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L'Iran et le ballet des influences extérieures en Irak

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  • L'Iran et le ballet des influences extérieures en Irak

    L'Iran est l'un des pays où se rendent en consultations les dirigeants irakiens qui peinent à former un gouvernement après les élections peu concluantes de mars, mais l'influence de Téhéran sur la situation intérieure du pays a des limites, estiment des analystes.

    Bien qu'ils disposent de près de 100.000 soldats en Irak, les Etats-Unis ne font pas partie jusqu'ici des destinations où les hommes politiques du pays s'efforcent de nouer des alliances et de gagner en prestige aux yeux de leurs compatriotes.

    Arabie saoudite, Turquie, Syrie et Etats-Unis, qui cherchent à contenir l'influence de l'Iran à dominante chiite, couvent des yeux l'homme qu'ils souhaitent voir devenir Premier ministre en Irak - Iyad Allaoui, dirigeant chiite à la tête d'un bloc laïque, Irakia.

    Un retour au pouvoir de cet ancien chef de gouvernement pourrait renforcer la capacité de résistance de l'Irak face à l'Iran, cinquième exportateur mondial de pétrole qu'un différend sur le nucléaire oppose à l'Occident.

    Depuis l'invasion de l'Irak en 2003, Téhéran exerce une certaine emprise sur ce pays voisin à majorité chiite. Mais la vieille rivalité irano-arabe et le fort nationalisme des Irakiens ne permettront pas à l'Iran de façonner un gouvernement au-delà d'un certain point, disent les analystes.

    "Je ne pense pas qu'il existe un faiseur de roi dans la politique irakienne", estime David Mack, vice-président de l'Institut du Moyen-Orient à Washington.

    FAIBLESSE DE L'ÉTAT

    Les Iraniens "ont leur influence, ils appellent de leurs voeux un gouvernement qui ne les menace pas. Mais il y a une limite. Je ne les crois pas en mesure de contrôler la situation d'une quelconque manière", ajoute-t-il.

    Le résultat serré des élections irakiennes confère aux acteurs extérieurs un rôle dans les efforts visant à mettre sur pied un gouvernement, non sans risques pour les Irakiens eux-mêmes, estiment certains analystes.

    "Ce qu'on observe est symptomatique de la faiblesse de l'Etat irakien", note Joos Hiltermann, de l'International Crisis Group de Washington. "Les Etats voisins profitent des divisions politiques en Irak. La situation est chaotique parce que, d'un côté comme de l'autre, il n'y a pas d'acteur fort (unique)."

    La fragilité de la situation politique irakienne est mise en évidence par le regain de violence observé ce mois-ci dans la province de Bagdad, où une centaine de personnes ont péri.

    Les difficiles pourparlers politiques intérieurs sont "complétés" par des déplacements à l'étranger depuis l'annonce des résultats électoraux le 26 mars.

    La coalition Irakia d'Allaoui, soutenue par de nombreux sunnites, est arrivée en tête avec 91 sièges sur 325, suivie de l'Etat de droit du Premier ministre chiite Nouri al Maliki. Il faut contrôler 163 sièges pour former un gouvernement.

    LA CONNEXION SADRISTE

    Maliki et le président irakien (kurde) Djalal Talabani sont de ceux qui ont rendu visite à de hauts responsables en Iran. Certains dirigeants y ont aussi rencontré l'imam radical Moktada Sadr, chef d'une faction chiite de l'Alliance nationale irakienne (ANI) qui entretient des liens étroits avec Téhéran.

    Selon Toby Dodge, spécialiste de l'Irak à l'université de Londres, l'Iran a dans un premier temps incité les électeurs chiites à participer aux élections et tente maintenant de favoriser une fusion entre les sadristes et l'Etat de droit.

    "De toute évidence, c'est le pays qui a le plus d'influence en Irak, bien plus que les Etats-Unis ou l'Arabie. L'Iran a consacré beaucoup d'argent et de temps à ses alliés à Bagdad."

    De leur côté, des représentants sadristes se sont rendus à la fois en Iran, en Jordanie, en Syrie, en Arabie, en Egypte, en Turquie ou aux Emirats arabes unis, dit Kousai abd al Wahab, dirigeant du mouvement de Sadr et président du comité de négociation politique de l'ANI.

    Allaoui est allé en Turquie et au Liban. D'autres leaders irakiens se sont déplacés en Syrie et dans les Etats du Golfe.

    En même temps qu'ils sollicitent des soutiens étrangers, ces dirigeants cherchent à rehausser leur image en Irak parallèlement aux négociations politiques qui s'y poursuivent, indique David Mack, de l'Institut du Moyen-Orient.

    source : Reuters
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