au bulldozer, plus de 1 000 personnes ont été enterrées dans des fosses communes par la Croix-Rouge ou dans des cimetières de Beyrouth par leurs proches. En outre, les 17 et 18 septembre, des centaines de personnes ont été emmenées vivantes dans des camions et ont disparu.
      La Knesset, en réponse à une manifestation de 400 000 personnes à Tel Aviv, a nommé en septembre 1982 une commission d'enquête présidée par Itzhak Kahan. Cette commission a conclu que «le ministre de la Défense portait une responsabilité personnelle» dans le massacre. Sur l'insistance de la Commission et des manifestations qui ont suivi son rapport, Sharon démissionne de son poste mais reste au gouvernement comme ministre sans portefeuille. La manifestation pacifiste qui a immédiatement précédé sa “démission” a été attaquée à la grenade par ses partisans. Un jeune manifestant, Emile Grunzweig fut tué et Avraham Burg, actuel président de la Knesset, fut blessé.
      Depuis le massacre, les victimes et les survivants n'ont bénéficié d'aucune instruction judiciaire, ni au Liban ni en Israël ni ailleurs.

      Le 16 décembre 1982, l'Assemblée générale des Nations unies adoptait, à une majorité écrasante, une résolution décidant que ce «massacre est un acte de génocide.»
      En 2001, 23 survivants de Sabra et Chatila déposaient devant la justice belge une plainte contre Sharon, Yaron et consorts pour «actes de génocide, crimes contre l'humanité, crimes portant atteinte aux personnes et aux biens protégés par les conventions signées à Genève le 12 août 1949.» Cette plainte était rendue possible par une loi belge du 16 juin 1993, modifiée par la loi du 10 février 1999, permettant de poursuivre en Belgique toute personne soupçonnée de génocide ou de crimes contre l'humanité. En juin 2002, le Tribunal de Bruxelles se déclarait incompétent dans la mesure où les personnes incriminées ne résidaient pas sur le territoire belge. Les plaignants ont fait appel de cette décision.

      LES ISRAELIENS ONT ILS PARTICIPE DIRECTEMENT?

      Le chef des milices des Forces libanaises, le criminel de guerre Elie Hobeika ne pourra plus jamais témoigner: il a été abattu, sans doute par le Mossad, le 25 janvier 2002. Le premier responsable de ce massacre, le général Ariel Sharon, est Premier ministre. Selon Alain Ménargues, correspondant de Radio-France à Beyrouth, les premiers à pénétrer dans les camps ont été les membres d'une unité de commandos israéliens, qui ont exécuté 63 Palestiniens figurant sur une liste de personnes à exécuter, avocats, médecins, enseignants et infirmières. Puis les Israéliens ont laissé la place à une deuxième vague de tueurs de l'Armée du Liban sud, commandée par le major Haddad.

      L'unité chargée de continuer le nettoyage était dirigée par le capitaine Camille Khoury. Après le retour de cette deuxième équipe, l'état-major israélien a demandé à l'état-major des Forces libanaises de finir le "travail". C'est alors qu'intervient Elie Hobeika, chef du service de renseignement de Béchir Gemayel, assassiné le 14 septembre. C'est la "troisième équipe" qui va commettre le plus d'horreurs.


      La Cour de cassation belge a décidé de recevoir la plainte contre le criminel Sharon - par Ginette Hess-Skandrani

      24/02/03 La Cour de cassation belge a estimé, le 12 février 2003 que le Premier ministre israélien pouvait finalement être poursuivi en Belgique, pour crimes contre l'humanité pour autant qu'il ne soit plus en exercice de ses fonctions. Le parquet belge avait déjà jugé recevable le 1er juillet 2001 la plainte déposée pour "crimes de guerre" pour sa responsabilité dans le massacre des réfugiés palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila, avant de statuer sur sa recevabilité qui avait été mise en doute. Les parties civiles et leurs avocats n'ont pas abandonné le combat et ont finalement réussi à faire annuler la précédente décision par la plus haute instance judiciaire belge. Cette décision a immédiatement provoqué la colère de l'État sioniste qui a rappelé son ambassadeur.

      Les parties civiles
      23 personnes, de nationalité palestinienne et libanaise, se sont constituées partie civile contre MM Ariel Sharon, Amos Yaron et autres responsables israéliens et libanais des massacres, tueries, viols et disparitions de populations civiles qui ont eu lieu à Beyrouth (Liban) du jeudi 16 au samedi 18 septembre 1982 dans la région des Camps de Sabra et Chatila.
      La présente plainte est introduite conformément à la loi du 16 juin 1993 (modifiée par la loi du 10 février 1999) relative à la répression des violations graves du droit international humanitaire du chef de :
      - actes de génocide
      - crimes contre l'humanité
      - crimes portant atteinte aux personnes et aux biens protégés par les conventions de Genève du 12 août 1949.
      La plainte est également fondée sur le droit coutumier international et sur le jus cogens par rapport aux mêmes crimes. Par ces crimes, les requérants ont été personnellement blessés et/ou ont perdu des membres proches de leur famille ou des biens.
      Dernière modification par aygher, 31 mars 2010, 15h59.
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      • #4
        LES FAITS:

        Le 6 juin 1982 l'armée israélienne a envahi le Liban. L'opération préparée de longue date, sous la direction du ministre de la Défense, Ariel Sharon, a été baptisée "Paix en Galilée". Après avoir occupé le Sud du pays, et y avoir détruit la résistance palestinienne et libanaise, tout en commettant déjà une série d'exactions contre la population civile, les troupes israéliennes ont effectué une percée jusqu'à Beyrouth, encerclant à partir du 18 juin 1982 les forces armées de l'O.L.P. retranchées dans la partie ouest de la ville. L'offensive israélienne et notamment les bombardements intensifs sur Beyrouth auraient occasionné, selon des statistiques libanaises, 16 000 morts et 30 000 blessés, en grande majorité des civils.
        Après deux mois de combat, un cessez-le-feu a été négocié par l'émissaire des USA Philippe Habib. Il a été convenu que l'O.L.P. évacuerait Beyrouth sous la supervision d'une force multinationale qui se déploierait dans la partie évacuée de la ville. Des garanties américaines avaient été données au leadership palestinien pour la sécurité des civils dans les camps après leur départ. L'évacuation de l'O.L.P. s'est terminée le 1er septembre 1982.
        Le 10 septembre, les forces multinationales ont quitté Beyrouth. Le lendemain M. Ariel Sharon annonçait que "deux mille terroristes" restaient encore dans les camps de réfugiés palestiniens autour de Beyrouth. Le mercredi 15 septembre, après l'assassinat la veille du président Bachir Gemayel, l'armée israélienne occupait Beyrouth-ouest, "encerclant et bouclant" les camps de Sabra et Chatila, habités uniquement par une population civile palestinienne et libanaise, l'entièreté des résistants armés (plus de 14 000 personnes) ayant évacué Beyrouth et sa banlieue.*
        Dès l'aube du 15 septembre, des chasseurs-bombardiers israéliens ont commencé à survoler Beyrouth-ouest à basse altitude et les troupes israéliennes ont entamé leur entrée à Beyrouth-ouest. A partir de 9 heures du matin, le général Sharon a été sur place pour diriger personnellement la poursuite de la percée israélienne, et s'est installé au quartier général de l'armée au carrefour de l'ambassade du Koweït, situé à la limite de Chatila. Du toit de cet immeuble de 6 étages, on pouvait parfaitement observer la ville et les camps de Sabra et Chatila.
        Dès midi, les camps de Sabra et Chatila, qui forment en réalité une seule zone de camps de réfugiés au sud de Beyrouth-ouest, sont encerclés par des chars et par des soldats israéliens, qui installent tout autour des camps des points de contrôle permettant de surveiller les entrées et les sorties. Durant la fin de l'après- midi et la soirée les camps sont bombardés au tir d'obus. Un communiqué du porte-parole de Tsahal déclare : "Nous contrôlons tous les points stratégiques de Beyrouth. Les camps de réfugiés, incluant les concentrations de terroristes sont encerclés et fermés".
        Au matin du 6 septembre, des obus sont tirés vers les camps depuis les hauteurs environnantes et des tireurs israéliens, postés autour tirent sur des personnes se trouvant dans les rues. Vers midi le commandement militaire israélien donne aux milices phalangistes le feu vert pour l'entrée dans les camps. Peu après 17 heures, une unité d'environ 150 phalangistes entre par le sud et le sud-ouest dans le camp de Chatila. Lorsque le général Drori appelle par téléphone Ariel Sharon et lui annonce "Nos amis avancent dans les camps. Nous avons coordonné leur entrée", ce dernier répond : "Félicitations!, l'opération de nos amis est approuvée" *
        Pendant 40 heures, dans les camps "encerclés et bouclés", les miliciens phalangistes vont violer, tuer, blesser un très grand nombre de civils non armés, en majorité des enfants, des femmes et des vieillards. Ces actions sont accompagnées ou suivies de rafles systématiques, avalisées ou renforcées par l'armée israélienne donnant lieu à des dizaines de disparitions. Jusqu'au matin du samedi 18 septembre 1982, l'armée israélienne, qui savait parfaitement ce qui se passait dans les camps, et dont les dirigeants étaient en contact permanent avec les dirigeants des milices qui perpétraient le massacre, s'est non seulement abstenue de toute intervention, mais a fourni une aide directe en empêchant des civils de fuir les camps et en organisant un éclairage constant des camps durant la nuit, moyennant des fusées éclairantes, lancées par des hélicoptères et des mortiers.
        Les chiffres des victimes varieront entre 77O (chiffre israélien) et 3 500 (selon l'enquête menée par le journaliste israélien Kapéliouk). Le chiffre exact ne pourra jamais être déterminé car, environ 1 000 personnes ont été enterrées dans des fosses communes par le C.I.C.R. ou enterrées dans des cimetières de Beyrouth par leurs proches, un grand nombre de cadavres ont été ensevelis sous des immeubles que les miliciens ont détruit aux bulldozers. Par ailleurs, les 17 et 18 septembre des centaines de personnes ont été emmenées dans des camions vers une destination inconnue et ont disparu.

        LA RESPONSABILITE D'ARIEL SHARON:
        Depuis le massacre, les victimes et les survivants n'ont bénéficié d'aucune instruction judiciaire. Sous la pression d'une manifestation, la Knesset a nommé une commission d'enquête en septembre 1982. Malgré les limitations judiciaires de cette commission et en dehors du fait qu'elle n'a auditionné aucune victime, elle a conclu que "le ministre de la Défense était personnellement responsable des massacres".
        Malgré l'évidence du "massacre criminel", qualification du Conseil de Sécurité, et la triste place des massacres de Sabra et Chatila dans la mémoire collective de l'humanité au rang des grands crimes contre l'humanité du XXè siècle, le "responsable personnel" de ces massacres, ses acolytes, et les exécutants, n'ont jamais, jusqu'à ces jours derniers, été poursuivis en justice et punis. Le Conseil de Sécurité des Nations unies a condamné le massacre par la résolution 521 du 19 septembre 1982.
        Cette condamnation a été suivie par une résolution de l'Assemblée générale du 16 décembre 1982 qui a qualifié le massacre d' "acte de génocide".

        LES TEMOIGNAGES:
        Un comité de soutien aux familles victimes et témoins dénommé "Sabra et Chatila" s'est crée en Belgique. Il soutient financièrement et matériellement les témoins. Madame Souad Srour El Mari, Palestinienne ayant sa résidence actuelle à Beyrouth, Région El Horch, a déjà été auditionnée. Elle avait 17 ans à l'époque des faits. Elle a vu massacrer toute sa famille. " Vendredi le 18 septembre vers 16 heures, on a frappé à notre porte. Il y avait 13 soldats armés. Ils ont dit : " Nous sommes des Israéliens et nous voulons fouiller la maison". Ils ont tout pris, puis ils ont commencé à tirer sur nous. Ma petite soeur, Chadia, un an et demi a reçu une balle dans sa tête, mon père a été touché dans sa poitrine et était encore vivant, pendant que mes frères et mes soeurs Chadi (3 ans), Farid (8 ans), Bassam (11 ans), Hajar (7 ans), ainsi que notre voisine étaient déjà morts du premier coup. Ils m'ont violé, l'un après l'autre , devant mon père agonisant".
        Il y a vingt trois autres témoignages, tout aussi affligeants. Certains étaient des enfants au moment des faits. Tous ont été marqués à jamais par cette horreur faisant honte à toute l'humanité.
        Nous espérons que justice sera rendue pour ce crime de génocide tel que défini dans la Convention de 1948.
        Depuis Juillet 2001, les pressions subies par le Ministère public belge n'ont pas cessé. Entre les pays européens, Israël, les communautés juives européennes et états-uniennes, tous ont essayé de critiquer cette loi belge de "compétence universelle" datant de 1993 et révisée en 1999 par le Parlement. Le Ministère public a fait état de problèmes de constitutionnalité, mais l'avocat général a estimé que la justice belge était en droit de poursuivre Sharon.
        Mais le procès a été plusieurs fois reporté. Le 6 mars 2002, la Cour d'appel de Bruxelles a reporté sa décision sur la légalité des poursuites engagées. Ce report était demandé par les parties civiles ainsi que par la défense du Premier ministre israélien afin de débattre des conséquences juridiques de l'arrêt rendu par la Cour internationale de justice de la Haye, le 14 février, reconnaissant l'immunité des ministres en exercice et qui a été vivement critiqué.
        Les différentes pressions ont failli réussir. Mais c'était sans compter sur la ténacité des avocats, de l'association "Sabra et Chatila" et des associations et collectifs de soutien. Il faut surtout saluer cette loi de " compétence universelle " belge, qui permet de traîner d'anciens dirigeants particulièrement féroces devant la justice. Elle permet surtout de menacer tous ceux qui croient ou qui ont cru en leur impunité.

        ALLAHU AKBAR LES COMPTES SERONT RENDUS INCHA'ALLAH

        * Selon Kapéliouk, Sabra et Chatila : Enquête sur un massacre, Paris, Seuil,1982.
        Dernière modification par aygher, 31 mars 2010, 16h00.
        "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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