PRÉCIS DE L’HISTOIRE
DE L’AFRIQUE SEPTENTRIONALE
(BERBÉRIE)
PREMIÈRE PARTIE
PÉRIODE ANTIQUE
JUSQU’À 642 DE L’ÈRE CHRÉTIENNE
Temps primitifs. — Les Phéniciens s’établissent en Afrique. — Fon-
dation de Cyrène par les Grecs. — Données géographiques d’Hérodote. —
Prépondérance de Karthage. — Découvertes de l’amiral Hannon. — Organi-
sation politique de Karthage. — Conquêtes de Karthage dans les îles et sur
le littoral de la Méditerranée. — Guerres de Sicile. — Révolte des Berbères.
— Suite des guerres de Sicile. — Agathocle, tyran de Syracuse. — Il porte la
guerre en Afrique. — Agathocle évacue l’Afrique. — Pyrrhus, roi de Sicile.
— Nouvelles guerres dans cette île. — Anarchie en Sicile.
TEMPS PRIMITIFS. — L’incertitude la plus grande règne sur les
temps primitifs de l’histoire de la Berbérie. Le nom de l’Afrique est à
peine prononcé dans la Bible, et si, dans les récits légendaires tels que
ceux d’Homère, la notion de ce pays se trouve plusieurs fois répétée, les
détails qui l’accompagnent sont trop vagues pour que l’histoire positive
puisse s’en servir. Sur la façon dont s’est formée la race aborigène de
l’Afrique septentrionale, on ne peut émettre que des conjectures, et l’hy-
pothèse la plus généralement admise est qu’à un peuple véritablement
autochtone que l’on peut appeler chamitique, s’est adjoint un double élé-
ment arian (blond) et sémitique (brun), dont le mélange intime a formé
la race berbère, déjà constituée bien avant les temps historiques.
L’antiquité grecque n’a commencé à avoir de détails précis sur la
partie occidentale de l’Afrique du nord que par ses navigateurs, lors de
ses tentatives de colonisation en Égypte et sur les rivages de la Méditer-
HISTOIRE DE L’AFRIQUE
nommé suffète, arrive avec une ? otte nombreuse devant Syracuse, force
l’entrée du port et coule les vaisseaux ennemis (396). L’année suivante, il
revient en force, s’empare de Motya, de Messine, de Catane, de presque
toute l’île, vient mettre le siège devant Syracuse et porte le ravage dans
la contrée environnante. Au moment où il est sur le point de triompher
de son ennemi, la peste éclate dans son armée. Denys pro? te de cette cir-
constance pour attaquer les Karthaginois démoralisés, les bat sur terre et
sur mer et force le suffète à souscrire à une capitulation qui consacre la
perte de toutes ses conquêtes. Ainsi ? nit cette campagne si brillamment
commencée(Diodore)
.
RÉVOLTE DES BERBÈRES. — A la nouvelle de ce désastre, les
indigènes de l’Afrique croient que le moment est tenu de reconquérir
leur indépendance. Ils se réunissent en grandes masses et viennent tu-
multueusement attaquer Karthage (395). Tunis tombe en leur pouvoir
et la métropole punique se trouve exposée au plus grand danger. Mais
bientôt la discorde se met parmi ces hordes sans chefs, qui ne veulent
obéir à aucune règle, et ce rassemblement se fond et se désagrège. Ainsi
nous verrons constamment les Berbères pro? ter des malheurs dont leurs
dominateurs sont victimes pour se lever coutre eux : la révolte éclate
comme la foudre; mais bientôt la désunion et l’indiscipline font leur œu-
vre, la réunion se dissout en quelques jours et les indigènes retombent
sous le joug de l’étranger(Diodore)
Par Ernest Mercier
DE L’AFRIQUE SEPTENTRIONALE
(BERBÉRIE)
PREMIÈRE PARTIE
PÉRIODE ANTIQUE
JUSQU’À 642 DE L’ÈRE CHRÉTIENNE
Temps primitifs. — Les Phéniciens s’établissent en Afrique. — Fon-
dation de Cyrène par les Grecs. — Données géographiques d’Hérodote. —
Prépondérance de Karthage. — Découvertes de l’amiral Hannon. — Organi-
sation politique de Karthage. — Conquêtes de Karthage dans les îles et sur
le littoral de la Méditerranée. — Guerres de Sicile. — Révolte des Berbères.
— Suite des guerres de Sicile. — Agathocle, tyran de Syracuse. — Il porte la
guerre en Afrique. — Agathocle évacue l’Afrique. — Pyrrhus, roi de Sicile.
— Nouvelles guerres dans cette île. — Anarchie en Sicile.
TEMPS PRIMITIFS. — L’incertitude la plus grande règne sur les
temps primitifs de l’histoire de la Berbérie. Le nom de l’Afrique est à
peine prononcé dans la Bible, et si, dans les récits légendaires tels que
ceux d’Homère, la notion de ce pays se trouve plusieurs fois répétée, les
détails qui l’accompagnent sont trop vagues pour que l’histoire positive
puisse s’en servir. Sur la façon dont s’est formée la race aborigène de
l’Afrique septentrionale, on ne peut émettre que des conjectures, et l’hy-
pothèse la plus généralement admise est qu’à un peuple véritablement
autochtone que l’on peut appeler chamitique, s’est adjoint un double élé-
ment arian (blond) et sémitique (brun), dont le mélange intime a formé
la race berbère, déjà constituée bien avant les temps historiques.
L’antiquité grecque n’a commencé à avoir de détails précis sur la
partie occidentale de l’Afrique du nord que par ses navigateurs, lors de
ses tentatives de colonisation en Égypte et sur les rivages de la Méditer-
HISTOIRE DE L’AFRIQUE
nommé suffète, arrive avec une ? otte nombreuse devant Syracuse, force
l’entrée du port et coule les vaisseaux ennemis (396). L’année suivante, il
revient en force, s’empare de Motya, de Messine, de Catane, de presque
toute l’île, vient mettre le siège devant Syracuse et porte le ravage dans
la contrée environnante. Au moment où il est sur le point de triompher
de son ennemi, la peste éclate dans son armée. Denys pro? te de cette cir-
constance pour attaquer les Karthaginois démoralisés, les bat sur terre et
sur mer et force le suffète à souscrire à une capitulation qui consacre la
perte de toutes ses conquêtes. Ainsi ? nit cette campagne si brillamment
commencée(Diodore)
.
RÉVOLTE DES BERBÈRES. — A la nouvelle de ce désastre, les
indigènes de l’Afrique croient que le moment est tenu de reconquérir
leur indépendance. Ils se réunissent en grandes masses et viennent tu-
multueusement attaquer Karthage (395). Tunis tombe en leur pouvoir
et la métropole punique se trouve exposée au plus grand danger. Mais
bientôt la discorde se met parmi ces hordes sans chefs, qui ne veulent
obéir à aucune règle, et ce rassemblement se fond et se désagrège. Ainsi
nous verrons constamment les Berbères pro? ter des malheurs dont leurs
dominateurs sont victimes pour se lever coutre eux : la révolte éclate
comme la foudre; mais bientôt la désunion et l’indiscipline font leur œu-
vre, la réunion se dissout en quelques jours et les indigènes retombent
sous le joug de l’étranger(Diodore)
Par Ernest Mercier