Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Djoudi: Les investissements européens en Algérie dérisoires

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Djoudi: Les investissements européens en Algérie dérisoires

    Djoudi: Les investissements européens en Algérie dérisoires

    Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a officiellement reproché à l'Union européenne (UE), durant le forum annuel de Cros-Montana, de ne pas faire assez pour augmenter ses investissements en Algérie. L'Union européenne et l'Algérie, liées par un accord d'association dit de seconde génération, paraphé en 2002 et appliqué en 2005 après plus de huit années de dures négociations, ne semblent plus sur la même longueur d'onde. Malgré une intention politique de bien faire des deux partenaires, avec des rencontres périodiques, le constat, huit années après la signature de l'accord, est amer : les investissements directs de l'UE restent dérisoires, sinon ridicules, de l'avis de spécialistes qui les situent à moins de 500 millions d'euros par an.

    Jeudi à Bruxelles, le premier argentier algérien s'est donc chargé de «remonter» les bretelles aux Européens en leur reprochant de ne pas respecter leurs engagements. «Les flux d'investissements européens sont en deçà des attentes de l'Algérie», a-t-il lancé durant son intervention devant un parterre de chefs d'Etat et de gouvernement et d'experts économiques et financiers européens.
    Cinq ans après l'entrée en vigueur de l'Accord d'association Algérie-UE, «je considère que les flux d'investissements européens sont en deçà des attentes de l'Algérie, en particulier ceux destinés à promouvoir la diversification de son économie et de ses exportations, alors que cet accord a pour objectif de bâtir une relation globale et un partenariat gagnant-gagnant devant se traduire par l'accroissement des investissements directs européens en Algérie», a-t-il ajouté.

    En clair, Karim Djoudi reproche aux Européens de rester passifs, de ne pas s'engager financièrement de manière substantielle sur le marché algérien, mais profitant des avantages tarifaires de cet accord pour augmenter leurs exportations vers l'Algérie. Ainsi, les chiffres du commerce entre les deux partenaires sur la période 2005-2009 indiquent qu'en valeurs absolues, les importations de marchandises sont en croissance continue et ont pratiquement doublé, alors que sur la même période considérée, les exportations (algériennes) sont fluctuantes et constituées essentiellement de produits énergétiques.

    «Les exportations hors hydrocarbures demeurent très marginales et sont souvent soumises à des obstacles non tarifaires», a encore affirmé le ministre des Finances, qui a souligné que «le démantèlement tarifaire retenu dans l'accord d'association s'est traduit au plan du budget de l'Etat par un manque à gagner évalué à 2,2 milliards de dollars». Selon M. Djoudi, en 2017, «la fin du processus de démantèlement tarifaire et l'entrée effective en zone de libre-échange entre l'UE et l'Algérie se traduiront par un manque à gagner estimé à près de 3,5 milliards de dollars».
    Et fatalement, «moins de ressources fiscales, peu d'investissements, peu d'exportations hors hydrocarbures et une économie qui pourrait privilégier l'acte de commercer à celui de produire». Bref, du côté algérien, ce n'est pas la joie. Pire, les Européens veulent accélérer le démantèlement tarifaire et l'ouverture tous azimuts du secteur très juteux des services, après celui des produits agricoles. Cet accord d'association qui, «fondamentalement, était là pour permettre à l'Algérie d'assurer une mise à niveau rapide de son économie par les investissements ou par une assistance notamment, a été caractérisé par une baisse des recettes fiscales, donc moins de revenus pour l'Etat, une absence d'investissements significatifs de l'UE qui n'excèdent pas les 500 millions de dollars par an, et un doublement des importations venant de l'UE». C'est également l'autre constat du ministre des Finances qui relèvera qu'on «n'a pas significativement d'impact tant en terme de croissance et de soutien à la mise à niveau, qu'en terme de diversification de nos revenus».

    Et ce qui envenime encore plus les relations entre Alger et Bruxelles, il y a les suspicions quant au blocage par les Européens de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, même si les négociateurs algériens ne se pressent pas pour conclure cette entrée au sein de cette organisation multilatérale. Dans les milieux proches du ministère du Commerce, on pense déjà à la révision de certaines clauses de cet accord d'association, notamment en matière d'investissements, de produits d'hydrocarbures, de services et de produits agricoles.
    Quotidien d'Oran
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    Accord d’association Algérie-UE : Le GRAND déséquilibre

    Dans le même sillage, article paru aujourd'hui à El Watan :

    Accord d’association Algérie-UE : Le grand déséquilibre


    Que l’on est loin et même très loin du climat de large satisfaction affichée au lendemain de la signature, en avril 2002, de l’Accord d’association liant l’Algérie et l’Union européenne (UE). « On perd une économie obsolète », disait alors un haut responsable. Quant au ministre des Affaires étrangères de l’époque, il déclarait qu’« il était convaincu que la protection du produit national n’aurait pas servi à grand-chose. Ce serait en quelque sorte une prime à la médiocrité et la stagnation », ce qui n’empêchera pas Abdelaziz Belkhadem de dire plus tard que « l’Algérie n’était pas pressée de ratifier l’accord » en question. Celui-ci sera ratifié et entrera en vigueur en 2005, malgré cette précaution qui ne sera pas de style, comme le révéleront plus tard les critiques algériennes. Et jeudi, le ministre des Finances a tenu tout simplement des propos sentencieux.


    Karim Djoudi n’a pas annoncé la mort de cet accord, mais le bilan qu’il en dresse n’est pas loin de l’échec si ce n’est déjà le cas. « Je considère, après près de cinq années d’application de l’accord, que les flux d’investissements européens sont en deçà des attentes de l’Algérie, en particulier ceux destinés à promouvoir la diversification de son économie et de ses exportations alors que cet accord a pour objectif de bâtir une relation globale et un partenariat gagnant-gagnant devant se traduire, notamment par l’accroissement des investissements directs européens en Algérie », a ainsi déclaré le ministre dans un discours prononcé dans le cadre solennel du Forum de Crans Montana à Bruxelles.


    N’hésitant pas à appuyer ses propos par des statistiques fines, le ministre révélera à cet égard que « le démantèlement tarifaire retenu dans l’accord d’association s’est traduit au plan du budget de l’Etat par un manque à gagner évalué à 2,2 milliards de dollars, et cela en contexte de forte sollicitation de la ressource publique pour la couverture financière du budget de l’Etat ». Et ce manque à gagner passerait, selon lui, à 3,5 milliards de dollars d’ici 2017, soit à la fin du processus de démantèlement tarifaire. Pour le ministre algérien, la conclusion est simple : « C’est moins de ressources fiscales, peu d’investissements, peu d’exportations hors hydrocarbures et une économie qui pourrait privilégier l’acte de commercer à celui de produire ». Ce qui n’était nullement envisagé, surtout que l’on parle de partenariat et de prospérité partagée, ce qui veut dire à chances égales, ou encore un processus gagnant-gagnant. Les Algériens étaient conscients du manque à gagner lié au démantèlement des barrières douanières, même si en face, la machine économique européenne était redoutable. En d’autres termes, les Algériens avaient pris toute la mesure du risque, mais ils tablaient sur ces fameux IDE (investissements directs étrangers).
    Des rapports d’étape étaient établis périodiquement par « le Conseil d’association », et déjà l’Algérie mettait en garde contre ce déséquilibre, tout en se montrant disponible à trouver avec des partenaires européens les moyens de « progresser davantage et de réaliser la coopération » à laquelle aspirent les deux parties. Sauf que maintenant, la situation n’a pas été redressée, ou encore que « les exportations hors hydrocarbures demeurent très marginales et sont souvent soumises à des obstacles non tarifaires », a rappelé M. Djoudi comme pour bien boucler la boucle. Depuis quelques années, un tel constat, ou encore une telle synthèse devenait une évidence, au regard de tout ce qui a été dit sur l’accord d’association. Il a souvent été question d’ajustements, mais visiblement, rien n’a été fait. Quel avenir alors pour l’accord d’association Algérie-UE ?



    Par Mohammed Larbi

    Commentaire

    Chargement...
    X