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TOILETTES SCOLAIRES Une situation alarmante.

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  • TOILETTES SCOLAIRES Une situation alarmante.

    TOILETTES SCOLAIRES
    Une situation alarmante


    Pas de papier, pas d’eau, pas de savon, ça ne sent pas bon… Voici ce que rapportent souvent les enfants à leurs parents à propos des toilettes dans la plupart des établissements scolaires.

    Les toilettes scolaires sont un vrai tabou. Personne n’ose en parler. Ni l’administration, ni les enseignants, ni les élèves et les parents non plus ! On peut soulever tous les problèmes dans les conseils de classe, dans les réunions avec les parents d’élèves, excepté ce sujet ! Serait-ce par pudeur ou par négligence ?
    Pourtant, qui, parmi les acteurs scolaires, ne passe jamais devant les toilettes de l’école sans faire une moue de dégoût ou porter la main au nez pour ne pas sentir les odeurs nauséabondes qui s’y dégagent ? Les blocs sanitaires dans nos établissements scolaires (écoles primaires, collèges et lycées) n’ont jamais bénéficié des soins ni de l’entretien nécessaires.
    Le manque d’hygiène et de propreté dans ces lieux constitue une source de plusieurs maladies infectieuses qui peuvent atteindre les élèves lors de leur passage par ces coins qu’on appelle pourtant «lieux d’aisance». Malheureusement, il paraît que les élèves ne jouissent d’aucune aisance en allant aux toilettes de l’école ! Jadis, l’inspecteur primaire en visite dans une école commençait sa tournée par les toilettes.
    S’il constate une quelconque anomalie, comme l’absence d’eau, il peut ordonner la fermeture pure et simple de cette école. Hélas, ce temps-là est révolu, et la visite de nos inspecteurs se limite à la salle de cours. Aussi que font les médecins des unités de dépistage scolaire (UDS) censés contrôler les établissements scolaires avant chaque rentrée scolaire lors de leur fameux état des lieux ? Ne se sentent-ils pas concernés par l’état lamentable des toilettes scolaires ? Et dire qu’il existe 1 640 UDS répartis à travers le territoire national.
    Des rétentions aux conséquences graves
    Les toilettes posent un problème dans pas mal d’établissements scolaires à Sétif qu’il faut traiter comme une véritable question relevant de la santé publique. Il ne se passe pas un jour sans que des enfants, surtout dans les écoles primaires, souffrent de maux de ventre pour avoir choisi d’aller (ou de ne pas aller) aux toilettes de l’école en raison des saletés et du manque de commodités nécessaires dans ces lieux : sol toujours inondé, portes sans serrures, robinets arrachés et souvent fermés, manque d’aération ou d’éclairage, bousculades pendant la récréation, absence d’eau, de savon ou de papier-toilette, chasses d’eau défectueuses, odeurs désagréables…
    Certains élèves préfèrent «se retenir» pendant des heures entières et attendre de regagner le foyer pour satisfaire leurs besoins naturels. Quand on sait qu’un petit enfant a besoin d’aller aux toilettes quatre ou cinq fois par jour dont au moins deux fois à l’école.
    Les filles sont peut-être les plus exposées aux éventuelles infections. De plus, l'état des WC handicape moins les garçons qui peuvent toujours trouver un arbre ou un mur à l'écart.
    Ouvertes à tout vent
    Certaines filles sont obligées de faire appel à leurs amies pour surveiller et faire le guet quand elles utilisent ces lieux. Souvent même, les élèves passent dans les cabinets sans se laver les mains à cause de l’absence de savon et d’eau courante que l’administration coupe parfois à cause des robinets cassés. Ces robinets qui, même fonctionnels, ne sont jamais assez suffisants.

    La santé menacée
    Cette privation volontaire de la part des élèves et leur refus d’accéder aux toilettes pendant la récréation à cause de l’insalubrité de ces lieux les poussent souvent à demander à leurs professeurs ou instituteurs de leur permettre d’aller aux toilettes pendant les cours, ne pouvant plus se retenir davantage.
    Là-dessus, les enseignants sont souvent tolérants et compréhensifs, ils ont sans doute une idée sur l’état de ces «lieux d’aisance». Les toilettes scolaires posent donc un problème crucial pour nos enfants qui sont entre deux feux : s’ils sont obligés de fréquenter des toilettes insalubres, ils sont exposés aux maladies infectieuses ; si, au contraire, ils s’en abstiennent, préférant se retenir jusqu’à leur retour à la maison, le risque est encore pire, selon l’avis des médecins, car toute rétention urinaire ou fécale répétitive peut engendrer des maladies graves chez les enfants.
    Lorsque l'urine reste trop longtemps dans la vessie (plus de 3 heures), les bactéries se mettent à proliférer et provoquent des infections urinaires dont les symptômes sont douloureux et handicapants : brûlures, besoins répétitifs et pressant d'aller aux toilettes, douleur et lourdeur dans le bas-ventre, fatigue, fièvre… Le manque d’hygiène pousse donc les élèves à se retenir plutôt que d'aller aux toilettes. La moitié des élèves du cycle primaire avouent avoir mal au ventre parce qu’ils ne vont pas aux toilettes à l’école.

    La charrue avant les bœufs
    Il y a quelques mois, un haut cadre du ministère de l’Education nationale avait annoncé que l’Etat avait dégagé la coquette somme de 16 milliards de dinars afin d’équiper toutes les écoles en matériel informatique et leur assurer une interconnexion à la Toile.
    Une initiative, certes, louable mais le ministère aurait dû, avant d’offrir, à coups de milliards, l’informatique et l’internet à nos chérubins, de se soucier tout d’abord de leur santé, leur bien-être. Ces responsables auraient dû se soucier aussi des élèves handicapés en leur installant des sièges compatibles avec leurs handicaps. Aucun établissement, hormis une ou deux écoles du centre-ville de Sétif, ne dispose de sanitaires destinés à cette frange de la société. Les pauvres élèves handicapés et au vu de cette situation catastrophique sont obligés de faire leurs besoins dans des couches-culottes qu’ils portent pour venir en classe.
    I. S.

    Témoignages
    Adam Chettouh, élève de 4e année moyenne : «Il y a des excréments partout»
    «Les toilettes de mon collège ? Il vaut mieux ne pas en parler ! Ça sent mauvais ! La plupart du temps, il y a de l'urine et des excréments partout par terre. Il n’y a pas d’intimité, les cabinets sont séparés par des cloisons peu élevées et sans portes. Les toilettes des filles sont juste à côté, en principe, elles doivent être plus loin.
    L’eau de robinet est parfois coupée et les toilettes sont des fois dépourvues de portes. Or, pas mal d’élèves n’arrivent pas à accéder aux toilettes pendant la récré à cause du désordre qui y règne ! Des fois, la forte odeur d’urine qui s’y dégage peut atteindre les salles de classe avoisinantes.»
    Mme B. Nadia, mère d’une élève : «Nos enfants peuvent être victimes d’infections»
    «Un jour, mon fils souffrait d’un mal de ventre, je l’ai emmené chez le médecin. La première question qu’elle m’a posée : est-il allé aux toilettes de l’école ? C’est que nos enfants peuvent être victimes d’infections abdominales à partir des toilettes de l’école où il y a beaucoup de saleté et de promiscuité.
    On devrait désinfecter ces lieux toutes les heures ou au moins avant et après chaque récréation ! Quant à ma fille qui est en 1re année moyenne, elle n’a pas mis les pieds dans les toilettes du collège depuis le jour où, en plus de l’insalubrité qui régnait, des garçons sont venus l’épier. «Maman, je peux pas faire pipi à l’école.
    Les WC sont sales, y a pas d’eau, pas de papier et pis, les garçons y viennent voir sous la porte», m’a-t-elle annoncée un jour.»
    A. Fateh, parent d’élève : «Il faut bien prendre soin de ces lieux»
    «Je me demande si le médecin scolaire est concerné par l’hygiène et la propreté des toilettes de l’école.
    Si oui, pourquoi ne contrôle-t-il pas de temps en temps ces lieux et n’alerte-t-il pas l’administration en cas de malpropreté et d’insalubrité des toilettes ? Il y va de la santé de nos enfants : un enfant a besoin d’aller aux toilettes à l’école, il ne peut pas se retenir comme un adulte, il faut donc bien prendre soin de ces lieux pour qu’il soit à l’aise. Qui dit que les maux de ventre et les infections urinaires dont sont atteints certains enfants ne proviennent pas de ces toilettes de l’école ? Je ne sais pas si les parents ont le droit de voir les toilettes de l’école, comme ils font dans les crèches et les jardins d’enfants, comme ça, ils peuvent contribuer à l’amélioration des conditions d’hygiène et de propreté des toilettes scolaires en signalant les irrégularités.»
    I. S.

    PAROLES DE SPÉCIALISTE
    Quels troubles urinaires peuvent rencontrer les enfants ?
    - Depuis des années, je reçois en visite de plus en plus d’enfants, notamment des petites filles, souffrant de fuites d’urines, d’infections urinaires, d’irritations uro-vaginales, de constipation… Ces pathologies, souvent récidivantes, sont généralement dues à des vessies qui ne se vident pas. C’est comme un pot de chambre rempli d’urine et maintenu à 37°, au bout d’un moment il commence à s’infecter.
    Elles sont donc la conséquence d’un mauvais fonctionnement vésical plutôt que d’une maladie. Pour les filles, les infections génitales proviennent d’un mauvais positionnement sur les toilettes, genoux trop serrés et position pas complètement assise. L’urine s’écoule donc aussi dans la cavité vaginale, ce qui crée des culottes mouillées, des inflammations, des irritations…
    Pourquoi débutent-ils à l’école élémentaire ?
    - Un enfant a besoin d’uriner très souvent. En maternelle, les enseignants y sont très attentifs mais à l’école élémentaire cette attention n’est plus de mise. Les enfants préfèrent jouer lors des récréations et pendant le cours, ils n’ont pas toujours la possibilité d’aller aux toilettes, souvent pour des problèmes de responsabilité.
    Et vous ne ferez pas faire pipi à une femme, même petite, si elle ne retrouve ni intimité ni propreté dans les toilettes. Or, plus la scolarité avance, plus les structures sont grandes, plus elles sont loin des salles de cours, plus l’état des toilettes est repoussant. Les filles ont beaucoup plus de problèmes que les garçons car leur urètre est courte par rapport à celle des garçons.

    Quel lien peut-on faire entre l’état des toilettes et les troubles urinaires ?
    - Il ne faut pas généraliser mais les toilettes scolaires sont volontiers peu accueillantes, sans portes, parfois sans eau et sans papier. Et si la vessie n’est pas vidée durant toute une journée, cela entraîne des infections, pathologies fonctionnelles par rapport à la gestion de la vessie. Beaucoup d’enfants se plaignent des toilettes de l’école et vont directement aux toilettes à peine rentrés à la maison.
    Le Soir d'Algérie
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    n'y a t-il pas donc des agents de netoyage dans les ecoles ?

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    • #3
      que fait le Wali ? lamentable , deshonnorant,

      que fait l'APC ? que fait le clochard mental de Maire ?

      Je connais quelques petits entrepreneurs qui se feraient une joie d'obtenir les marchés et bâtir des toilettes correctes et faire toute l'installation .

      Commentaire

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