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France-Algérie : les incompréhensions économiques

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  • France-Algérie : les incompréhensions économiques

    L’Algérie se plaint que les entreprises françaises n’investissent pas suffisamment. Paris rappelle son rôle de premier investisseur

    C’est une superbe villa dans la banlieue luxueuse d’Alger-Ouest. Banalisée. Et pour cause : AXA Algérie veut rester cachée. Un an et demi que la filiale algérienne du groupe français d’assurances attend, en vain, un feu vert du ministère des finances pour lancer son réseau. « Nous sommes nés deux semaines avant une directive du premier ministre qui a limité la part des investisseurs étrangers à 49 %. Nous étions 100 % AXA. Elle a un effet rétroactif », explique l’un des cadres.

    La relation économique entre Paris et Alger peut se résumer à l’absurdité de cette « affaire AXA » régulièrement sur l’agenda des ministres français venus en Algérie en 2009. D’un côté, le premier ministre Ahmed Ouyahia ne s’est pas privé de rappeler à Claude Guéant, envoyé spécial de Nicolas Sarkozy, le 23 février 2009, le grief le plus fréquent : « Les entreprises françaises n’investissent pas suffisamment en Algérie. »

    De l’autre, l’ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, rappelle que la France y est le premier investisseur, avec 1,3 milliard d’euros cumulés (hors hydrocarbures) depuis 1998. « À peine le tiers des investissements français au Maroc sur la même période », réplique Alger. « Ils ont augmenté de 50 % en 2008», insiste l’ambassadeur.Alstom travaille sur le tramway d’Alger


    Les entreprises françaises emploient 35 000 personnes, soit 100 000 emplois directs et indirects. Peu impressionnant pour le deuxième PIB d’Afrique. « L’Algérie s’est ouverte plus tard que ses voisins », explique un patron de banque française. Le virage patriotique pris par le président Bouteflika dans sa politique économique en 2009 n’a rien arrangé. Les étrangers hésitent à investir. Les Français un peu plus.

    Reste le commerce et les grands contrats. La France est toujours le premier fournisseur, mais la décision de réduire administrativement les importations en août 2009, doublée de l’interdiction du crédit à la consommation, a frappé de plein fouet la région de Marseille. La réalisation de l’autoroute est-ouest (11 milliards de dollars, soit 8 milliards d’euros) a été remportée par les Chinois et les Japonais. Mais Alstom travaille notamment sur le tramway d’Alger et l’électrification du réseau ferroviaire. Suez gère l’eau d’Alger, la Marseillaise de l’eau celle d’Oran.

    La relation économique est restée orpheline de l’implantation emblématique d’une grande entreprise française. Orange a raté deux fois l’achat d’une licence de téléphonie mobile. Total vient d’accepter la règle des 51 %-49 % et s’engage avec Sonatrach dans deux ambitieux projets de pétrochimie. Mais l’accord qui détendra peut-être le climat pourrait bien venir de Renault : le lancement d’une joint-venture pour l’assemblage de modèles «low cost », sur un ancien site Berliet. Alger n’a jamais avalé l’annonce en 2007 de l’implantation à Tanger (nord du Maroc) de l’usine géante Renault-Nissan.

    Amine KADI, à Alger
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