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La notion du temps d'ici et d'ailleurs

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  • La notion du temps d'ici et d'ailleurs

    A ce jour, « Time is money » est la citation qui résonne le plus dans mes oreilles lorsqu'on évoque le facteur temps. Au milieu des années 70, notre ancien professeur d'optique à l'institut de physique de l'université d'Oran ne cessait de nous la faire rappeler tout au long du semestre. Dorénavant, elle revient plus que jamais d'actualité.

    Comme l'avait découvert Albert Einstein, père de la relativité, au début du siècle dernier, le temps n'a pas la même valeur lorsqu'on est au repos ou en mouvement. En effet, celui qui est sédentaire voit le temps s'écouler plus rapidement que celui en perpétuelle mobilité. On se rappelle bien des voyageurs de Langevin, plus connus sous le paradoxe des jumeaux, dont le frère voyageur revient plus jeune par rapport à son frangin resté sur terre. Cette expérience est d'autant plus appuyée que la vitesse est plus proche de la célérité de la lumière.

    DANS LE TRAIN ET DANS LE CAR

    Cette notion semble maintenant s'appliquer entre les pays arriérés et les pays développés technologiquement. Il suffit de le constater virtuellement tous les jours à travers leurs médias qui nous arrosent de partout. Ceci est plus évident lorsqu'il vous arrive de visiter un de ces pays. Vous pouvez, sans doute et sans cesse, vous poser la question: pourquoi le départ d'un train d'ailleurs est programmé à 8h11mn par exemple et non à 8h12mn. S'il est prévu à cet horaire précis, c'est que quelque part chaque minute a son importance. Le respect de l'horaire est sans équivoque synonyme du développement d'un pays.

    Ces derniers sont allés un peu plus loin avec le système presque sans faille du transport urbain de la ville. Dans un arrêt quelconque de l'autobus, vous avez un écran lumineux qui vous annonce son arrivée dans 3 minutes ainsi que les horaires d'attente des suivants. Lorsque les 3 minutes sont entamées, il est là à vos pieds, et vous restez ébahi par la prouesse. Pourtant, il n'y pas de receveur mais c'est le chauffeur qui en fait office. L'handicapé peut actionner un système qui lui permet de monter aisément à l'intérieur. Les intervalles de temps entre stations sont estimés à la seconde près. Rien n'est laissé au hasard. Tout est réglé comme une montre suisse. Le Poste de Contrôle de la compagnie des bus est une véritable tour avec écrans géants qui inspectent le moindre petit détail du réseau. On connaît la position de n'importe quel bus dans la ville grâce au système GPS. Le client peut aussi consulter en temps réel tous les détails par internet. A l'échelle planétaire, du moins dans les pays avancés, GoogleEarth vous avise instantanément du trafic de la circulation dans n'importe quelle ville du monde développé. Toute cette technologie a pour objectif l'économie du temps. Vous pouvez également acquérir, grâce au Net, un billet de train ou d'avion, l'imprimer chez vous et vous présenter directement pour embarquer. Je me demande parfois si nous vivons dans la même planète que ces gens-là.

    Chez nous, on ne croit pas assez à ces choses, on vous incite à perdre inconsciemment du temps et venir galérer aux guichets pour solliciter la moindre information. Le site Internet, lorsqu'il existe, n'est que rarement mis à jour. Il n'y a qu'à visiter nos portails. C'est décevant de constater que certains sites de nos ministères datent de l'époque romaine.

    Revenons à nos gares routières inter-villes. Les bus ne respectent aucun horaire, ils prennent le départ que lorsqu'ils sont remplis à ras bord. Lorsqu'il n'existe pas de sièges vacants, les voyageurs effectuent des trajets de longue distance debout, dans des machins qui roulent à grande vitesse, en plus des fumées dégagées, néfastes à notre santé. Ils passent et repassent tous les jours, à longueur de journée, au nez et à la barbe de tous sans qu'ils soient inquiétés par les autorités concernées.
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  • #2
    à La Banque

    Ailleurs, la banque possède 2 horaires, celle du public n'est pas celle des travailleurs. Les employés rentrent au boulot plus d'une demi-heure avant l'ouverture des portes aux clients. Cette avance leur permet d'accueillir leurs abonnés dans les meilleures conditions de rapidité et de fluidité du service dispensé. A 8h35mn pile, au moment de l'ouverture du guichet, il est là, prêt à accueillir les rois clients dans la bonne humeur et le sourire en plus. Ils savent que le temps est précieux pour leurs clients. Ils ne doivent jamais les décevoir ou s'occuper d'autres choses lorsque le client est présent. Ce dernier peut immédiatement clôturer son compte si les prestations fournies ne sont pas à la hauteur de ses attentes. En plus de la disponibilité des distributeurs de billets de banque à chaque coin de rue et l'utilisation généralisée de la carte bleue, le client ne passe que très peu de temps dans son agence au cours de l'année.

    Tandis qu'ici, le banquier et le client qu'il est censé servir, rentrent pratiquement au même moment dans les lieux. Le malheureux consommateur doit patienter, en se roulant les pouces, attendant que le préposé au guichet aille chercher l'argent dans un bureau à l'intérieur, s'installer tout doucement sur son siège, recompter les billets. Un rituel, à vous faire péter les plombs ! De la pure provocation. Les minutes s'égrènent sans que les pauvres clients n'osent placer un quelconque petit mot. Une infime petite remarque offusquerait le guichetier à jamais et vous fera perdre le temps qu'il désire. Adieu votre journée ! Il s'en fout du temps car il en perd tous les jours des tonnes de secondes sans s'émouvoir. La chaîne, lorsqu'elle est respectée, est bondée. Le temps fou passé dans ces lieux à se lasser de chiffrer les minutes et les heures sacrifiées, mesure à quel point l'unité internationale du système de mesure qu'est la seconde n'à aucune importance dans nos contrées. Que l'on reste une heure ou toute la journée : c'est pratiquement la même chose. Ces ignorants savent-ils au moins que les scientifiques ont fait d'énormes sacrifices pour définir cette unité ? Actuellement, elle représente la durée de 9.192.631.770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre deux niveaux énergétiques de l'atome du Césium. Pourquoi se sont-ils alors usés si la seconde était insignifiante ? Vu son extrême importance, les chercheurs d'ailleurs ne cessent de peaufiner sa précision. Elle est actuellement de 14 chiffres après la virgule.

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    • #3
      Sur L'autoroute

      Imagions un seul instant que l'autoroute Est-Ouest ait été confiée aux nôtres. D'abord, les cataclysmes du métro et de l'aéroport d'Alger sont des exemples édifiants à ce sujet. Des réalisations qui avoisinent le quart du siècle ! Si c'était par malheur le cas, il y a belle lurette que le ministre des travaux publics ait trouvé une place de choix dans l'asile le plus proche de son ministère. Quoiqu'on les ait critiqués à tort et à travers, les Chinois nous ont permis d'atteindre les objectifs certes avec de légers retards qui sont principalement dus à notre lourdeur bureaucratique et à la rareté des matériaux locaux. N'est-il pas vrai que le prix du ciment ait presque triplé en un temps si court ? Ceci a ainsi faussé tous les calculs prévisionnels qui n'ont pas lieu d'être que dans le pays du bricolage.

      Je me souviens toujours de projets attribués à nos entrepreneurs, si on ose les nommer ainsi, qui ne possèdent même pas un madrier ou une brouette convenable. Ne parlons pas de l'horreur de leur qualification. Au pays des merveilles, on se réveille du jour au lendemain promoteur immobilier par accident. Ils se sont retrouvés, au pays des miracles, à la tête de fortunes colossales. On constate bien que le temps d'accès au bonheur doré s'abrège lorsque le chemin choisi est tortueux. Cette situation me rappelle un peu le principe de moindre action en sciences de la physique. Pour aller d'un point A vers un point B, la lumière ne choisit pas le chemin le plus court pour y arriver mais le parcours où elle fait le temps minimal possible. Malheureusement, les chercheurs d'or de chez nous le font en laissant derrière eux des dégâts incommensurables. Des travaux réalisés qui ne durent pas le temps d'une année et voilà des peintures qui s'écaillent et des trottoirs qui se fissurent. Ils ont voulu gagner de l'argent à la vitesse de l'éclair mais ont fait perdre de l'argent et du temps inestimables au pays. C'est toujours une histoire de temps qui se répète.

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      • #4
        Au Stade

        Je pourrais vous donner des milliers d'exemples du gaspillage à satiété du temps. Pour égayer un peu la situation, la réduction du temps dans un match de foot, chez nous et ailleurs, ne se fait pas de la même façon. Dans notre malheureux championnat, lorsqu'une équipe mène au score, l'entraîneur demande à ses joueurs de perdre du temps non pas en circulant le ballon, comme ailleurs, mais par l'anti-jeu. Au moindre contact et le joueur feint de s'écrouler sans se relever devant son coach en jubilation. Même la manière d'écouler le temps n'est pas identique. Elle est douce et sportive loin de chez nous. Elle est belliqueuse et anti-sportive dans nos fiefs.

        Toujours dans le domaine du football, puisque c'est ce qui fait l'évènement par ces temps de misères intellectuelles, on ne peut pas concevoir, ailleurs qu'un supporter puisse passer la nuit dehors devant le stade pour pouvoir assister à un match amical. Pourtant notre supporter possède son billet d'accès aux gradins. En Europe, on ne le fait même pas pour une finale de coupe du monde. C'est ce qui s'est bien déroulé lors du dernier match Algérie-Serbie du 3 mars dernier. Au Barça où l'équipe locale pratique le plus beau football au monde, les 90.000 spectateurs peuvent aller rejoindre les tribunes que quelques minutes avant le début du match. C'est pratiquement le même nombre de spectateurs mais la valeur du temps d'ailleurs est plus grande que la nôtre. Cela démontre bien que la question de la déliquescence de l'irremplaçable temps est aussi synonyme de la désorganisation qui règne

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        • #5
          à L'acquittement Des Factures

          Ce gâchis du temps, on le voit partout. Si vous envisagez un matin d'aller dans plusieurs lieux, faîtes d'abord une prière avant de sortir de chez vous, car vous risquez de n'avoir que de mauvaises surprises. Supposons que vous avez des factures à régler, celles de l'électricité, du téléphone, de l'eau ou de votre loyer. Notons qu'ailleurs, ces factures sont réglées au bout du clavier de son ordinateur à 10h du matin ou en plein milieu de la nuit, où que l'on soit, chez soi ou à l'étranger. Des heures de galère chez nous se convertissent ailleurs en quelques secondes !

          Dans le premier cas, vous partez à pied car le bus est loin du guichet, en arrivant devant les portes restées fermées. Oui monsieur, aujourd'hui, ils sont entrain de faire l'inventaire, revenez demain. Le pauvre client ne sera jamais avisé d'un éventuel changement. Tant pis pour lui, il ne mérite que le mépris. Pour le second bureau, le guichet est plein à craquer. Si vous vous aventurez dans la chaîne, vous risquez de rater le troisième. Vous faîtes vite le compte en allant courir alors vers ce dernier. Hélas ! Monsieur, encore une fois c'est la ruée. Vous rentrerez alors bredouille pour revenir le lendemain mais là tout le monde a fait les mêmes calculs. A la fin des courses, vous paierez une pénalité de retard de payement de la facture ou vous aurez droit à une coupure pour une faute que vous n'avez jamais commise. Notons quand même une nouveauté ces derniers temps au sein de la poste. Un système d'organisation de la chaîne à encourager vivement mais qui reste à améliorer. Un ticket est délivré à l'entrée où l'on attend son tour sans irritation. Néanmoins, l'attente dure plus longtemps du fait du nombre très restreint des guichets uniques.
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          • #6
            à L'ecole, à L'universite

            Le gaspillage des secondes, chez nous, on le voit où que l'on se trouve. A titre d'exemple, lorsque vous visitez une université d'un pays au-delà des mers, vous ne trouverez pas un chat qui grouille dehors en plein milieu de la matinée ou de l'après midi, on dirait qu'elle est déserte contrairement à la notre où vous avez l'impression d'être plus dans un souk que dans un lieu du Savoir. Les cours de récréation des campus abondent de monde estudiantin. Allez par hasard visitez les salles, la plupart vides, alors que l'emploi du temps des occupations des lieux affiche complet. Les 8h00 du début du cours se dilate prodigieusement à 8h20mn et le 9h30 de la fin de celui-ci se contracte à 9h10mn dans notre demeure ! La séance de cours n'a ni tête, ni queue, elle s'allonge et se contracte au gré et à l'humeur de ses utilisateurs. Un simple rien et voilà la séance écourtée. Un vacarme par-ci, un manque de lumière par-là,…Pas un chat qui rode après 16h dans les conditions les plus favorables ! Quant à l'agent administratif, les 8h00 dans sa tête sonne 9h00 dans son inconscient et midi retentit miraculeusement vers 11h ! Un véritable exploit pour épargner du temps. Soit qu'on assimile plus vite et qu'on travaille plus dur que les autres, soit qu'on est en retard d'un siècle !

            Avec le système LMD qui a « tutorisé » l'enseignement, une année scolaire universitaire est censée se dérouler en 2 semestres, chacun de 15 semaines d'enseignements. Comptabilisez le chiffre réel et vous verrez que le volume horaire annuel est facilement divisé par 2 voire 3 fois dans certaines filières. Entre le réel et le virtuel, il ne subsiste que l'imaginaire.

            Je me rappelle bien d'un article paru il y a quelques années dans Elkhabar Elousboui du collègue Mohamed Laâgaab où il parle de cette catastrophe et les conséquences sur nos diplômes, d'étudiants à moitié formés, qui se répercutent indubitablement sur l'avenir du pays. Ce phénomène n'est pas unique, nos écoles et nos lycées sont aussi dans la même situation. Ce ne sont pas essentiellement les enseignants qui sont les premiers fautifs de cette situation inquiétante. Les pouvoirs publics en sont les principaux responsables. Les interminables et éternelles grèves, sans issues heureuses pour tous, en sont l'une des preuves conséquentes. As-t-on vu un jour un quelconque responsable du secteur de l'éducation de ce pays s'inquiéter sérieusement de cette atteinte infligée au devenir intellectuel de cette Nation ?

            Sous d'autres cieux, le programme se termine comme il est prévu dans les délais prescrits. Le bilan aussitôt effectué. En questionnant un ami matheux enseignant en classes préparatoires françaises, j'étais surpris d'entendre que les cours se terminent à terme et à temps et que d'autres cours sont dispensés en supplément. Nous sommes loin derrière les normes universelles, c'est le moins que l'on puisse dire.

            A force de tuer, sans aucune mansuétude, ce pitoyable temps, laissons peut-être le temps au temps d'utiliser le temps comme une unité rare à temps dans un temps futur que l'on espère voir apparaître à temps pour ne pas subir de contretemps !
            par Mohammed BEGHDAD
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