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La Chine nie l'impact de ses barrages sur la sécheresse du Mékong

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  • La Chine nie l'impact de ses barrages sur la sécheresse du Mékong

    Pas coupable ! La Chine a vivement rejeté, lundi 5 avril, les accusations portées contre elle à propos de la sécheresse dans le bassin du Mékong, qui affecte une soixantaine de millions de personnes, dans le sud-ouest chinois, en Thaïlande, au Laos et au Cambodge.

    Des experts et des organisations de défense de l'environnement estiment que des barrages hydroélectriques - quatre en service, quatre en projet - construits en Chine dans la province du Yunnan, sur le haut Mékong, contribuent fortement à la baisse du niveau du "fleuve tumultueux".

    Dans l'immédiat, les autorités ont notamment débloqué 6,3 milliards de yuans (684 millions d'euros) pour apporter de l'eau potable aux populations et réaliser des travaux d'aménagement, mais, à plus long terme, elles prévoient de lancer des projets pour la conservation de l'eau, comme des réservoirs.

    Lors d'un sommet, organisé lundi 5 avril par la Mekong River Commission (MRC) dans la ville côtière de Hua Hin, en Thaïlande, le vice-ministre chinois des affaires étrangères, Song Tao, a affirmé que "les statistiques montrent que la récente sécheresse qui a frappé l'ensemble du bassin est attribuable au temps extrêmement sec ; le déclin du niveau des eaux du Mekong n'a rien à voir avec le développement de projets hydroélectriques".

    La presse chinoise avait depuis des jours préparé le terrain pour la réunion des pays membres de la MRC (Thaïlande, Cambodge, Laos et Vietnam) où Pékin était présent comme "partenaire" aux côtés de la Birmanie : "La Chine a toujours donné la priorité à la protection de l'environnement. Il est donc grotesque de la tenir responsable de la sécheresse dans la sous-région du Mékong", fulminait un article du China Daily.

    Sur le site en ligne du quotidien, un récent article s'appuyait sur une réaction cambodgienne pour dédouaner la République populaire : Lim Kean Hor, ministre des ressources hydrauliques et de la météorologie, a déclaré que "les barrages construits par la Chine n'ont pas d'impact sur le changement du niveau d'eau dans le bas Mékong". Le coupable, selon le ministre de ce royaume très proche de la Chine sur les plans politiques et économiques, est "le changement climatique ".

    Les arguments sont loin de convaincre les voisins de la Chine, qui est certes victime d'une très grave sécheresse qui priverait 27 millions de personnes d'eau potable dans ses provinces méridionales du sud-ouest. Mais rien qu'en Thaïlande, 14 000 villages sont eux aussi concernés par le manque d'eau dans une région où de nombreux pêcheurs et paysans dépendent des richesses du grand fleuve.

    Gestion plus rationnelle

    Le Mékong est l'un des plus grands réservoirs à poissons d'eau douce de la planète et certaines espèces sont déjà menacées, comme le célèbre poisson-chat géant. Alarmé par le niveau le plus bas de la rivière depuis cinquante ans, le premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva, a déclaré lors du sommet que le Mékong "ne survivrait pas" sans une gestion plus rationnelle de la distribution des eaux.

    Pékin a tout de même fait un geste d'ouverture, fin mars, en acceptant de fournir les détails statistiques du niveau de la rivière durant la saison sèche. La Chine a promis de donner à l'avenir plus d'informations sur ses barrages, une initiative interprétée "comme un pas en avant significatif" par le secrétaire de la MRC, Jeremy Bird.

    Pour sa part, le premier ministre thaïlandais a émis le souhait que la coopération avec la Chine devienne "plus régulière" dans le futur.

    Par Le Monde
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