Aux États-Unis, la religion est carrément une business à but lucratif, et une grosse en plus de ça. Elle élève au rang de vertus le profit et l’enrichissement sans borne souhaités et bénis par Dieu, selon les apôtres d’un fondamentalisme chrétien qui n’a de chrétien que le nom.
«Dieu a voulu que vous soyez riche ou pauvre», répètent inlassablement ces vendeurs du temple. Ils font l’éloge de la richesse individuelle, comme certains ici, au Québec, que ma retenue légendaire m’interdit de nommer. Comme ils ont été choisis par Dieu, les PDG évangélistes Pat Robertson, Billy Graham et compagnie sont évidemment multimillionnaires et sont propriétaires de transnationales de la religion qui comptent de nombreuses filiales, même dans les paradis fiscaux. Ces transnationales offrent à gros prix des services de consultation touchant les relations de couple, la croissance personnelle, l’éducation des enfants, le traitement de la «maladie mentale» de l’homosexualité, le «crime» de l’avortement, les vertus de l’abstinence avant le mariage, etc.
Ces sectes, car c’est bien ce qu’elles sont, ont toutes un gros département de marketing et embauchent plusieurs détenteurs de MBA d’universités américaines, dont certains proviennent de l’industrie bancaire. En 1998, elles détenaient, aux États-Unis, 1 089 stations de radio et, en 2004, 2 014, sans compter la télévision, où elles ont leurs émissions quotidien*nes. Ils regroupent plus de 60 millions de «fidèles» aux États-Unis seulement. Dans un numéro spécial qui leur a été consacré, la revue améri*caine d’affaires la plus vendue, Business Week, a intitulé son reportage exhaustif du 23 mai 2005 «Evangelical America. Big business. Explosive politics». Le titre du reportage est lourd de signification.
Leurs «explosives politics» comprennent le droit inaliénable de porter une arme, même à l’école, afin de respec*ter la liberté individuelle; l’interdiction, au nom du droit à la vie, de l’avortement qu’ils considèrent comme un crime passible de prison; l’opposition formelle aux mariages gais et à l’homosexualité. Ils sont, évidemment, pour la peine de mort, ils ont appuyé l’invasion américaine de l’Irak et de l’Afghanistan afin de combattre les forces du mal, ils voient les guerres américaines comme des gestes humanitaires et ils favorisent l’impérialisme américain afin de promouvoir «leur» démocratie et «leur» paix dans le monde. Ces fanatiques religieux ont des politiques très conservatrices et, à plusieurs égards, jugent les républicains américains trop mous. Ils ont souvent reproché à Bush de n’être pas allé assez loin dans le nettoyage des programmes sociaux et dans les baisses d’impôts consenties aux pachas afin de rendre le pays et les individus encore plus libres. Ils ont une peur obsessive et maladive de l’État qui, pour eux, rime avec communisme.
Dans ce pays de l’État-néant, où la majorité des services publics sont détenus et gérés par des affairistes – c’est le cas de la santé, de l’éducation, de la sécurité sociale, de la guerre avec ses armées de mercenaires privés (Blackwater) et ses prisons privées – il ne faut pas se surprendre que la religion soit devenue une business payante comme tout le reste. La religion est alors soumise aux «lois naturelles» de l’économie du «libre» marché. On vend de la religion comme on vend des chars et des crottes de fromage. Les évangélistes ne se gênent aucunement pour interpréter de façon intéressée et insensée la Bible en général et les paroles, les épîtres et les sermons des saints, des prophètes et du Christ en particulier. Ils font une lecture littérale et tout simplement odieuse de la Bible, comme le faisaient régulièrement George W. Bush et ses acolytes Dick Cheney, Donald Rumsfeld et Condoleezza Rice. Je suis catholique pratiquant, et pourtant ces gens m’horrifient.
La religion et les affairistes
Énumérons les cas les plus typiques, les plus médiatisés et souvent les plus immon*des. Par exemple, Lloyd Blankfein, président de la banque américaine Goldman Sachs qui, entre autres, a permis à l’État grec de dissimuler sa dette publique, a dit : «Je ne suis qu’un banquier faisant le travail de Dieu.» Un simple banquier peut-être, mais qui s’enrichit sur le dos des autres. Puis, à la suite de la crise financière, dont les banquiers sont responsables, dans un article intitulé «Crise financière : les financiers à l’église», le pasteur Mark Bozzuti-Jones de l’église de la Trinité à Wall Street a dit : «Les financiers s’assoient, prient ou pleurent, à l’évidence épuisés.» Ils pleurent surtout sur leur propre sort, s’entend. Et dans un article de La Presse du 22 janvier 2010 intitulé «Des références à la Bible gravées sur des armes de GI», on apprenait que la firme privée Trijicon était l’instigatrice de cette belle initiative. En vérité, je vous le dis, les Américains ont l’appui de Dieu dans leurs guerres spirituelles du Bien contre le Mal…
Drame humain en Haïti
Il y a le «réputé» télé-évangéliste américain Pat Robertson, ancien candidat à la présidentielle, qui a tout bonnement attribué les récents malheurs d’Haïti au «pacte avec le diable» qu’auraient conclu les esclaves de cette île il y a deux siècles afin de s’affranchir. C’est ce même «religieux» qui, en 2005, avait réclamé à George W. Bush, dont il était un farouche partisan, de faire assassiner le président vénézuélien Hugo Chavez parce que, selon lui, il «voulait faire du Venezuela un tremplin pour l’infiltration communiste et l’extrémiste musulman».
Le «père» Robertson est quoi s’il n’est pas lui-même un intégriste radical? Jésus était évidemment, aux yeux de ces ignorants qui appâtent malheureusement les gens les plus vulnérables de la société, un capitaliste pur et dur. D’ailleurs, la main invisible de l’économie de marché est invisible justement parce qu’elle provient de Dieu. Leurs adep*tes, et seulement eux, la verront une fois rendus au ciel. Un cadeau boni réservé à leurs «fidèles».
Et il y a ce groupe d’évangélistes américains qui a tenté d’enlever et de sortir 33 en-fants haïtiens de leur pays sous prétexte qu’ils étaient tous orphelins. Cependant, un article du 21 février 2010 titrait : «Aucun orphelin parmi les enfants». Qu’à cela ne tienne, la responsable du groupe d’évangélistes, la grande prêtresse Laura Silsby, a prétendu après les faits avoir obtenu l’autorisation des parents et a fini par déclarer se «fier à Dieu». Absolument rien à leur épreuve.
Profiter de la misère des Haïtiens pour kidnapper des enfants au nom de Dieu plutôt que d’aider humainement et financièrement ces familles disloquées par la misère est ignoble. Enfin, dans un article du Devoir du 27 janvier 2010 intitulé «Les sauveurs de la “Bible Belt”, débarquent en Haïti», ces «mercenaires de la foi» se disaient capables de faire la «démons*tration du pouvoir du royaume de Dieu. On va là où Jésus nous appelle.»
Le «doux» John McCain : un saint homme
Un autre modèle de «religio*sité» est cet ancien candidat républicain à la présidence des États-Unis qui avait eu l’idée lumineuse de choisir à la vice-présidence la très «religieuse» Sarah Palin, très portée elle aussi sur la bondieuserie et prête à se servir tout le temps du Christ pour parvenir à ses fins personnelles. John McCain avait aussi prétendu savoir parler «doucement» même s’il avait appelé au bombardement de l’Iran et à la destruction de la Corée du Nord, rapportait La Presse du 8 octobre 2008.
Dans un de ses élans de bonté infinie, «McCain souhaite la mort prochaine de Fidel Castro», titrait La Presse du 23 février 2008. «J’espère qu’il aura l’occasion de rencontrer Karl Marx très vite», a-t-il dit. Fidel ne pourra évidemment pas rencontrer Dieu, contrairement à McCain, car c’est un socialiste et un communiste, des péchés «capitaux» pour McCain. Si Fidel rencontre Karl Marx, ça sera évidemment en enfer.
La relation de l’érudite Sarah Palin avec Dieu
La candidate conservatrice pure et dure à la vice-présidence des États-Unis n’avait jamais voyagé, ignorait que l’Afrique était un continent et tout ce qu’elle savait de la Russie, c’est que ce grand pays se situait en face de son État de l’Alaska, mais tout ça avait peu d’importance. L’important, c’est qu’elle connaissait intimement Dieu, avec qui elle s’entretenait régulièrement.
Par exemple, dans un discours prononcé dans la Wasilla Bible Church, elle avait qualifié la guerre en Irak «d’œuvre de Dieu». Pas l’œuvre de Bush, mais de Dieu, rien de moins. Quant à son éventuelle participation en 2012 à la présidentielle des États-Unis, elle espère que Dieu lui «montrera la voie». Elle est aussi convaincue d’avoir été choisie par John McCain au poste de candidate à la vice-présidence pour des raisons qui dépassent la politique partisane.
«C’est la volonté de Dieu», a-t-elle affirmé, raportait un article paru dans La Presse du 16 janvier 2010. Voyons donc, Sarah ne fait pas et n’a jamais fait de politique partisane! Puis, lors des dernières élections américaines, elle avait déclaré qu’elle plaçait le résultat «entre les mains de Dieu». J’en déduis que c’est la faute de Dieu si McCain et elle ont perdu. Je crois que Palin, McCain et Bush devraient être canonisés de leur vivant.
«Dieu a voulu que vous soyez riche ou pauvre», répètent inlassablement ces vendeurs du temple. Ils font l’éloge de la richesse individuelle, comme certains ici, au Québec, que ma retenue légendaire m’interdit de nommer. Comme ils ont été choisis par Dieu, les PDG évangélistes Pat Robertson, Billy Graham et compagnie sont évidemment multimillionnaires et sont propriétaires de transnationales de la religion qui comptent de nombreuses filiales, même dans les paradis fiscaux. Ces transnationales offrent à gros prix des services de consultation touchant les relations de couple, la croissance personnelle, l’éducation des enfants, le traitement de la «maladie mentale» de l’homosexualité, le «crime» de l’avortement, les vertus de l’abstinence avant le mariage, etc.
Ces sectes, car c’est bien ce qu’elles sont, ont toutes un gros département de marketing et embauchent plusieurs détenteurs de MBA d’universités américaines, dont certains proviennent de l’industrie bancaire. En 1998, elles détenaient, aux États-Unis, 1 089 stations de radio et, en 2004, 2 014, sans compter la télévision, où elles ont leurs émissions quotidien*nes. Ils regroupent plus de 60 millions de «fidèles» aux États-Unis seulement. Dans un numéro spécial qui leur a été consacré, la revue améri*caine d’affaires la plus vendue, Business Week, a intitulé son reportage exhaustif du 23 mai 2005 «Evangelical America. Big business. Explosive politics». Le titre du reportage est lourd de signification.
Leurs «explosives politics» comprennent le droit inaliénable de porter une arme, même à l’école, afin de respec*ter la liberté individuelle; l’interdiction, au nom du droit à la vie, de l’avortement qu’ils considèrent comme un crime passible de prison; l’opposition formelle aux mariages gais et à l’homosexualité. Ils sont, évidemment, pour la peine de mort, ils ont appuyé l’invasion américaine de l’Irak et de l’Afghanistan afin de combattre les forces du mal, ils voient les guerres américaines comme des gestes humanitaires et ils favorisent l’impérialisme américain afin de promouvoir «leur» démocratie et «leur» paix dans le monde. Ces fanatiques religieux ont des politiques très conservatrices et, à plusieurs égards, jugent les républicains américains trop mous. Ils ont souvent reproché à Bush de n’être pas allé assez loin dans le nettoyage des programmes sociaux et dans les baisses d’impôts consenties aux pachas afin de rendre le pays et les individus encore plus libres. Ils ont une peur obsessive et maladive de l’État qui, pour eux, rime avec communisme.
Dans ce pays de l’État-néant, où la majorité des services publics sont détenus et gérés par des affairistes – c’est le cas de la santé, de l’éducation, de la sécurité sociale, de la guerre avec ses armées de mercenaires privés (Blackwater) et ses prisons privées – il ne faut pas se surprendre que la religion soit devenue une business payante comme tout le reste. La religion est alors soumise aux «lois naturelles» de l’économie du «libre» marché. On vend de la religion comme on vend des chars et des crottes de fromage. Les évangélistes ne se gênent aucunement pour interpréter de façon intéressée et insensée la Bible en général et les paroles, les épîtres et les sermons des saints, des prophètes et du Christ en particulier. Ils font une lecture littérale et tout simplement odieuse de la Bible, comme le faisaient régulièrement George W. Bush et ses acolytes Dick Cheney, Donald Rumsfeld et Condoleezza Rice. Je suis catholique pratiquant, et pourtant ces gens m’horrifient.
La religion et les affairistes
Énumérons les cas les plus typiques, les plus médiatisés et souvent les plus immon*des. Par exemple, Lloyd Blankfein, président de la banque américaine Goldman Sachs qui, entre autres, a permis à l’État grec de dissimuler sa dette publique, a dit : «Je ne suis qu’un banquier faisant le travail de Dieu.» Un simple banquier peut-être, mais qui s’enrichit sur le dos des autres. Puis, à la suite de la crise financière, dont les banquiers sont responsables, dans un article intitulé «Crise financière : les financiers à l’église», le pasteur Mark Bozzuti-Jones de l’église de la Trinité à Wall Street a dit : «Les financiers s’assoient, prient ou pleurent, à l’évidence épuisés.» Ils pleurent surtout sur leur propre sort, s’entend. Et dans un article de La Presse du 22 janvier 2010 intitulé «Des références à la Bible gravées sur des armes de GI», on apprenait que la firme privée Trijicon était l’instigatrice de cette belle initiative. En vérité, je vous le dis, les Américains ont l’appui de Dieu dans leurs guerres spirituelles du Bien contre le Mal…
Drame humain en Haïti
Il y a le «réputé» télé-évangéliste américain Pat Robertson, ancien candidat à la présidentielle, qui a tout bonnement attribué les récents malheurs d’Haïti au «pacte avec le diable» qu’auraient conclu les esclaves de cette île il y a deux siècles afin de s’affranchir. C’est ce même «religieux» qui, en 2005, avait réclamé à George W. Bush, dont il était un farouche partisan, de faire assassiner le président vénézuélien Hugo Chavez parce que, selon lui, il «voulait faire du Venezuela un tremplin pour l’infiltration communiste et l’extrémiste musulman».
Le «père» Robertson est quoi s’il n’est pas lui-même un intégriste radical? Jésus était évidemment, aux yeux de ces ignorants qui appâtent malheureusement les gens les plus vulnérables de la société, un capitaliste pur et dur. D’ailleurs, la main invisible de l’économie de marché est invisible justement parce qu’elle provient de Dieu. Leurs adep*tes, et seulement eux, la verront une fois rendus au ciel. Un cadeau boni réservé à leurs «fidèles».
Et il y a ce groupe d’évangélistes américains qui a tenté d’enlever et de sortir 33 en-fants haïtiens de leur pays sous prétexte qu’ils étaient tous orphelins. Cependant, un article du 21 février 2010 titrait : «Aucun orphelin parmi les enfants». Qu’à cela ne tienne, la responsable du groupe d’évangélistes, la grande prêtresse Laura Silsby, a prétendu après les faits avoir obtenu l’autorisation des parents et a fini par déclarer se «fier à Dieu». Absolument rien à leur épreuve.
Profiter de la misère des Haïtiens pour kidnapper des enfants au nom de Dieu plutôt que d’aider humainement et financièrement ces familles disloquées par la misère est ignoble. Enfin, dans un article du Devoir du 27 janvier 2010 intitulé «Les sauveurs de la “Bible Belt”, débarquent en Haïti», ces «mercenaires de la foi» se disaient capables de faire la «démons*tration du pouvoir du royaume de Dieu. On va là où Jésus nous appelle.»
Le «doux» John McCain : un saint homme
Un autre modèle de «religio*sité» est cet ancien candidat républicain à la présidence des États-Unis qui avait eu l’idée lumineuse de choisir à la vice-présidence la très «religieuse» Sarah Palin, très portée elle aussi sur la bondieuserie et prête à se servir tout le temps du Christ pour parvenir à ses fins personnelles. John McCain avait aussi prétendu savoir parler «doucement» même s’il avait appelé au bombardement de l’Iran et à la destruction de la Corée du Nord, rapportait La Presse du 8 octobre 2008.
Dans un de ses élans de bonté infinie, «McCain souhaite la mort prochaine de Fidel Castro», titrait La Presse du 23 février 2008. «J’espère qu’il aura l’occasion de rencontrer Karl Marx très vite», a-t-il dit. Fidel ne pourra évidemment pas rencontrer Dieu, contrairement à McCain, car c’est un socialiste et un communiste, des péchés «capitaux» pour McCain. Si Fidel rencontre Karl Marx, ça sera évidemment en enfer.
La relation de l’érudite Sarah Palin avec Dieu
La candidate conservatrice pure et dure à la vice-présidence des États-Unis n’avait jamais voyagé, ignorait que l’Afrique était un continent et tout ce qu’elle savait de la Russie, c’est que ce grand pays se situait en face de son État de l’Alaska, mais tout ça avait peu d’importance. L’important, c’est qu’elle connaissait intimement Dieu, avec qui elle s’entretenait régulièrement.
Par exemple, dans un discours prononcé dans la Wasilla Bible Church, elle avait qualifié la guerre en Irak «d’œuvre de Dieu». Pas l’œuvre de Bush, mais de Dieu, rien de moins. Quant à son éventuelle participation en 2012 à la présidentielle des États-Unis, elle espère que Dieu lui «montrera la voie». Elle est aussi convaincue d’avoir été choisie par John McCain au poste de candidate à la vice-présidence pour des raisons qui dépassent la politique partisane.
«C’est la volonté de Dieu», a-t-elle affirmé, raportait un article paru dans La Presse du 16 janvier 2010. Voyons donc, Sarah ne fait pas et n’a jamais fait de politique partisane! Puis, lors des dernières élections américaines, elle avait déclaré qu’elle plaçait le résultat «entre les mains de Dieu». J’en déduis que c’est la faute de Dieu si McCain et elle ont perdu. Je crois que Palin, McCain et Bush devraient être canonisés de leur vivant.
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