- Le marché traîne de report en report
- Les délais de livraisons (2011) seront-ils tenus ?
Ce manque de visibilité porte préjudice à bon nombre d’industriels qui attendent ce marché avec impatience pour faire avancer leurs affaires, notamment dans un contexte marqué par la crise. Primo, il y a les constructeurs d’ouvrages métalliques qui cherchent à décrocher le marché de la construction des mâts d’éoliennes.
L’un d’eux, Delattre Levivier Maroc, a même installé en 2008 une unité dédiée à ce type de matériel. Le marché du parc éolien de Tarfaya est l’un des principaux débouchés potentiels de cette société. Secundo, il y a les opérateurs de BTP qui cherchent à remporter le marché du terrassement de terrains et de construction des installations techniques. Tercio, il ne faut pas oublier les opérateurs de câblage et de liaisons électriques dont l’un d’eux sera appelé à relier la station au réseau de l’ONE.
L’adjudicataire final du projet était sur le point d’être dévoilé en début de semaine dernière, au terme de la séance d’ouverture des plis commerciaux des deux derniers soumissionnaires. Il s’agit pour rappel des consortiums composés d’une part, de Nareva Holding, filiale du groupe ONA et du Britannique International Power, et de Suez, Pro CME d’autre part. Finalement, le marché a été reporté suite à un désaccord entre la Commission interministérielle d’évaluation et l’ONE, selon nos sources.
La désignation de la short-list des soumissionnaires pour la réalisation de ce parc éolien remonte à mai 2009.
Déjà, l’ouverture de ces plis devait avoir lieu le 26 mars, mais les opérateurs concernés avaient été surpris par un report.Ces ajournements laissent plusieurs interrogations en suspens. Puisque les plis commerciaux ont été, théoriquement, ouverts, le choix était donc clair entre les deux candidats en lice. «En fait, la décision est plus compliquée que cela», nous confie une source proche du dossier, sans pour autant nous livrer la véritable raison de ce nouveau report.
Serait-ce lié aux difficultés de mobiliser les composantes électroniques qui permettent l’extraction de l’énergie suite aux mouvements des hélices ? Cette technologie n’est fournie que par un nombre restreint d’industriels européens dont l’Allemand Siemens. Des experts du secteur excluent cette raison, car ces industriels qui avaient un carnet de commandes plein à craquer sont preneurs et demandeurs de toute commande quelle que soit sa taille, du fait du contexte de morosité causé par la crise internationale.
Rappelons que la désignation de la short list des soumissionnaires pour la réalisation de ce parc éolien remonte à mai 2009. Le projet, devant être opérationnel en 2011, les délais seront-ils tenus ?
Pour expliquer ce report, des opérateurs du secteur évoquent aussi des problèmes au niveau du site lui-même. D’autant plus, que la mise en œuvre effective du projet nécessite la réalisation d’études d’impact environnemental lié notamment aux itinéraires des oiseaux migrateurs et aux courants des vents dans la région.
C’est pour ces raisons que les mâts des éoliennes ne devraient pas dépasser, à priori, une hauteur de 100 mètres. Nos sources affirment que l’ensemble de ces études ont été réalisées par le CDER (Centres des énergies renouvelables devenu agence).
Contacté par nos soins, son patron Saïd Mouline a assuré que ce dossier ne dépend plus de l’institution qu’il gère. «C’est à l’ONE qu’il faut demander les raisons du retard de ce marché», précise-t-il. Nous avons tenté d’obtenir des déclarations de l’ONE, mais en vain. En tout cas, chacun des deux consortiums mène son lobbying pour remporter ce marché juteux. «Rien n’exclut, note une source proche du dossier, que ces actions soient à l’origine de ce retard».
Nouaim Sqalli 5 avril 2010 à 8 h 00 min
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