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    Corruption et népotisme, le mal algérien

    par Kharroubi Habib
    En quoi le comportement d'un responsable qui, usant de son autorité, impose la nomination ou le maintien à un poste d'une personne sur la base que celle-ci est fille ou fils d'un privilégié du régime, serait moins condamnable que celui d'un autre qui se sert de la sienne pour faire octroyer à ses rejetons ou à des proches des marchés publics liés à l'entreprise ou à l'institution qu'il dirige ? Dans les deux cas, cela s'appelle du népotisme. Un fléau qui s'est banalisé en Algérie et se trouve être à l'origine de beaucoup d'affaires scandaleuses de corruption qui éclaboussent certains secteurs d'activité.

    La «famille révolutionnaire», la nomenklatura aux commandes des affaires du pays et plus généralement les privilégiés du système et de son régime ont fait du népotisme le ciment de leur alliance et le mode de sélection de la relève qu'ils préparent pour le pays après eux.

    Au nom d'un droit héréditaire qu'ils se sont octroyés, cette relève est bien entendu dévolue à leurs filles, fils ou proches parents, auxquels ils réunissent les conditions de l'assumer en leur ouvrant les portes des fonctions dirigeantes ou en leur assurant des bases économiques ou financières. Au point que le sésame qui ouvre toutes les portes dans le pays est celui d'être «fils de».

    Faut-il alors s'étonner du crédit qu'a eu le bruit prêtant à Bouteflika l'intention de préparer la dévolution de sa succession à l'un de ses frères ? Il n'a pas en tout cas offusqué ces milieux qui pratiquent à leur niveau et en toute «bonne conscience» le népotisme au profit des leurs.

    Il n'est pas banal dans une Algérie où le népotisme est devenu un droit régalien pour sa classe dirigeante d'apprendre qu'un responsable d'institution ou d'entreprise a décidé de «jeter le tablier» en guise de refus d'une intervention hiérarchique dont la motivation est basée sur ce «droit». C'est pourquoi le directeur général de Mobilis a créé la surprise par son geste qui dénote avec l'acceptation fataliste et souvent intéressée de ce genre d'intervention par d'autres responsables de même statut que lui.

    La décision du désormais ex-patron de Mobilis vaut d'être saluée en tant qu'acte moral et courageux. En tout cas, l'ingérence dont il a refusé le fait accompli renseigne sur les mœurs de copinage et du «service rendu» que cultive notre classe dirigeante. L'on peut, bien entendu, voir dans la démission du directeur général de Mobilis un acte sans portée au regard de la pratique largement établie du népotisme. Mais il reste que c'est à son honneur de ne pas avoir voulu y avoir part. Un exemple pour les autres cadres gestionnaires qui, pour certains, se sont retrouvés au banc de la justice parce qu'ils n'ont pas eu le courage de dire non aux interventions ayant nature de «passe-droit» et au détriment des règles de droit et de gestion qui sont censées régir les institutions ou entreprises dont ils ont la responsabilité.

    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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