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Avril 2009-avril 2010 : Bouteflika face à la méfiance générale

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  • Avril 2009-avril 2010 : Bouteflika face à la méfiance générale

    Bouteflika vient de boucler sa 73e année en mars dernier comme le mentionne sa biographie officielle. Et en ce mois d’avril, il comptera 11 années de présidence à la tête de l'Algérie

    Le voici donc déjà nanti d’une vie bien remplie et d’un destin politique des plus enviables, bien qu’il ne compte guère solder par anticipation ce bilan personnel.

    Lui qui demeure en droit de bonifier cette longévité jusqu’à 2014 et même au-delà si, bien sûr, certains paramètres lui étaient favorables, aura alors 77 ans dont 15 passées à la tête du pouvoir. Un record absolu par rapport à tous ses prédécesseurs.

    Pour l’ego du personnage, une telle trajectoire sera en soi exceptionnelle mais qu’en sera-t-il du pays qu’il aura dirigé ?

    A moins de faire partie des courtisans impénitents, qui de nos jours se satisfait des bilans globaux, d’une si longue magistrature, lorsque certaines réalisations et quelques actes de gestion sont lourdement hypothéqués ? Quid même des administrés de cet Etat qui sont relégués dans le mépris à travers le silence officiel ?

    En effet, un chef d’Etat qui a choisi depuis un an de ne plus s’adresser directement à l’opinion est-il opportunément en mesure de changer subitement de style en se saisissant d’un anniversaire de sa réélection ?

    La probabilité est mince dans un contexte aussi lourd de bruits et de rumeurs concernant certains de ses ministres. Dans un climat pesant et aggravé par ailleurs par la contestation sur le front social, ce genre d’exercice n’est pas propice.

    Car comment pourra- t-il s’aventurer par le discours tout en évitant d’aborder ces questions ?


    La défection semble, par conséquent, de l’ordre de ses options immédiates sauf qu’il lui sera possible d’y remédier en battant le rappel des troupes trans-partisanes lesquelles se chargeront de l’exégèse habituelle. A partir des voix du FLN et du RND et, pourquoi pas, celles du MSP, la critique sera combattue.

    Mais que reste-t-il, en 2010, de crédit à ces appareils à qui Bouteflika délègue la totalité de sa «parole» jusqu’à s’appuyer sur leur contestable et contestée présence dans l’espace public afin de rassurer, plaider et ramener la confiance dans le pouvoir ? C’est précisément cet effacement, ne lui ressemblant guère d’ailleurs, qui suscite le plus de questions après qu’il eut parvenu en novembre 2008 à se donner des prérogatives régaliennes. A quoi, en vérité, lui sert positivement cette «alliance», jadis bricolée dans un dessein inavouable et qui, au cours de ce 3e mandat, porte en elle tous les défauts d’un écran opaque quand elle se veut son relais ? Un conglomérat qui, à la fois, se divise à l’intérieur et n’existe qu’épisodiquement sur le terrain social. Bien qu’il soit unanimement partagé dans le pays, le diagnostic ne semble pas convaincre le président.

    Et c’est cela qui se traduit par le préjudiciable immobilisme au sommet de l’Etat que l’on connaît. Car enfin, derrière les mots courtois et les formules convenues ponctuant leurs conclaves, comment peut-il ignorer que dans ce ménage à trois il y a bien plus que de la franche compétition. La rivalité sourde entre, notamment, le FLN et le RND n’a-t-elle pas récemment pris les allures de polémique acerbe au sujet d’une certaine initiative d’un groupe parlementaire ?

    La situation est donc inédite pour le chef de l’Etat, confronté à la fissure des solidarités dans la sphère de ses soutiens, sans qu’il sache comment et par quoi re-cimenter le bloc. De ce point de vue, son échec constitue le premier «marqueur » de son nouveau mandat.

    Moins actif que par le passé il affiche un manque d’ascendant vis-à-vis de ses partenaires qui, hier encore, se comportaient comme des godillots dociles tout juste bons à mettre le doigt sur la couture pour exécuter ses décisions ou subir ses remontrances. Face à ce problème à trois variantes, on le découvre hésitant dès le lendemain du scrutin d’avril avec, pour point d’orgue, la reconduction, en mai 2009, du gouvernement contrairement aux usages d’une réélection. De cet acte de pouvoir manqué, date, d’une certaine manière, ce désir de ne plus toucher aux équilibres dont il pensait qu’ils lui étaient acquis pour toujours. Dans un gouvernement où, hormis le carré de ses proches (Zerhouni, Khelil, Temar et Sellal) qui n’ont pas d’étiquettes partisanes, le reste des ministres est encarté dans les appareils de l’alliance. Un melting- pot où l’on a fini par ne plus savoir travailler ensemble au fur et à mesure que les divergences entre les leaders de chaque «maison » s’amplifiaient.

    L’absence d’une forte synergie dans l’exécutif découlant du désordre de l’alliance, il n’a d’autre choix, pour la suite de son mandat, qu’à recadrer cette fameuse «majorité présidentielle» qu’il contrôle de moins en moins correctement. Mais comment tempérera-t-il le forcing d’un FLN affichant clairement sa légitimité de courant majoritaire ?

    Dans le même temps, par quel procédé parviendra-t-il à rassurer les islamistes organiques du MSP avant qu’ils ne passent à l’opposition ? Quant au RND, dont il sait qu’il est un appareil de l’administration tout en étant inapte au placardage, il aura besoin de beaucoup de diplomatie pour ne pas braquer son jouteur d’élite : Ouyahia de son nom.

    L’embarras est de taille pour un président abordant sa douzième année dans la magistrature de l’Etat. Lui, à qui il est imputé cette année blanche au cours de laquelle il a été totalement transparent, est désormais le seul en mesure à mettre un terme au désordre d’en haut.

    Par Boubakeur Hamidechi, Le Soir

  • #2
    En effet, un chef d’Etat qui a choisi depuis un an de ne plus s’adresser directement à l’opinion
    Ce qui montre la haute estime que témoigne sa majesté à ses éminents sujets!!! [...] qui à n'en pas douter le rééliront indéfiniment et au besoin, lui donneront un mandat de présidentissime à vie et feront de lui un monarque inaugurant une dynastie héréditaire avec une floppée de princes et de princesses made in Tlemcen!...
    Adieu la République Algérienne et bonjour la Daaoula Bouhefflikia!
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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    • #3
      L’absence d’une forte synergie dans l’exécutif découlant du désordre de l’alliance, il n’a d’autre choix, pour la suite de son mandat, qu’à recadrer cette fameuse «majorité présidentielle» qu’il contrôle de moins en moins correctement. Mais comment tempérera-t-il le forcing d’un FLN affichant clairement sa légitimité de courant majoritaire ?

      En rappelant au "FLN" qu'il n'a rien de l'historique et qu'il pourrait sortir les dossiers
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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