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''Gaâda'' ou l'empreinte de Béchar à Paris.

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    Gaâda ou l'empreinte de Béchar à Paris

    Le passage par Paris est devenu presque obligé pour les artistes bécharis pour s'affirmer en tant que tels. Le passage sous le Pont des arts leur confère prestige et notoriété. Défin Bachir et sa soeur Hasna, Si Alla et Aïcha Lebgaâ de la troupe «Gaâda» ont mis à l'épreuve le proverbe «Personne n'est prophète en son pays».
    Ils ont troqué le titre d'ambassadeurs de la chanson bécharie contre celui de simples troubadours migrants. Pour «Gaâda» au départ, il y avait les rythmes du grand Sud connu pour le nombre important de ses troupes et la diversité de ses courants musicaux. C'est à Adrar et Timimoun que Abdelaâti Laoufi a passé une partie de son enfance, bercé par les fameux cantiques d'Ahl lil ou de Helil, pour certain, qui font l'objet de recherche par de nombreux centres internationaux.
    Féru de musique, ce sociologue de formation, l'accent local aidant, peut se targuer d'être le seul à restituer les madihs et complainte d'Ahl lil avec fidélité. Il forma sa troupe et s'installa dans la capitale française. «Gaâda» est née et ses premiers albums surprirent les amoureux de ce genre musical fort en vogue à Béchar. «Darha Ould Laoufi» disent certains, car Abdelaâti est le fils d'un moudjahid originaire d'El-Bayadh et connu sous le nom de guerre de Ahmed Wahbi.
    À l'Indépendance, le moudjahid échangea sa tenue de combat contre la robe de juge, fonction qu'il exerça à Adrar plus précisément. C'est à Marseille que les six garçons de la troupe «Gaâda» rencontrèrent une fille venue des fins confins du Gourara et en Algérie puisque ses chansons étaient diffusées par la Télévision nationale. Il s'agit de Aïcha Labgaâ qui a fait un passage remarquable par l'incontournable émission «Alhan wa chabab». L'introduction de Aïcha dans la troupe apporta un plus en voix féminine à «Gaâda» et ceux qui suivent les itinéraires de «Gaâda» et de Aïcha Lebgaâ se trouvent dans l'embarras de dire qui des deux a pris le dessus.
    En tous les cas la surprise fut grande pour les bécharis de découvrir lors du Festival du Gnaoui que Aïcha s'est élevée au rang supérieur en puisant dans le terroir mystique, que son timbre sied bien au spirituel qu'au sentimental, qu'elle passe avec aisance de «Salallah alik a zine laâmama» à «Arbane rahala» du chantre incontesté du sahraoui qu'est Khélifi Ahmed. La troupe a pris l'habitude de débuter son répertoire l'espace d'une gaâda dans toute ville où elle s'introduit, par «Besmallah jit n'zour» perpétuant ainsi le rite du pèlerinage et du «Taslim» au Saint Patron.
    Loin de tremper dans l'exotisme, la troupe s'est donnée pour mission de donner un souffle de vie aux chants oubliés ou délaissés au profit d'un modernisme à outrance. La sagesse des paroles, véritables perles de l'oralité ancestrale, et la sérénité des rythmes exerce sur l'auditeur un charme qui s'attache à son âme et le force à méditer. Le diwan joué sans artifices ni ambages vous traîne si vous êtes initiés vers l'apothéose qui se termine une djedba ou transe délivrant de tous les stress.
    Sa dernière exhibition à Béchar ne date pas d'hier, ce fut lors du 1er Festival du Gnaoui. «Gaâda de Béchar» a subjugué son public en interprétant avec «El ferda», la chanson phare de cette dernière à savoir «A chikh a Ben Bouziane fi aârak rani…» et a montré une autre facette de ce qu'elle peut promettre pour l'avenir. Humble comme il l'a toujours été avec les enfants de sa ville, Abdelaâti Laoufi ne se considère pas comme une star mais préfère dire qu'il joue ce qu'il a toujours eu envie de jouer et de le faire apprécier par son public.
    Le ton et la manière de le dire révèle en cet homme mûr, l'enfant rebelle qu'il a toujours été. Dans sa jeunesse, il brillait par sa verve quelque peu excentrique mais touchante et il n'est pas rare d'entendre dire à Béchar «comme disait Ould Laoufi…» et quand les premiers albums de «Guaâda de Béchar» sont arrivés chez les disquaires, on a dit «Darha Ould Laoufi».
    Le courrier d'Algérie
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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