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Importation des véhicules de tourisme : l’ effondrement !

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  • Importation des véhicules de tourisme : l’ effondrement !

    Au mois de février dernier, plusieurs produits importés ont connu d’importantes baisses à l’exemple des produits alimentaires avec une facture en baisse de 20%. Nous trouvons aussi les importations des médicaments qui ont chuté de 14%. Mais la plus importante baisse a concernée l’importation des véhicules particuliers avec 44%. C’est la première fois depuis presque une décennie que l’importation des véhicules particuliers connaît un tel effondrement. Au mois de février dernier, les importations des véhicules particuliers n’ont été que de 93 millions de dollars contre 167 millions de dollars en février 2009. Peut-on dire que les grands profits réalisés par les concessionnaires automobiles installés en Algérie ces dernières années sont révolus ?
    Selon certains économistes, l’Algérie est l’un des rares pays au monde qui a largement ouvert sont marché automobile aux constructeurs étrangers sans aucune contrainte ni contrepartie. Du coup, l’Algérie deviendra le second grand marché de véhicules particuliers en Afrique, après l’Afrique du Sud, en l’absence totale de l’industrie automobile. Contrairement à l’Algérie, l’Afrique du Sud, premier marché africain de véhicules de tourisme, dispose d’une importante industrie automobile.
    Pour beaucoup d’observateurs, l’Algérie est devenue un véritable eldorado des constructeurs automobiles sans aucune contrepartie productive. Qu’on en juge. En 2008, l’année où le baril de pétrole dépassait les cent dollars, l’Algérie avait importés 352 315 véhicules. En 2009, les nouvelles taxes imposées par le gouvernement aux concessionnaires automobiles ont permis de réduire les importations à 269 018 véhicules. En langage financier, l’Algérie a payé, à l’import, aux constructeurs automobiles, en 2008, une facture de 2,048 milliards de dollars contre 1,524 milliards en 2009. Soit une baisse de 25,59%. En février 2010, le gouvernement ne devrait pas cacher sa satisfaction en réalisant une baisse record de la facture des importations de véhicules particuliers de l’ordre de 44%.
    Mais pourquoi le gouvernement tient-il tant à faire baisser la facture des importations de certains produits, quitte à déranger les intérêts de certains ? Pour la simple raison que c’est l’argent du pétrole qui finance les importations de véhicules particuliers, y compris ceux de luxe, les bateaux de plaisance ou les équipements d’installation de piscines. Des importations qui n’apportent absolument rien à l’économie algérienne.
    Flairant le revirement de la politique du gouvernement algérien concernant la gestion du marché automobile, la firme française Renault fait connaître sa volonté d’investir dans le montage en partenariat avec le constructeur public de véhicules industriels, la SNVI. Selon des fuites d’informations «gérées» par certains médias français et repris par des titres algériens, le constructeur français négocie le montage de 50 000 véhicules particuliers sur la gigantesque plate-forme de l’industrie mécanique de Rouiba. En réalité, le constructeur français à tout intérêt à installer une chaîne de montage en Algérie. Depuis quelques années, ce constructeur occupe la première place des ventes et Renault Algérie affiche depuis des années des résultats très satisfaisants. En 2009, la marque au losange a placé plus de 56 000 véhicules sur le marché algérien. Avec ces ventes, le constructeur français occupe de loin la première place sur le segment véhicule de tourisme. De crainte de perdre sa place de leader sur le marché algérien, Renault négocie avec la SNVI le lancement d’un projet de montage de véhicules particuliers. Un projet qui couvre le niveau des ventes de cette marque en Algérie, soit 50 000 voitures par an. Mais il n’y a pas que ce projet. Ce qui intrigue et inquiète en même temps les concessionnaires automobiles implantés en Algérie, c’est ce projet dit « voiture made in Algeria». En partenariat avec le gouvernement, le groupe émirati Aabar Investment s’est engagé dans un projet de production de 10 000 véhicules par an.
    D’un investissement dépassant les 500 millions d’euros, ce projet implique plusieurs entreprises publiques intervenant dans l’industrie mécanique en partenariat avec des entreprises allemandes dont Daimler, Ferrostaal, Deutz, Rheinmetall et le motoriste MTU qui seraient partie prenant de ce projet. Ce projet vise la couverture des besoins de l’Armée nationale populaire en véhicules 4X4. Cette usine, qui sera implantée sur l’ancien site du projet Fatia de Tiaret, sera appelée à fournir, aussi, les corps de la Gendarmerie nationale, de la Sûreté nationale, des Douanes et de la Protection civile en véhicules spécialisés. Par ailleurs, ce projet a pour objectif d’intégrer l’ensemble des entreprises publiques intervenant dans l’industrie mécanique, à l’exemple des complexes moteurs tracteurs (CMT) et de production de matériels des travaux publics (ENMTP) de Constantine ainsi que la SNVI, dans un processus d’amélioration et de modernisation de leurs produits. En plus de la facture d’importation des véhicules particuliers, l’Algérie a importé, en 2009, pour 1,7 milliards de dollars de véhicules de transports des personnes et de marchandises. Des importations financées par les seules devises des exportations de pétrole. Face à cette situation, le gouvernement n’a pas d'autre choix que de développer son industrie mécanique. Le Trésor public mobilise annuellement des milliards de dinars pour équiper les forces armées, les collectivités locales et les administrations en véhicules de différents types et engins de travaux publics. Et à première vue, une grande partie de cette manne profite aux importateurs de véhicules légers et industriels et de matériel des travaux publics, et ce, au moment où l’industrie mécanique algérienne s’enlise dans un marasme profond. Selon les analystes, l’effondrement de l’importation de véhicules de tourisme au mois de février dernier ne pourrait être considéré comme positif que dans le cas où une véritable relance de l’industrie mécanique nationale sera amorcée dans un proche avenir.
    Concernant les concessionnaires automobiles, ces derniers doivent comprendre que le temps du gain facile est révolu et qu’il est grand temps pour eux de mener des investissements productifs apportant un savoir-faire et une valeur ajoutée à l’industrie algérienne.

    Réda C.
    LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE

  • #2
    Malheureusement ce mirage qui est la construction automobile en Algerie ne verra jamais le jour , ça fait des années que on entend parler de ce projet, mais sur le terrain wallou, il y a trop d'intérêts en jeu .
    Faute de grives , nous mangeons des Merles

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