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Rencontre nord-africaine sur la lutte antitabac

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  • Rencontre nord-africaine sur la lutte antitabac

    “La lutte contre le tabagisme est une guerre très dure à gagner”, a affirmé le Pr Gérard Dubois, de l’université de Picardie et membre correspondant de l’Académie de médecine en France, lors de la rencontre nord-africaine sur la lutte antitabac.

    Il a ainsi illustré la puissance de l’industrie du tabac, qui réduit l’engagement des spécialistes de la santé contre les dangers des cigarettes à un combat contre des moulins à vent, pour reprendre la remarque d’un confrère tunisien. Il n’en demeure pas moins que selon le Pr Dubois, les actions entreprises dans ce sens font l’effet du goutte-à-goutte qui finissent par remplir un récipient et le faire déborder. Ce qui revient à comprendre que les mises en garde des praticiens de la santé et leurs partisans s’insinuent progressivement dans l’esprit du fumeur jusqu’à lui faire admettre la nécessité de préserver sa santé en renonçant définitivement à la cigarette.

    Le produit le plus consommé.

    Quelque 5 600 milliards d’unités sont grillées, chaque année, par environ 29% de la population mondiale, soit plus de 1,3 milliard de fumeurs. “Chaque million de cigarettes conduit à un décès”, a indiqué le conférencier français. Et puis, selon les résultats d’une étude menée par des experts anglais, fumer fait perdre irrémédiablement dix ans de l’espérance de vie. Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé a établi que le tabac est un facteur de risque de six sur les huit premières causes de mortalité dans le monde, en l’occurrence les cardiopathies ischémiques, les maladies cérébrovasculaires, les infections des voies respiratoires basses, les broncho-pneumopathies chroniques obstructives et les cancers de la trachée. Uniquement, 5% de la population mondiale vit dans des pays qui les protègent efficacement contre ce fléau.

    À ce titre, une série de mesures est préconisée pour diminuer la consommation du tabac, car il ne sied pas “de prohiber totalement le commerce du tabac, ni de le laisser libre. Il doit être contrôlé”.

    L’interdiction de la publicité sur le tabagisme a permis aux 14 pays, qui l’appliquent, d’obtenir un abaissement des niveaux de vente des cigarettes de l’ordre de 9%, contre 1% dans le reste du monde. L’augmentation du prix des cigarettes constitue une bonne motivation pour arrêter de fumer. Il est évident, en outre, que le tabagisme passif est autant nocif, d’où l’impératif de protéger l’environnement des non-fumeurs.

    L’OMS a évalué à 200 000 le nombre de personnes qui décèdent, chaque année, suite à leur exposition à la fumée sur leur lieu de travail. Sur ce plan-là, l’interdiction de fumer dans les lieux publics et surtout de travail a conduit à une diminution sensible des symptômes d’irritation chez les non-fumeurs et à une baisse notable des hospitalisations pour infarctus de myocarde.

    Il s’agit aussi, en matière d’actions contre le tabagisme, de s’opposer à l’ingérence de l’industrie du tabac dans les politiques de santé des États, d’interdire la vente de cigarettes aux personnes âgées de moins de 16 ans au même titre que l’alcool, mettre des avertissements graphiques sur les emballages des produits de tabac afin de décourager les fumeurs et d’utiliser davantage les recettes perçues sur les taxes imposées à la cigarette…

    L’autre versant de la lutte contre le tabagisme doit être orienté vers le consommateur lui-même, qui regrette, dans 89% des cas, d’après les résultats d’une enquête française réalisée en 2008 et présentée par le Pr Dubois, d’avoir été tenté par la première cigarette. 72% des fumeurs ont essayé de décrocher de l’accoutumance à la nicotine au moins une fois. 80% d’entre eux estiment important de ne pas donner le mauvais exemple à leurs enfants tandis que 60% avancent des considérations pécuniaire (prix du paquet de cigarette dissuasif). “Le fait de parler du sujet est essentiel”, a attesté le Pr Dubois, dans une évocation du rôle des médias, mais aussi leur rôle dans l’aide au sevrage tabagique.

    À ce propos, il a estimé que les praticiens de la santé ne s’impliquent pas assez. “On ne dit pas à l’héroïnomane : c’est bien d’arrêter et on le laisse partir, mais on l’aide. C’est pareil pour le fumeur”, a suggéré le membre de l’Académie française de médecine.

    Par Liberté
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