La sardine n’échappe pas à la flambée des prix. Elle est cédée, ces derniers temps, à des prix dépassant largement le seuil de 250 DA le kilogramme. Cette calorie sur laquelle se rabattent les pauvres et les petites bourses se fait désirer, ces derniers temps, dans les marchés habituels de la wilaya de Boumerdès. Et si elle est trouvée, elle est cédée le plus souvent à des prix exorbitants ce qui n’est pas à la portée des pauvres gens comme autrefois. La sardine se fait de plus en plus rare. Parfois les sorties en mer sont couteuses pour ces marins qui n’ont d’autres ressources que le produit de leur pêche. Certaines embarcations reviennent bredouilles au quai dira un marin. Au port de Zemmouri El-Bahri, pourtant spécialisé dans la pêche de la sardine, le casier de 20 kg est vendu sur le quai à plus de 3 000 DA, a-t-on appris. Les rares commerçants présents sont des prestataires de services et les restaurateurs. Cela explique en partie la difficulté du métier du pêcheur laissé pour compte dans la jungle du marché du poisson. Les autres espèces de poisson comme le merlan, l’espadon et surtout la crevette laquelle est un luxe. Elle est pêchée sur commande et cédée à des prix exorbitants et le plus souvent est vendue en pleine mer en devise ou tout simplement échangée contre du matériel de pêche venu d’outre mer raconte un vieux marin de Zemmouri. Il a la nostalgie du bon vieux temps de son époque lorsque les marchands sillonnaient les quartiers et les villages pour vendre la sardine à la criée à des prix abordables pour tous, soupira-t-il. Si la rareté du produit et la pénurie persiste, ce métier risque de disparaître. Les pouvoirs publics sont interpellés pour préserver la population marine de la perte de leur unique ressource de vie et cela en adoptant une stratégie d’aide et d’assistance pour l’amélioration de la production halieutique. Comme le port de Cap Djinet et celui de Dellys, le port de Zemmouri qui est réputé pour sa sardine distincte par sa petite taille avec un goût exceptionnel, est confronté lui aussi à ce problème de pénurie.Toutefois, ce phénomène de pénurie du poisson avec toutes ses variétés est constaté depuis longtemps d’où la rareté a engendré la flambée des prix. À défaut de cette calorie pourtant indispensable pour le corps humain, les pauvres gens se rabattent sur la viande blanche qui semble plus au moins abordable. Le manque de moyens pour le développement de la pêche, la pollution causée par une multitude de déchets déversés dans la mer, le changement climatique, le séisme du 21 mai 2003 où l’eau n’a pas encore atteint son niveau initial, sont autant de causes évoquées par les spécialistes du domaine. Toutefois les pêcheurs n’arrivent à expliquer pourquoi. «Le poisson ne monte pas à la surface comme autrefois? » En attendant, le citoyen doit faire de la gymnastique dans ses économies pour pouvoir manger de la sardine dans un pays qui dispose de plus de 1 200 km de littoral.
le courrier d'algérie
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