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ADHÉSION AUX ZONES DE LIBRE-ÉCHANGE : Les bilans mitigés de l’Algérie.

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  • ADHÉSION AUX ZONES DE LIBRE-ÉCHANGE : Les bilans mitigés de l’Algérie.

    L’adhésion aux zones de libre-échange et regroupements économiques pâtit de la propension de l’Algérie décisionnelle à tanguer, à faire dans l’empirisme depuis une décade.

    Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Assertion récurrente, certes. Mais que le discours gouvernemental ne fait que confirmer. Durant les derniers mois, des ministres en charge de la gestion économique et diplomatique ont dressé, à maintes reprises, des bilans mitigés sur les divers accords d’association et de libre-échange signés par le pays. Dernier en date, le ministre des Finances, Karim Djoudi, hôte d’un conclave économique à Bruxelles, concernant l’accord d’association avec l’Union européenne, signé en 2002, entré en vigueur en septembre 2005 et visant la réalisation d’une zone de libre-échange à l’horizon 2017. Pour Karim Djoudi, «les flux d’investissements européens sont en deçà des attentes de l’Algérie (…) alors que cet accord a pour objectif de bâtir une relation globale et un partenariat gagnant-gagnant devant se traduire, notamment, par l’accroissement des investissements directs européens en Algérie». Ce constat négatif, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, l’avait dressé récemment, en déplorant les contraintes que rencontrent certains produits d’exportation à accéder au marché européen. Comme le ministre du Commerce avait déploré les difficultés rencontrées par les opérateurs économiques pour l’obtention des visas. Or, ce constat de quasi-échec contredit le discours euphorique des autorités algériennes lors de la négociation et la signature dudit accord d’association. Une négociation et une signature précipitées selon plusieurs observateurs, les opérateurs économiques nationaux en premier qui ont craint des retombées négatives sur l’outil productif national. Ce qui est avéré, après cinq ans de mise en œuvre, comme les chiffres du ministre des Finances le montrent (voir encadré 1). En attendant les résultats du prochain conseil d’association, prévu en juin 2010, ainsi que la nature des modifications qui seront apportées à cet accord, une remarque s’impose. Encline à la gestion précipitée, l’Algérie décisionnelle a pâti de sa propension à tanguer, à faire dans l’empirisme, à tenter des expériences. En d’autres termes, le gouvernement se précipite à signer des accords de libre-échange, peine à assurer leur bonne application et se retrouve dépassé par les mauvais résultats de son expérience. Preuve en est la volte-face du gouvernement vis-à-vis de la Zone arabe de libre-échange. Voilà deux ans, les officiels algériens n’ont pas manqué de louer les vertus de l’adhésion de l’Algérie à cette Zale, malgré les réticences des opérateurs économiques. A l’heure actuelle, le ministre du Commerce tient un discours contrit à propos de cette adhésion, l’élargissement de la liste des produits arabes interdits d’importation (voir encadré 2), démontrant l’inanité de la démarche gouvernementale. Autre preuve, la décision annoncée par le ministre du Commerce de lier l’adhésion à d’autres zones de libre-échange à l’adhésion définitive à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Au-delà du retard dans la conclusion de cette adhésion, le gouvernement démontre, une fois de plus, son manque de cohérence, son incapacité à gérer de manière réfléchie ses projets. Certes, des reculs tactiques sont légitimes mais, en l’absence d’une réelle vision stratégique, ils deviennent des sources de blocage. Ainsi, le gouvernement s’engage dans des processus d’intégration à l’international, mais en faisant fi de la logique économique, des principes de la bonne gouvernance qui impliquent notamment l’anticipation et le respect des engagements pris.

    C. B.


    ZONE ARABE DE LIBREÉCHANGE
    La liste qui s’allonge
    La liste des produits interdits d'importation par l'Algérie en provenance des pays arabes dans le cadre de la Zale a été revue à la hausse en moins d'un mois. Actuellement, 1 644 produits figurent sur la liste négative appliquée dès début janvier 2010, sur un total de près de 6 000 produits enregistrés dans la nomenclature du tarif douanier algérien. 133 autres produits ont été rajoutés à la liste.

    C. B.


    MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD D’ASSOCIATION
    Les chiffres négatifs de Karim Djoudi
    Selon le ministre des Finances, Karim Djoudi, le démantèlement tarifaire prévu par l’accord d’association s’est traduit au plan du budget de l’Etat par un manque à gagner évalué à 2,2 milliards de dollars. Et ce manque passerait à 3,5 milliards de dollars d’ici 2017, selon le ministre des Finances. Sur le plan commercial, les données sur la période 2005-2009 indiquent qu’en valeurs absolues, les importations de marchandises sont en croissance continue et ont pratiquement doublé, alors que sur la période considérée, les exportations sont fluctuantes et constituées essentiellement de produits énergétiques. Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles demeurent très marginales et sont souvent soumises à des obstacles non tarifaires. En d’autres termes, la mise en œuvre de l’accord s’est traduite, selon Karim Djoudi, par «moins de ressources fiscales, peu d’investissements, peu d’exportations hors hydrocarbures et une économie qui pourrait privilégier l’acte de concurrence à celui de produire».

    C. B.
    Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay
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