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Il sera de plus en plus difficile de faire de l'industrie lourde en Occident

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  • Il sera de plus en plus difficile de faire de l'industrie lourde en Occident

    Total a démarré la semaine passée au Qatar le plus gros vapocraqueur au monde à base d'éthane. D'autres pays, comme l'Arabie saoudite, investissent massivement dans ce domaine.

    L'avenir de la pétrochimie se joue-t-il au Moyen-Orient ?

    L'Europe et les Etats-Unis doivent se préparer à des changements profonds. Progressivement, les pays occidentaux vont devenir importateurs de polymères. Pourquoi ?

    En premier lieu parce que l'industrie s'est mise à exploiter massivement le gaz naturel du Moyen-Orient et notamment l'un de ses sous-produits, l'éthane, pour fabriquer de l'éthylène.

    Parallèlement, les pays du Moyen-Orient souhaitent créer des emplois, en s'appropriant une plus large part de la valeur ajoutée de la chaîne gazière. Ils veulent devenir à leur tour des fournisseurs de polymères et de produits semi-finis. L'Iran, le Qatar, l'Arabie saoudite et Abu Dhabi sont en train de construire des capacités de production d'éthylène équivalentes à celles de l'Europe.

    Quel sera l'impact de cette montée en puissance sur l'industrie européenne ?

    Lorsque toutes les unités dont je parle fonctionneront, une part non négligeable de leur production viendra alimenter le marché européen. Dans cinq à dix ans, près de 20 % des besoins en polymères du Vieux Continent seront satisfaits par les importations. Immanquablement, le développement du Moyen-Orient va s'effectuer au détriment des sites les moins performants. Cela nous pousse à augmenter le niveau de performance des sites que l'on veut pérenniser…

    Comment Total se prépare-t-il ?

    C'est justement l'esprit du plan de réorganisation annoncé l'an dernier, et de celui qui l'avait précédé en 2006.

    C'est dans cette optique que nous avons arrêté une ligne de styrène structurellement déficitaire à Carling, en Moselle, et qu'à l'inverse nous avons multiplié par 2 celle de Gonfreville, près du Havre, pour la mettre à un meilleur niveau de performance.

    J'ai déjà d'autres projets d'investissement sur ce site, comme à Anvers et Marseille, des zones de développement potentielles sur lesquelles je veux continuer à travailler.

    Dans ce contexte, quelles sont les perspectives de l'usine de Carling ? Le site a-t-il un avenir après le grave accident de l'été dernier ?

    Après huit mois d'arrêt, nous avons redémarré la semaine dernière le vapocraqueur endommagé. S'agissant de la réorganisation annoncée l'an passé, les réductions de personnel se poursuivent selon le rythme et le plan prévus. Sans licenciement et en tenant compte de la pyramide des âges. Au-delà de Carling, la chimie française tout entière a connu une évolution significative de son outil de production.

    Il faut le répéter : nous nous inscrivons dans un contexte qui nous oblige à augmenter sans cesse la productivité, à automatiser, à travailler dans des conditions de plus en plus sûres, sur des sites de plus en plus performants. Tout ceci suppose des investissements lourds, et les meilleurs débouchés possibles, à commencer par un débouché maritime.

    Pour toutes ces raisons, il sera de plus en plus difficile de faire de l'industrie lourde sur des sites continentaux. Le développement de zones comme Carling réside dans des activités plus légères, à fort contenu technologique...

    PROPOS RECUEILLIS PAR L.B, E. G. ET P. PO., Les Echos
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    les Européens comptent se spécialiser dans les emplois de services, ils misent sur la recherche pour avoir toujours une longueur d'avance et développent les industries de pointe pour garder de l'emploi de proximité.
    Mr NOUBAT

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